Mauvaise rencontre

vanesse

Rachel soupira devant l’écran de son ordinateur portable. La main sur sa souris, elle hésita à cliquer sur le lien du site intitulé rencontre-amoureuse.com. Elle maudit intérieurement le beau jeune blond dont elle était tombée éperdument amoureuse. Mais qui lui avait brisé le cœur en la quittant pour une autre, la laissant seule et la privant de sa confiance en soi. Pendant les premiers mois qui suivirent cette rupture, Rachel avait décidé de faire une croix sur les relations amoureuses en se recentrant sur son travail et en accumulant les heures supplémentaires pour s’occuper l’esprit. Cependant, quand l’une de ses collègues est tombée enceinte, son désir de fonder une famille s’est ravivé.

Rachel finit par se décider à appuyer sur le clic de sa souris. Après tout ça n’engage à rien de jeter un petit coup d’œil. La page d’accueil se scindait en deux parties. Sur la gauche la photo d’un couple qui semblait heureux et amoureux, celle-ci était censé donner envie aux célibataires de goûter à ce bonheur. Rachel la trouvait un peu grotesque et beaucoup trop cliché. A droite de son écran, dans un encadré, était demandé des renseignements. Première question, je suis… dans la liste déroulante figuré quatre choix différents :

-        Une femme désirant rencontrer un homme,

-        Une femme désirant rencontrer une femme,

-        Un homme désirant rencontrer une femme,

-        Un homme désirant rencontrer un homme.

Rachel avait été déçue par un homme mais n’avait pas encore renoncé au sexe opposé. Elle choisit donc la première proposition.

Ensuite, il y avait d’autres questions, sur son âge, son lieu de résidence, puis on lui demander un pseudo. Rachel n’avait aucune imagination, elle tapa donc « Rachel ». Un message apparut « ce pseudo est déjà utilisé, nous vous proposons rachel83 ».

-        Et bien, quatre-vingt deux Rachel sont inscrites, c’est pas mal.

Dernière étape, valider son inscription.

Hors de question pour Rachel de payer quoi que ce soit pour tomber amoureuse. C’était une idée qui la dérangait. Mais une chance, il était écrit que l’inscription était gratuite.

-        Si c’est gratuit, je peux essayer. Je ne risque rien, pensait Rachel.

Pour établir un profil, Rachel dut répondre à une bonne trentaine de questions diverses sur ses goûts, le profil de l’homme qu’elle recherchait et sa vision de la vie à deux.

Voilà après quelques secondes d’attente, le site lui proposa une liste d’homme compatible avec ses critères. Il y en avait une bonne vingtaine. La liste commençait par le taux de compatibilité le plus élevé.

Rachel commençait à avoir faim. Mais avant d’aller se préparer à dîner, elle décida de jeter un coup d’œil au premier profil proposé. Malgré un taux de quatre-vingt douze pourcent, c’était difficile de savoir si cet homme pouvait réellement lui plaire ou non. Evidement, sur sa fiche, il avait de nombreuses affinités avec Rachel. Toutefois, la jeune femme restait septique quant à leur future entente. Mais cela pouvait être un point de départ. Le jeune homme pratiquait la course à pied, Rachel lui écrivit donc qu’elle courrait aussi régulièrement. Elle termina donc son e-mail en lui proposant d’aller courir ensemble le jour qui lui conviendra.

Après avoir dîné, Rachel décida de consulter un autre profil. Le taux de compatibilité était un peu moins important que le précédent. Toutefois, l’annonce qu’il avait déposé toucha le cœur de la jeune femme.

« Je ne recherche pas la femme parfaite, juste une femme capable de supporter mes défauts et de faire un bout de chemin avec moi ».

Rachel lui adressa un message avant d’aller se planter devant sa télévision pour regarder un téléfilm sans grand intérêt mais assez distrayant.


Le lendemain, Rachel consulta sa boîte aux lettres électronique. Elle fut surprise par le nombre d’e-mails qu’elle avait reçu, au moins une bonne vingtaine. Cependant quand elle ouvrit les messages, elle remarqua qu’en réalité beaucoup indiquaient que les hommes inscrits sur le site avaient consulté son profil. Elle avait reçu peu de message intéressant tout compte fait.

Le coureur lui avait répondu et lui avait proposé de se retrouver le samedi suivant pour un jogging matinal. Rachel lui donna rendez-vous sur les bords de Seine. Un endroit public, c’était une sécurité contre une mauvaise rencontre. Le deuxième, à qui elle avait envoyé un message ne lui avait pas répondu. Peut-être qu’elle ne correspondait pas au profil qu’il recherchait. En revanche, un autre jeune homme qui avait consulté sa page souhaitait la rencontrer. Il lui proposait un bowling.

Cela peut-être sympa, pensa Rachel.

Mais d’abord, elle lui proposa de se retrouver pour boire un verre, un soir après le travail pour être sûr qu’ils pouvaient s’entendre.

