Mesdames
mysteriousme
Mesdames, mes pairs, mes impairs, mes soeurs, mes Némésis...
Au jeu de la vie, chaque jour me fait vous découvrir et me découvrir.
Tantôt, vous êtes de ma famille par le sang. Maman, tantes, cousines, grands-mères, aïeules...
Tantôt vous êtes de ma famille par le coeur, ici ou ailleurs, des amies de valeur.
"Associativement" et professionnellement, je tisse avec vous des liens.
« Salagadou, la menchikabou, la Bibidi Bobidi Bou » Je considère beaucoup d'entre vous comme de petites fées, telle la marraine de Cendrillon, qui éclairent ma lanterne sur mon chemin de vie, assombri d'orages, enflammé de surprises et animé de passions.
Au quotidien, je vous croise, Mesdames, sans que nous ne prêtions une attention particulière l'une à l'autre. Ignorance feinte, indifférence partagée, sourire poli ou courtois échangé cordialement.
D'autres fois, vous êtes mes rivales, mes ennemies, mettant de l'huile sur le feu de ma jalousie et de mon habitude de vouloir contrôler. Pour preuve, mon cœur est allé en prison sans passer par la case départ à plusieurs reprises.
L'adolescent Jimmy me laissa sèchement sur un chat en ligne pour en rejoindre une autre : « Luna ». Je n'avais pourtant rien « demandé à la Lune », comme peut le faire Indochine.
Le jeune Jules me quitta un 14 février pour aller se lover dans les bras d'une autre. À l'époque, je "tombais amoureuse comme on tombe d'une chaise", pour paraphraser Bénabar.
Le beau Pierre s'en est allé se faire tatouer le lendemain de notre rupture pour plaire à une autre. "Un homme sans femme, il reste en panne" comme dit Jeanne Moreau.
Une période Apocalypstick s'est alors ouverte à moi : « sur toutes les anatomies, ma bouche se [dessinait] en décalcomanie » comme le claironne Jane Birkin.
Le couard Etienne, enfin, avec qui je me suis mise pour de mauvaises raisons, n'a pas attendu que l'on se sépare pour en faire entrer une autre dans sa belle maison. Pendant quelques mois, nous étions trois "elle, lui, moi, moi, lui, elle, je tenais la chandelle" comme le chante Thomas Fersen.
L'histoire qui m'a demandé le plus de travail sur moi n'apparait pas dans le « loto des dames », simplement parce qu'aucune autre n'y était impliquée. Une première histoire avec Marc. Papillons dans le ventre. Il s'en fût. Et puis, nos inconscients ont dû suivre ce que pose délicatement France Gall : « Si tu crois un jour que tu m'aimes, viens me retrouver »... Mais la vie, encore elle, m'a joué un double tour de passe-passe.
Même les choses qui n'ont pas de début peuvent avoir une fin !
Lorsqu'on largue ou que l'on se faire larguer, mieux vaut être fair play. Cela met dans une situation délicate et insolite, pour ne pas dire inconfortable, voire très embarrassante.
Alors que j'étais en couple avec Pierre, je me rappelle d'un Félicien me jouant la carte du tendre et me disant : "la prochaine étape, c'est que je t'embrasse !" Cette phrase est un micro-moment qui me fait toujours m'interroger : et si j'avais cédé en l'embrassant ; si j'avais osé ? Quelle serait ma vie à présent ?
Plus récemment, le sémillant Fred m'a éconduite avant même que les balbutiements de notre relation ne démarrent. Très à l'écoute de mon intuition, je ressentais des choses fortes et qui me semblaient inédites. En confiance dans cette ébauche, j'étais prête à en savoir plus sur lui… Mon esprit aura certainement fabulé un tantinet la réciprocité que j'entrevoyais, et c'était sans compter que dans mon dos, la vie avait lancé les dés. Les jeux étaient faits et je n'ai pas raflé la mise ! Il m'avoua être épris d'une autre.
Dulcinée importune, impromptue, inattendue, déboulant sur le plateau pour me damer le croupion. Une de plus. Aïe ! Éliminée par surprise, je passe mon tour, docile, mais "j'entends encore l'onde sensuelle" de sa voix contre mon oreille, comme pourrait chanter M.
Ces dames : 1, moi : 0. Mais, comment en vouloir à qui que ce soit ?
