Métro, boulot, duo

pecheur

J'oublie la lune, le soleil et toutes les constellations,
la pluie, le vent, la poussière et la neige ;
la canicule, le fendant bien frais, le beau, le bon, le vrai,
le laid et le mensonge, les peurs, les doutes et les angoisses,
les rires et les pleurs, les souvenirs et les rêves.
J'errais en pensée sur le quai du métro,
Les portes se sont fermées dans un chuintement sur ton regard,
Nos yeux se sont croisés l'espace fugitif du train démarrant,
Le regard fut intense durant deux, trois ou quatre secondes.
Je grimpai dans le train suivant, imprégné de cette furtive vision.
Tu étais là, juste là, en face de moi, le regard incendié.
Tu me rejoignis, tu souris devant mon étonnement.
Sans en avoir vraiment conscience, je pris ta main,
Je la portai à mes lèvres, faux baise-main.
Ta main était aussi fraîche que ton regard ardent.
Je ne t'ai pas regardée de haut en bas ni de bas en haut,
Tu ne m'as pas regardé de gauche ni de droite.
Tes yeux si bleus, ta bouche rose profond,
Tes cheveux en cascade.
Femme d'envies, venue couverte d'une parure
De braise et de soie.
Combien de stations s'effacèrent ?
Mus d'un même élan, nous descendîmes.
Et là, alors, là, à partir de cet instant… ... ...
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