Rachel lut le dernier mail qu’elle avait reçu mais ce message était assez étrange et la jeune femme ressentit une drôle d’impression. Elle décida de ne pas donner suite.

Le bilan de cette première journée d’inscription était plutôt positif. Elle avait deux contact peut-être l’un d’eux était l’homme de sa vie. Mais une petite voix au fond d’elle la prévint de ne pas s’emballer trop vite. Il fallait qu’elle reste méfiante et prudente. Rachel pensa qu’elle pouvait consulter quelques autres profils. Après un rapide tour des profils proposés par le site, elle en sélectionna quelques uns. Rachel leur adressa des mails modèles préparés par le site. C’était banal mais pratique quand on était en manque d’inspiration.

Rachel commençait à trottiner sur place pour se réchauffer. Elle attendait le joggeur qu’elle avait contacté sur le net. Ils avaient convenus de se retrouver sur les bords de seine à huit heures trente mais son partenaire avait quelques minutes de retard.

Elle décida de l’attendre encore deux minutes puis elle se mettrait à courir sans lui.

Finalement, le jeune homme finit par arriver mais il ne ressemblait pas vraiment à ce qu’elle avait imaginé. N’ayant pas posté de photo sur son profil, Rachel n’avait pas accès à ceux des jeunes hommes avec qui elle avait pris contact. C’est le jeu se dit Rachel. Il était vêtu d’un short et d’un t-shirt qui semblait être resté un certain temps au fond de son armoire.

-        Bonjour, vous êtes Rachel ? lui demanda-t-il.

Pendant une seconde Rachel fut tenté de lui répondre non.

-        Oui, c’est bien moi. Je suppose que vous êtes Luc.

Un petit silence de gêne s’installa. Difficile d’engager la conversation avec un parfait inconnu, Rachel se concentra donc sur l’objet de leur rendez-vous.

-        Bien, vous êtes prêt…échauffé ?

-        Bien sûr, je suis prêt, lui répondit-il tout en effectuant quelques mouvements d’échauffement.

-        On est partis, lui dit Rachel.

Rachel sentit tout de suite qu’il ne se passerait jamais rien avec cet homme. De plus, il lui avait certainement menti sur ses pratiques sportives. Cela faisait cinq minutes qu’ils couraient et il semblait déjà essoufflé. Au bout de dix minutes, son visage avait viré au rouge écarlate. Rachel ralentit la cadence afin qu’il reprenne son souffle. Voyant qu’il n’arrivait pas à suivre, Rachel finit par s’arrêter et lui demanda sans prendre de gants.

-        Ça fait combien de temps que vous n’avez pas couru ?

-        Quelques semaines, lui répondit-il un peu gêné.

Ou quelques années, pensa Rachel.

-        Je vais terminer seule, c’est préférable.

-        Euh, je peux te rappeler plus tard, lui demanda-t-il.

-        Non, je ne préfère pas, lui répondit sincèrement Rachel.

Elle le salua et elle se remit à courir. Le jeune homme repartit de son côté en marchant.


Rachel fut un peu déçue de son premier rendez-vous. « Mais à quoi pensai-je », se dit-elle. J’avais peu de chance de tomber sur l’homme de ma vie au premier rendez-vous. Elle se dit qu’elle aurait peut-être plus de chance la prochaine fois. D’ailleurs, elle avait rendez-vous avec un autre jeune homme ce soir. Elle devait le retrouver après son travail dans un bar à deux pas de son bureau.

Rachel s’était commandé une limonade en attendant son rendez-vous. Elle levait les yeux à chaque homme qui entrait dans l’établissement en se demandant si c’était lui. Dans leurs e-mails, ils s’étaient décrit mutuellement. Mais l’image que l’on se fait d’une personne est parfois différente de la réalité. Quand un homme vêtu d’un costume noir, chemise blanche et d’une cravate bleu foncé s’approcha d’elle avec son sourire charmeur, Rachel fut impressionné et ravie. Il était séduisant comme elle se l’était imaginé.

-        Excusez-moi, vous êtes bien Rachel ?

-        Tout à fait. Je présume que vous êtes Olivier.

-        Oui, lui répondit-il avec le même sourire. Désolé je suis un peu en retard, s’excusa-t-il.

-        Non, ce n’est pas grave, j’ai commandé en vous attendant.

-        Vous avez eu raison, lui dit-il.

Il commanda à son tour une boisson non alcoolisé. Pour le moment, Rachel trouvait cet homme charmant. Elle pensa même qu’elle pourrait très bien tomber amoureuse de lui. Il y eu un petit moment de silence. Rachel ne savait pas comment engager la conversation et apparemment Olivier non plus. Il finit tout de même par se lancer.

-        Tu…vous travaillez dans quel métier ?

-        On peut se tutoyer, lui proposa Rachel. Il fut d’accord. Je travaille pour une société d’assurances. Et toi ?