M'en vouloir à moi ? Trop facile ! Déjà fait ! Et tellement inutile ! Imparfaite, malheureuse aux jeux ET en amour, ma naïveté, ma passion fulgurante, mon coeur d'artichaut fragile et navrant, mon amour ravageur et dévorant ne me placent définitivement pas parmi les challengers. Au fil des expériences, je fais la paix avec moi-même :"je veux bien être reine, mais pas l'ombre d'un roi" comme l'exprime Zazie.
En vouloir à la vie ? En quel honneur ? Je l'ai longtemps considérée avec méfiance, trouvée cruelle et terrible dans les conditions qui m'ont terrassée. Je dénonçais alors son injustice crasse, sa violence inqualifiable, à l'instar d'une gifle qui vient siffler dans mes oreilles et résonner sur ma joue ; et qui me faisait tomber dans le fatalisme du « game over ». Je me postais et me prostrais dans une position poisseuse de victime absolue et consacrée. Jusqu'au jour où j'ai pris conscience que j'étais la principale actrice d'un cercle vicieux de prophéties autoréalisatrices, prise dans une spirale infernale m'assaillant de peurs toxiques et m'étouffant d'angoisses.
À mes 30 ans, j'ai marqué un point décisif en réalisant que : s'aimer soi-même est le commencement de tout. Aimer quelqu'un d'autre est le commencement du reste.
Comment leur en vouloir à eux ? Lutter m'épuiserait (m'a déjà épuisée en réalité) ! « Il est trop tard pour pleurer. Ce n'est vraiment pas le moment… » comme l'entonne Véronique Sanson.
Aimer me donnera la force de rebattre les cartes, d'aller plus loin, la puissance de rayonner et me rendra heureuse !
Messieurs, vous me bluffez à chaque fois en étreignant mon corps comme on souffle sur des braises et en éteignant mon cœur comme on souffle sur une bougie. À peine prise dans vos filets, je vous idéalise, vous place sur le podium, telle une groupie avec son idole. Après quelques parties de jeux, vous vous lassez, et vous allez chérir là où l'herbe semble plus tendre et plus verte.
Messieurs, rassurez-vous : ma rancoeur n'a même plus de goût tant elle est passée ! Je n'ai rien à prouver à personne. Je n'ai rien à regretter. Je n'ai qu'à vivre et à expérimenter ce qui se présente à moi. Opportuniste ? Peut-être. Amoureuse de ma liberté ? Assurément.
Comment enfin leur en vouloir à elles ? Croisant leurs chemins à eux et par conséquent le mien. Durcissant mon coeur, mais n'alimentant finalement plus la pioche de ma frustration. Simple formalité d'usage entre nous, Mesdames.
Je comprends les règles du jeu, et je m'interroge : en vaut-il la chandelle ?
Ce que je retiens de cette introspection joyeuse, mélodique et mélancolique, c'est que ma vie n'est que du sable qui coule entre mes doigts. Le temps qui passe et mes amours qui trépassent : qu'y puis-je ? Mon romantisme reste intact, mais mon histoire témoigne de tant d'évaporations que j'ai beau chercher : je n'ai plus de larmes face à ces dames. Alors à quoi bon pleurer ? Y'a-t-il un drame ?
De rejets en trahisons, de reculs en rebonds, j'éprouve une forme de gratitude et de pardon, et je remercie tout ce passé sentimental qui me fait grandir à chaque case de l'échiquier amoureux, sur lequel je me déplace si maladroitement depuis des années.
À coeur vaillant, rien d'impossible !
C'est pourquoi, un vent d'espoir caresse mes cheveux, mon intuition me susurre à l'oreille que oui, l'homme dont j'aurai l'honneur d'être la Dame de Coeur existe bel et bien quelque part. Un jour, je piocherai LA carte me permettant d'opérer une bifurcation qui m'amusera enfin, vers celui qui saura me faire vibrer comme personne n'a encore osé le faire jusqu'à présent, parce que je n'y étais pas prête, pas ouverte, pas préparée. Je pourrai alors me targuer de "fermer [ma] porte jusqu'à la fin des jours pour cause d'amour" comme le chante si justement Georges Brassens.
L"âge sans doute ! chuis retraité, heureux de cette nouvelle configuration.
· Il y a plus de 2 ans ·astrov
"Si tu crois un jour que tu m'aimes"... Euh... Ne serait-ce pas Françoise Hardy qui chante cela ? Bon, moi j"dis ça... Vous vous introspectez de jolie façon ! Le mec que je suis n'y arriverait pas. L'âge s
· Il y a plus de 2 ans ·astrov
Les 2 l'ont interprété, même Véronique Sanson ;)
· Il y a plus de 2 ans ·mysteriousme