Mémoire d'un passionné de 35 ans...

Je suis remonté aux origines grecques des Jeux pour rencontrer les premiers athlètes connus de l'Histoire ; j'ai fait un bond spatio-temporel jusqu'au XVème siècle pour une partie de Paume avec Charles VIII, avant qu'il ne se cogne la tête ; je me suis rendu aux premiers Jeux modernes de 1896 encourager Spyridon Louis, le marathonien grec, digne héritier du soldat Philippides ; j'ai profité du tennis français de la fin des années 20, jeu de toucher perfectionné par quatre Mousquetaires ; je me suis caché telle la petite souris pour observer le désappointement du Führer face au triomphe de Jesse Owens, héros noir inférieur… mais quadruple médaillé d'or ; je me suis déchiré la voix à Melbourne en 1956, Mimoun et son mouchoir, eux, y sont devenus éternels ; j'ai saoulé Mister Ben Hogan pour lui voler son secret du swing parfait…j'oubliais que cela ne suffirait pas ; je suis parti assister au combat du papillon Cassius qui, d'une piqure d'abeille, pris son envol pour devenir Ali The Greatest ; j'étais à Grenoble, j'ai vu Karl Schranz manquait la porte…et Jean-Claude Killy remporter une troisième breloque dorée ; j'étais aussi à Mexico où Beamon, Fosbury, Smith et Carlos ont fait de cette année 1968 un millésime sportif remarquable ; j'ai dansé au rythme du Futbol Samba version Brésil 70, version Edson Arantes Do Nasimento ; j'ai couru de toutes mes forces dans cette nuit munichoise de 72 pour tenter de prévenir la délégation israélienne du drame dont elle allait être victime ; j'ai immédiatement compris devant la perfection Comaneci qu'en 1980, 1.0 = 10 ; j'ai discuté avec Billie Jean King, Chris Evert, Martina Navratilova, Ilie Nastase, Jimmy Connors, Arthur Ashe… quand les joueuses et joueurs de tennis avaient, plus qu'un beau jeu, de la personnalité, du style et des idées ; j'ai pleuré quand l'Allemagne a sali le football, scellant le pacte de Gijon avec sa cousine autrichienne pendant que son « gardien » confondait ballon et Bastiston... j'ai hurlé de bonheur quand Rabah Madjer et Paolo Rossi l'ont sublimé ; j'étais avec mon père et mon grand-père, au moment de fêter la bande à Platoche et d'entonner pour le première fois « On est les Champions » !

Et je réalise, descendant de ma Dolorean volante, que j'étais réellement avec eux en cette année 84…trop jeune pour que cela soit un souvenir.

Mais ce dont je me rappelle, c'est du gamin, à l'image de tous les gamins du monde, qui adorait jouer à la baballe !
Ce petit Lillois des années 80 se baladant raquette à la main et s'apprêtant à s'indigner et à vibrer pour le sport, les sportifs et leurs exploits… leur Histoire et leurs histoires.