-        Dans une banque. Je ne sais pas si c’est une coïncidence mais on travaille à trois stations de métros l’un de l’autre. On aurait pu se rencontrer avant.

-        Oui peut-être, en tout cas, on peut remercier internet.

-        Je suis ravi de t’avoir rencontré, lui avoua Olivier.

Rachel se demanda combien de femmes, il avait rencontré avant elle. Avait-il eu des histoires sérieuses avec l’une d’entre elle ? Ressentait-elle une pointe de jalousie ? C’était idiot, ils n’étaient pas encore ensemble. Ne t’emballe pas, la dernière fois que tu y as cru, il t’a largué comme une vieille chaussette.

Ils échangèrent quelques informations sur leurs vies afin de mieux se connaître et ils ne virent pas le temps passé. Olivier proposa donc à Rachel de se rencontrer à nouveau.

-        Est-ce que tu aimes le bowling ?

-        Oui mais je ne suis pas une pratiquante assidu.

-        Ce n’est pas grave. J’ai un couple d’ami qui joue au bowling bien plus souvent que moi. On pourrait faire équipe tous les deux.

-        Oui pourquoi pas mais ne compte sur moi pour leur mettre une raclée.

Ils se mirent à rire ensemble.

-        Ce n’est pas grave au moins on s’amusera.

A la sortie du bar, ils échangèrent leurs numéros de téléphone portable. Ils s’embrassèrent sur la joue (ne pas se précipiter, pensait Rachel). Il lui promit de l’appeler bientôt pour se fixer un autre rendez-vous.

Sur le chemin du retour, Rachel était perdue dans ses pensées et gardait un petit sourire sur ses lèvres. Tout compte fait, elle aurait préféré une embrassade un peu plus chaleureuse. Elle était impatiente de retrouver Olivier pour cette partie de bowling. C’est vrai ce premier rendez-vous n’avait rien de romantique mais peu importe. Rachel allait le revoir, c’était ça le plus important.

Depuis un quart d’heure, Rachel passait en revue le contenu de son armoire. Pratiquement tout le contenu se trouvait étalé sur son lit. Mais rien ne semblait lui plaire ou s’accorder. Une fois qu’elle avait trouvé un pantalon qui lui convenait c’était le t-shirt ou le chemisier qui n’allait pas. Ce fut la même chose avec le collier et les chaussures.

Rachel se félicita d’avoir commencé à se préparer une bonne heure à l’avance sinon elle aurait été en retard à son rendez-vous. Ils devaient se retrouver à vingt et une heures au bowling. Rachel aperçut le jeune homme installé à une table accompagné de deux autres personnes. Quand, elle s’approcha d’eux, la jeune femme lança un bonsoir que tous lui rendirent. Olivier se leva et l’embrassa tendrement sur la joue en posant une main sur son épaule.

-        Je te présente mes amis, Lydia et Julien.

-        Bonjour, leur dit-elle en hochant la tête.

-        Salut, lui répondirent-ils.

-        Je te propose d’aller chercher des chaussures. On se retrouve sur la piste, dit-il en s’adressant à ses amis.

Rachel donna sa pointure et on lui donna une paire de chaussures spéciales pour se rendre sur la piste. Une fois chausés, Olivier et Rachel rejoignirent Lydia et Julien.

-        On va pouvoir commencer, dit Lydia très impatiente de commencer la partie.

-        Honneur aux dames, proposa Julien en montrant les boules à Rachel.

-        D’accord, dit Rachel.

La jeune femme choisit une boule bien qu’elle pensait que n’importe laquelle ferait l’affaire. Elle se présenta devant la piste prête à lancer cette grosse boule. Elle essayait de se concentrer sur son objectif quand elle sentit une présence derrière elle. Elle se retourna brusquement et se heurta contre Olivier qui était venu lui proposer son aide. Mais surprise, Rachel laissa tomber la boule de bowling à quelques centimètres du pied du jeune homme.

-        Désolé, je suis vraiment maladroite, tu n’as rien ? s’inquiéta Rachel.

-        Non, tout va bien, lui dit Olivier pour la rassurer.

Leurs visages étaient si près l’un de l’autre que Rachel pouvait sentir la respiration d’Olivier sur sa peau. Attiré comme deux aimants, leurs lèvres se touchèrent, échangeant ainsi leur premier baiser. Un instant magique qui fut bien trop court selon Rachel mais il avait tout changé. Les amoureux reprirent leur partie de bowling et comme ils l’avaient prévu dès le départ se fut les amis d’Olivier qui la gagnèrent.

Rachel et Olivier se revirent après ce rendez-vous et leur relation s’intensifia. Après s’être déclaré, leur amour l’un pour l’autre, ils décidèrent de s’installer ensemble dans l’appartement de Rachel.

La jeune femme nageait littéralement dans le bonheur. Elle était sur un petit nuage. Olivier était un petit ami très attentionné, trop diraient certains. Mais Rachel ne voulait pas les écouter. Ils sont jaloux, pensait Rachel. C’est vrai qu’Olivier pouvait se montrer parfois excessif, impatient, et un peu jaloux mais il l’aimait, Rachel en était certaine.

