Mes ex

sohlkjaez

La première était très jolie

Et très intelligente aussi

Elle aimait la photographie

Les chats, les livres et l’Italie

On avait tout juste dix-sept ans

On ne se voyait pas souvent

Plus le week-end que la semaine

Et ça me faisait de la peine

Un jour je lui ai demandé

De partir et de m’oublier

On était chez elle, dans l’entrée

Et voilà ce qui s’est passé

Elle m’a dit : t’es un connard

Je veux plus jamais te voir

Et va bien te faire foutre !

Alors j’ai pris mes affaires

Mon orgueil, mon désespoir

Et puis j’ai taillé la route

La cinquième était moins jolie

Et moins intelligente aussi

Elle aimait les stars, les sosies

Le tuning et les raviolis

J’avais vingt ans et quelques mois

Elle voyait d’autres hommes que moi

Ne répondait pas aux messages

Et ça me rendait fou de rage

Un jour je lui ai demandé

De partir et de m’oublier

On était chez elle, au premier

Et voilà ce qui s’est passé

Elle m’a dit : t’es un connard

Je veux plus jamais te voir

Et va bien te faire foutre !

Alors j’ai pris mes affaires

Mon orgueil, mon désespoir 

Et puis j’ai taillé la route

La dixième était plus jolie

Et plus intelligente aussi

Elle aimait l’égyptologie

Bach et Bernard-Henri Lévy

On avait quasiment trente ans

Des projets ensemble et des plans

Pour les quarante prochaines années

Et ça me faisait paniquer

Un jour je lui ai demandé

De partir et de m’oublier

On était chez nous, au dernier

Et voilà ce qui s’est passé

Elle m’a dit : t’es un connard

Je veux plus jamais te voir

Et va bien te faire foutre !

Alors j’ai pris mes affaires

Mon orgueil, mon désespoir

Et puis j’ai taillé la route

La vingtième était trop jolie

Et trop intelligente aussi

Pour me laisser indifférent

Je voulais être son prince charmant

J’avais environ quarante ans

On se voyait de temps en temps

Chez elle, chez moi ou à l’hôtel

Mais je lui étais infidèle

Un matin elle m’a demandé

De partir et de l’oublier

C’était à Saint-Germain des Prés

Et voilà ce qui s’est passé

Elle m’a dit : t’es un connard

Je veux plus jamais te voir

Et va bien te faire foutre !

Alors j’ai pris mes affaires

Mon orgueil, mon désespoir 

Et puis j’ai taillé la route

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