Mères en tous genres

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Il y a la charmante, la timide aux jolies formes

Il y a la salope, la frigide, la croqueuse d'hommes

N'oublions pas la nonne, celle qui aurait fauté

Ou bien celle en fauteuil, qui en a toujours rêvé

Il y a aussi la grosse, la mégère, la connasse

La peau de vache, la belle potiche ou la poufiasse

L'ex boutonneuse qu'on ignora y' a des années

Qui aujourd'hui joue à nous le faire regretter

Peu nous importe qui elles sont

Les mots par lesquelles nous les désignons

Car dans la douleur

Dans l'émoi, la sueur

Elles sont toutes au même rang

Quand elles mettent au monde un enfant

Il y a la câline, la trop maigre ou la cagole

La jolie séductrice, l'associable ou la folle

La pimbêche sur-maquillée ou bien celle qui louche

Et aussi celles qui nous montent l'eau à la bouche

Il y a celle qui brûle chaque semaine sous UV

Et puis celle dont le père est aussi le curé

Celle qui n' ose pas quitter un mec violent

Et celle qui met un string noir en dessous du blanc

Peu nous importe qui elles sont

Les mots par lesquelles nous les désignons

Car dans la douleur

Dans l'émoi, la sueur

Elles sont toutes au même rang

Quand elles mettent au monde un enfant

Il y a la violée sur le point d'accoucher

Il y a encore la pute, la sucrée, la salée

Y' a celle qui avec ses grands airs de bourgeois

Arrive à satisfaire plusieurs mecs à la fois

Il y a la bavarde, la « cul-pincé », la farouche

Celle qui met des bottines, celle qui met des babouches

Il y a la frigide, la glaciale, la veuve noire

Il y a la maman poule, et celles qui vivent le soir

Peu nous importe qui elles sont

Les mots par lesquelles nous les désignons

Car dans la douleur

Dans l'émoi, la sueur

Elles sont toutes au même rang

Quand elles mettent au monde un enfant

Y'a la blonde aux yeux bleus, mais celle-là c'est ma femme

Elle n'a rien à voir avec celles qui se cament

Ni avec les bigotes, les négligées ou les tordues,

Les poilues, les velues ou bien les moustachues

Il y a la faux-cul, la donneuse de leçon

L'hypocrite, la gentille, celle qui joue Cendrillon

Il y a celle au top, la boudin, la passable

Et celle qu'on trouve sympa quand elle dit : « passe à table »

Peu nous importe qui elles sont

Les mots par lesquelles nous les désignons

Car dans la douleur

Dans l'émoi, la sueur

Elles sont toutes au même rang

Quand elles mettent au monde un enfant

Il y a même les lesbiennes par insémination

Y' a la végétarienne, celle au double menton

Il y a les bordéliques, les maniaques qui rangent tout

Les chanceuses, les peureuses et parfois des casse-cou

Il y a les mères indignes, les muettes, les fatales

Toutes celles qui sont chouettes, les dociles, les bestiales

Celles qui en font trop, les pétasses, les cageots

Les rasées, les coiffées, les tickets de métro

Peu nous importe qui elles sont

Les mots par lesquelles nous les désignons

Car dans la douleur

Dans l'émoi, la sueur

Elles sont toutes au même rang

Quand elles mettent au monde un enfant

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