Malheureusement la lune de miel se termina un soir où Olivier rentra de son travail plus tard que d’habitude. Rachel, elle aussi, était rentrée plus tard de son travail. Elle avait eu à peine le temps de préparer un diner qui lui sembla convenable avant l’arrivée de son compagnon. Le réfrigérateur était pratiquement vide et Rachel dû composer avec ce qu’elle y trouva. Mais le résultat ne sembla pas satisfaire Olivier.

-        C’est tout ce que tu as préparé ?

-        J’ai fait avec ce que j’avais.

-        Tu aurais pu aller faires des courses !

-        J’ai terminé plus tard que prévu, je n’ai pas eu le temps de passer au supermarché, ni le courage d’ailleurs, lui avoua Rachel.

-        Tu préfères rester à discuter avec tes collègues que de me préparer un diner convenable, lui reprocha-t-il.

Rachel sentit une pointe de machisme dans ses propos. C’était une nouvelle facette de sa personnalité qu’elle ne lui connaissait pas. Elle eu envie de lui répondre qu’elle n’était pas à son service mais elle décida de faire profil bas.

-        Désolé, j’ai eu un travail de dernière minute, tenta-t-elle de lui expliquer.

-        Ouais, bien sûr, lui dit-il sans la regarder.

Le repas se passa dans un silence glacial. Olivier était toujours fâché contre Rachel et cette dernière lui en voulait de s’être comporté de cette manière.

Olivier prit l’initiative d’essuyer la vaisselle mais Rachel de colère lui lança :

-        Je ne t’oblige pas à m’aider, je ne voudrais surtout pas que tu te fatigues.

-        Excuse-moi, j’ai été idiot. C’était stupide ce que je t’ai dit mais le directeur nous met tellement la pression. L’ambiance s’en ressent au travail, on est tous sur les nerfs, lui expliqua-t-il.

-        Et bien, évite de les passer sur moi, je ne suis pas ton directeur.

-        Désolé, s’excusa-t-il.

Rachel sortit ses mains de l’eau. Elle attrapa un bout du torchon qu’Olivier tenait dans sa main. Il passa son bras autour de sa taille pour la rapprocher de lui. Elle posa sa tête sur son épaule et l’enlaça avec ses deux bras.

-        Je t’aime, lui souffla-t-elle.

-        Moi aussi, lui dit-il.


Après cet épisode, le ciel s’était dégagé. Rachel voyait même la vie en rose, enfin presque. Prétendre qu’ils ne s’étaient plus disputés après ce soir-là serait mentir. Mais tous les couples se disputent, se répétait Rachel. Ses paroles étaient parfois blessantes mais il était toujours tendre pendant leur réconciliation. Mais un soir, il y eu un autre incident plus important.

Ce soir-là, Rachel était au téléphone alors qu’Olivier rentra de son travail.

-        Faut que je te laisse, Olivier vient de rentrer, dit-elle à son interlocuteur.

Au moment où la jeune femme raccrocha, son compagnon entra dans la pièce. Au regard qu’il lui lança, elle vit tout de suite que quelque chose n’allait pas.

-        Avec qui étais-tu au téléphone ? lui demanda-t-il sèchement.

-        Avec ma mère, bredouilla-t-elle.

-        Et tu t’imagines que je vais avaler ce mensonge.

-        Mais c’est la vérité.

-        Je ne te crois pas. Tu parlais avec un homme, je suis sûr que tu me trompes. Je ne te laisserai pas te moquer de moi de cette manière.

Olivier lui crachait ses mots à la figure. Elle ne le reconnaissait pas et pourquoi s’imaginait-il qu’elle voyait un autre homme ?

-        Je vais appeler ta mère puisque tu refuses de me dire la vérité, la menaça-t-il.

Rachel lui prit le téléphone des mains en le cachant dans son dos.

-        Pourquoi ne veux-tu pas me croire ?

-        Parce que je SAIS que tu me mens. Rend-moi le téléphone, lui ordonna-t-il.

Elle refusa de le lui donner. C’est à ce moment-là qu’il devint furieux. Il l’empoigna par les cheveux. Il tirait si fort que Rachel avait l’impression que la poigné de cheveux allait être arrachée. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle n’eu pas d’autres choix que de lui rendre le combiné du téléphone. Il appuya sur la touche « bis ». Tout en relâchant sa pression sur le cuir chevelu de la jeune femme. Rachel voulut intervenir c’était sa mère qui l’avait appelé. Elle ignorait quel numéro de téléphone avait été composé en dernier. A peine eut-elle le temps d’ouvrir la bouche qu’une voix masculine répondit.

-        Allô…

Olivier raccrocha sans répondre. Rachel n’eu pas le temps de protéger son visage que le revers de la main d’Olivier vint frapper sa joue. Avec la violence de l’acte, la tête de Rachel bascula sur le côté. Elle resta quelques secondes immobile, le temps de reprendre ses esprits. A présent, elle avait peur. Qu’allait-il lui faire ? Devait-elle fuir ? Rachel essuya les larmes qui coulaient sur sa joue brulante.

-        Tu n’es qu’une sale menteuse, siffla-t-il.

-        C’est ma mère…qui a appelé, lui dit-elle en ravalant ses sanglots.

Olivier chercha dans le répertoire le numéro de la mère de Rachel. La jeune femme attendait, elle n’avait rien à craindre. Rachel n’avait rien fait de mal, elle ne l’avait pas trompé, elle n’avait rien à se reprocher.

La mère de Rachel finit par décrocher. Olivier changea totalement d’expression et devint plus doux.

-        Bonsoir madame, Rachel m’a dit qu’elle venait de raccrocher lorsque je suis rentrer. Je voulais juste vous passer le bonjour.

-        …

-        Oh non, de rien, madame, c’est normale.

-        …

-        Oui bien sûr, à bientôt.

-        …

-        Au revoir.

Olivier reposa le combiné du téléphone sur son socle. Il quitta la pièce et quand il revint, il tenait un sac de glace dans sa main.

-        Tiens ma chérie, pose ça sur ta joue.

Il posa la poche glacé délicatement sur la joue de Rachel. Sa voix était redevenue douce et ses gestes tendres. Comme si c’était un autre qui l’avait frappé. C’était-il vraiment passé quelque chose ? Rachel était perdue. Tout s’embrouillait dans son esprit. Après tout, elle l’avait peut-être un peu poussé à bout. Elle aurait dû lui dire la vérité dès le début. Rachel savait qu’Olivier avait des soucis à son travail, il ne lui en parlait pas mais elle savait.

-        Assied-toi sur le canapé. Je vais me servir un verre, tu veux boire quelque chose, lui demanda-t-il.

-        De l’eau, répondit simplement la jeune femme.

Le jeune homme était redevenue calme comme si rien ne s’était passé mais la douleur que ressentait Rachel, elle était bien présente et pas seulement la douleur physique mais morale. Le mot rupture traversa l’esprit de Rachel. Il allait la quitte, c’est sûr. Les larmes s’étaient remises à couler. Olivier arriva près d’elle et posa les deux verres sur la table basse. Il se mit à genoux devant elle.

-        Pardonne-moi, je suis un véritable monstre avec toi. Tu devrais me jeter dehors. Je ne te mérite pas.

Cette déclaration troubla Rachel. Elle s’attendait à son départ définitif au lieu de cela, il la suppliait de lui pardonner, de lui donner une autre chance.

-        Reste, lui dit-elle simplement. Je t’aime.

-        Moi aussi et j’ai peur que tu me quittes pour un autre, lui confia-t-il.

-        Non pas du tout, fais-moi confiance.

-        J’essaye…Epouse-moi, lui demanda-t-il brusquement.

Rachel en resta bouche bée.

-        C’est la seule solution, la supplia-t-il.

-        Oui, finit-elle par répondre.

Le lendemain, Olivier avait tout fait pour se faire pardonner. Il lui avait offert un bouquet de fleur magnifique et surtout, il lui avait acheté une bague. Elle était simple mais Rachel l’adorait. Surtout, elle représentait leur engagement et la jeune femme gardait cet objectif en vue. La préparation de son futur mariage lui avait rendu le sourire. Un sourire qu’elle arborait fièrement du matin au soir et qu’elle présentait à tout le monde. Des gens qu’elle croisait dans la rue à ses collègues et ses voisins.


Lorsqu’il la croisait aux boites aux lettres ou sur le pallier, Bruno aimait voir son petit sourire et entendre sa douce voix, certains jours rieuse. Mais lorsqu’il la vit accompagné son cœur s’était serré. Mais pourquoi ne lui avait-il pas adressé plus qu’un sourire et un bonjour ?

Bruno aimait se souvenir du jour où il était tombé amoureux de la jeune femme. Ils s’étaient croisés dans les escaliers et il l’avait rattrapé juste avant qu’elle ne tombe. Sentir son corps tout près du sien, sentir sa peau sous ses doigts et l’odeur de son parfum ont fait réagir son corps et son cœur d’une telle façon qu’il ne l’aurait pu imaginer. Il était sous son charme même s’il mit un certain temps pour se rendre à l’évidence. Bruno se surprenait à guetter ses pas dans les escaliers, échanger un sourire avec Rachel (il avait lu son nom sur la boite aux lettres) ensoleillait sa journée.

Aujourd’hui, il était triste. Sa timidité l’avait empêché  de faire plus amples connaissances avec la jeune femme et maintenant son cœur était pris.

Mais ce jour-là, lorsqu’il la croisa sur le pallier même si elle arborait un sourire, il sut que quelques chose n’allait pas. Malgré sa tentative de le cacher derrière une mèche de cheveux, Bruno vit le bleu un peu violacé sur sa joue. Cette marque il l’avait déjà vu, sur le visage de sa tante. Il n’avait pas oublié non plus le chagrin de sa mère parce qu’elle n’avait pas réussi à sauver sa sœur à temps. Il avait bien entendu quelques éclats de voix mais il n’aurait jamais imaginé qu’elle endurait ce genre de violence.

Non, il ne la laisserait pas souffrir ni mourir de cette façon. Bruno prit son courage à deux mains et engagea la conversation.

-        Vous vous êtes blessée, lui dit-il en désignant son bleu sur la joue.

-        Oh oui, lui dit-elle un peu étonnée que ce jeune homme qu’elle connaissait à peine s’inquiète soudainement. Je suis très maladroite, j’ai glissé dans ma douche, lui expliqua-t-elle en rougissant d’avoir inventé ce mensonge.

-        Je vois, lui dit Bruno qui regrettait que Rachel ne se confie pas un peu plus.

-        Au revoir, lui dit-elle en se dirigeant vers les escaliers.

-        Au revoir, souffla le jeune homme en poussant sa porte d’entrée.

Que lui prenait-il à cet homme de s’inquiéter pour elle ? pensa Rachel. Cela faisait trois ans qu’ils étaient voisins et jamais ils ne s’étaient adressé plus qu’un bonjour. Pourquoi s’intéressait-il tout à coup à sa mauvaise chute ou au coup de son compagnon ? Non une mauvaise chute dans sa douche, c’est le mensonge qu’elle avait servi à tous ceux qui lui posait la question. De toute façon, cela ne concernait qu’elle-même et Olivier, pensait la jeune femme. Elle lui avait pardonné et c’était son choix. Et puis ils allaient se marier, elle serait sa femme et Olivier sera rassuré. Depuis que Rachel était avec lui, elle n’avait jamais regardé un autre homme et elle n’en avait pas envie.

Ce samedi après-midi, Rachel avait décidé d’aller faire un peu de lèche-vitrine. Elle regardait dans les vitrines les robes de mariées. Pour le moment, elle se retint de rentrer dans la boutique. La jeune femme souhaitait que sa mère soit présente le jour où elle choisira sa robe. Elle avait besoin de partager ce moment avec sa mère. Rachel s’éloigna de la vitrine en soupirant de regret. Quelques pas plus loin, elle s’arrêta devant la vitrine d’une bijouterie. Rachel avait une petite idée sur l’alliance qu’elle souhaitait porter. Mais plaira-t-elle à Olivier ?

Rachel jeta un rapide coup d’œil à sa montre, elle devait aller faire quelques courses et être rentrée avant Olivier pour ne pas qu’il s’inquiète. Celui-ci était chez son meilleur ami pour lui annoncer la nouvelle et lui demander d’être son témoin. Rachel ne savait pas encore à qui demander d’être sa témoin. Elle est fille unique et ses cousines, elle ne les voyait que rarement. Il lui restait son amie de la fac ou une collègue de travail avec qui elle s’entendait très bien. Elle hésitait encore. De toute façon la priorité pour Rachel c’était d’annoncer la bonne nouvelle à sa mère mais elle voulait attendre que son bleu s’efface un peu pour pouvoir le masquer derrière du fond de teint. Surtout elle ne voulait pas que sa mère soit au courant de cet incident. Elle serait beaucoup trop inquiète.

Assisse sur un strapontin dans le métro, Rachel observait les gens autour d’elle. Il y avait un couple d’adolescents qui se bécotait à l’arrière du wagon. Il y avait aussi une mère qui tenait son bébé contre elle dans son porte-bébé. Rachel voyait son crane tendre à peine chevelu que la jeune mère câlinait. La jeune femme pouvait presque sentir l’odeur de ce petit bout de choux et la douceur de sa peau.

Rachel soupira, un jour elle aussi tiendra un enfant dans ses bras. Un enfant qu’Olivier lui aura donné. Elle ressentit un petit pincement au cœur, une pointe d’inquiétude. Que se passerait-il si son enfant mentait à Olivier ? Lèverait-il la main sur lui à la moindre occasion ?

Rachel regarda la mère et l’enfant descendre à la station de métro. Le train ne semblait pas vouloir repartir. Au bout de deux minutes, le conducteur fit une annonce : suite à une panne matérielle sur la ligne, nous devons patienter quelques minutes à quai, merci de votre compréhension.

-        Oh non, pensa Rachel à voix haute.

Elle pensa aussitôt à Olivier. Il allait s’inquiéter et imaginer toutes sortes de choses. La jeune femme lui envoya un message sur son téléphone portable. Elle espérait que cela aller le rassurer. Avec un peu de chance, le trafic allait reprendre rapidement.

Le train resta à quai une dizaine de minutes. Aussitôt sortie du métro, Rachel se rendit au supermarché le plus proche de chez elle. Malheureusement, le sort s’acharnait contre elle. Le magasin était bondé même pour un samedi après-midi et elle trouvait la lenteur des hôtesses de caisses particulièrement pénible. Chargée de plusieurs sacs plastiques, Rachel gravit quatre à quatre les escaliers. Essoufflée devant sa porte d’entrée, elle fouillait dans son sac à main pour trouver ses clés quand la porte s’ouvrit d’elle-même. Olivier sur le seuil de l’entré de l’appartement la regardait sévèrement.

-        Tu es déjà rentré ? lui demanda Rachel

C’était plus une affirmation qu’une question.

-        Oui et toi tu as eu des problèmes dans le métro ?

-        Oui un problème technique, lui répondit Rachel.

Olivier lui prit deux de ses sacs et les déposa dans la cuisine. Rachel sur ses talons entra elle aussi dans la cuisine et commença à ranger ses courses. Olivier semblait décider à l’aider. La jeune femme était rassurée parce que son compagnon semblait lui faire confiance. Mais Rachel se berçait d’illusion, au fond de lui Olivier fulminait et risquait d’exploser à n’importe quel moment. Un tout petit rien déclencha sa colère sans que la jeune femme puisse s’y préparer.

-        Ce n’est pas la marque de mousse à raser que je prends d’habitude.

-        Oui, je sais mais il n’y en avait plus, lui expliqua-t-elle.

-        Ah ouais, tu as peut-être confondu avec ton autre copain ?

La peur l’envahit peu à peu, elle devait le rassurer le plus rapidement possible.

-        Je ne vois personne d’autre. Je te le promets, lui dit-elle en s’approchant de lui.

-        Tu mens. Je sens son parfum sur toi. Ne t’approche pas de moi avec tes sales pattes de trainée, lui dit-il en la repoussant violemment.

Elle perdit l’équilibre, tomba sur le carrelage et sa tête heurta un des pieds de la table. La douleur qu’elle ressentit la plongea dans le brouillard puis dans le noir.

Bruno ne voulait pas se montrait indiscret mais c’était plus fort que lui. Quand il l’avait entendu rentrer chez elle, il avait aussitôt tendu l’oreille près de leur mur mitoyen. De là, il pouvait entendre ce qu’il se passait dans la cuisine de sa voisine. Bruno n’entendait pas clairement tout ce qu’ils se disaient mais il en comprit l’essentiel. Il trouvait idiot que cet homme pensait que Rachel ne lui était pas fidèle. Mais la violence n’avait pas de logique. Pour supporter ses coups, c’est qu’elle devait l’aimer sincèrement. Alors que Bruno avait collé son oreille contre le mur, entendit et sentit un choc contre le mur. Surpris, Bruno reculait.

-        Mon dieu, il va la tuer, se dit le jeune homme.

Son sang ne fit qu’un tour, il fonça droit sur sa porte d’entrée et appuya plusieurs fois sur la sonnette de la porte de Rachel.


Rachel entendit un bruit strident et insistant, elle revint peu à peu à elle. Elle sentit qu’on la soulevait et elle ouvrit les yeux. C’était Olivier qui la soutenait et qui lui trempait le visage avec un chiffon imbibé d’eau. Le bruit continuait toujours et cela ne venait pas de sa tête, c’était la sonnette.

-        Oui, deux secondes, prononça Olivier visiblement irrité.

Il aida Rachel à s’assoir puis alla ouvrir. Quand il ouvrit, la jeune femme reconnu la voix de son voisin.

-        C’est pour quoi ? lui demanda Olivier.

-        Bonsoir, je suis votre voisin. Euh… je voudrais vous emprunter du sucre, improvisa Bruno.

-        C’est si urgent, ça ne peut pas attendre un autre jour ? lui demanda Olivier cherchant à se débarrasser de cet homme.

Bruno vit la jeune femme qui s’était rapproché d’eux.

-        Bonjour, vous allez bien ? lui demanda-t-il.

Olivier se retourna et regarda sévèrement Rachel. Mais celle-ci ne sembla pas y faire attention. Elle posa sa main sur le bras de son compagnon comme pour le rassurer.

-        J’ai un paquet neuf, lui proposa la jeune femme.

Olivier n’avait pas bougé d’un pouce et faisant barrage, empêchant Bruno d’entrer dans l’appartement et d’approcher Rachel.

-        Ça vous ira ? lui demanda Rachel en tendant le kilo de sucre en poudre qu’elle était allé chercher dans un placard.

Olivier lui prit le paquet des mains et le donna à Bruno en lui disant « au revoir » puis il referma brusquement la porte sans laisser le temps à Bruno de réagir.

Le jeune homme se retint d’exploser le paquet du kilo de sucre qu’il tenait entre ses mains. Il était resté figé devant la porte. Il avait une folle envie de rendre à cet homme coup pour coup ceux qu’il avait infligé à Rachel. Mais il devait réfréner sa colère et se montrer plus malin que lui. Il rentra chez lui.

Rachel n’osait rien dire ni même bouger un muscle de peur qu’Olivier ne réagisse mal. Assisse sur sa chaise face à la table, ses doigts serrés, elle attendait que la tempête se calme. Au moindre mouvement d’Olivier, le corps de la jeune femme tremblait. Lorsqu’il revint avec sa veste sur le dos, Rachel fut à la fois soulagée et paniquée.

-        Tu sors ? lui demanda-t-elle en essayant de garder son calme.

-        Je vais acheter un paquet de cigarettes, lui répondit-il sèchement.

-        Depuis quand tu t’es remis à fumer ? tenta-t-elle de lui demander.

-        Depuis aujourd’hui, lui répondit-il sur le même ton.

Rachel frissonna lorsqu’Olivier claqua la porte derrière lui.

« Il est parti » se dit Bruno. « C’est maintenant ou jamais ».

Il alla frapper de nouveau à la porte de Rachel. Celle-ci vint lui ouvrir rapidement mais apparemment ce n’était pas lui qu’elle attendait.

-        Tu as oublié tes clés…

-        Votre ami est sorti ? demanda-t-il même s’il connaissait la réponse.

-        Oui mais il va bientôt revenir. Vous vouliez lui parler ?

-        Non pas du tout.

Il entra dans l’appartement et referma la porte derrière lui. Rachel fut à la fois étonnée et apeurée.

-        Mais qu’est-ce que vous faites ? lui demanda-t-elle.

-        Rachel, je sais ce que votre compagnon vous fait endurer. Mais vous ne devez pas le laisser faire.

-        Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Je vous prie de sortir de chez moi, lui ordonna-t-elle.

-        Je vous en prie écoutez-moi Rachel. Aimer ne rime pas avec frapper. Réfléchissez, son attitude n’a rien d’un petit ami aimant. Vous méritez mieux.

-        Vous vous trompez. Olivier m’aime et on va se marier prochainement.

-        Je ne sais pas comment vous convaincre mais la prochaine fois il pourrait vous tuer. Il aurait pu le faire tout à l’heure.

Rachel secoua la tête négativement pourtant une petite voix dans sa tête lui disait que cet homme avait raison. Bruno vit que la jeune femme allait changer d’avis.

-        Quittez-le maintenant. Je peux vous héberger si vous le souhaitez ou vous aider à déménager vos affaires.

-        Non, c’est mon appartement, lui dit-elle en baissant les yeux.

-        D’accord. Vous avez un sac ou une valise ?

-        Oui.

Bruno prit les choses en main et avec l’aide de Rachel, ils vidèrent l’appartement des affaires d’Olivier en à peine dix minutes. Bruno déposa la valise sur le pallier et referma immédiatement la porte. Ils attendirent ensemble le retour d’Olivier qui fut angoissant mais rapide. Par chance, dans sa précipitation, il avait effectivement oublié ses clés. Voyant sa valise sur le pas de la porte, le jeune homme se mit à tambouriner à la porte comme un fou.

-        Pourquoi mes affaires sont dehors. Espèce de garce, tu ne peux pas me virer comme ça. Je suis sûr qu’il est là. J’avais raison tu n’es qu’une trainé. Tu pourrais au moins m’ouvrir et me parler en face.

Bruno crut que Rachel allait flancher, il voulut la retenir mais elle lui fit signe que tout aller bien.

-        C’est terminé Olivier. Je veux que tu partes, lui dit-elle à travers la porte.

-        OK, je te laisse réfléchir mais je te préviens que je reviendrais. On est fiancé, je te rappelle.

Bruno et Rachel entendirent les pas d’Olivier dans les escaliers, ils se regardèrent l’air soulagés.

Bruno aurait put rentrer chez lui maintenant que son petit ami était parti, mais il n’avait pas le cœur à l’abandonner. Il était si proche d’elle qu’il ne souhaitait pas la quitter. Rachel lui proposa de diner avec elle mais en réalité ils n’avaient pas très faim ni l’un ni l’autre. Elle prépara donc deux tasses de cafés avec quelques gâteaux. Assis tous les deux sur le canapé, ils se laissèrent aller à quelques confidences. Rachel retrouva même un peu de joie de vivre. Elle lui expliqua comment elle avait rencontré Olivier et lui dit :

-        Je n’aurais jamais dû m’inscrire sur ce site de rencontres.

-        Tu ne pouvais pas deviner ce qu’il allait se passer. Moi aussi je m’étais inscrit sur un site de rencontres, lui confia-t-il.

-        On aurait pu se rencontrer.

-        Ce n’est pas très honnête de ma part mais je n’ai jamais répondu aux femmes qui me contactaient.

-        Pourquoi ?

-        Parce que j’avais déjà rencontré celle que je recherchais.

-        Ah bon…

-        Oui, toi…

Rachel lui sourit tout simplement.

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