Metro de Paris : Un voyage éphèmere

bethpacheco

Metro de Paris : Un voyage éphémère

Pas précipités.

Fin de la journée.

Flux de corps qui descendent/montent les escaliers.

Metro bondé.

Inutile d'être doux à cette heure.                                                      

Chaque personne essaye de trouver sa place au milieu du tas des gens qui se pressent contre les portes automatiques.

Portes automatiques qui  ouvrent/ferment brusquement, sans attente.

La pensée est sans vol, capturé par l'intérêt dans l'obtention de l’espace.

Un homme sort et laisse le banc ; la jeune fille en prend rapidement et partage la place avec un vieil homme très maigre, énorme, avec les genoux et le bâton près du menton.

Combien d'années peut’ il avoir? Il n'aura plus de 90 ans?

Combien d'ancienneté!

Soudain, elle sentit les doigts de l’homme à toucher sa cuisse.

Elle a pensé : Ça ne peut pas être vérité ; Ça n’arrive pas ! Imaginez-vous un vieux, un trop vieil homme pour un tel geste, comment peut-il sentir cette puissance libidinale? Sera-t-il un pervers?

Elle tourne son visage vers l’homme dans un geste brusque et très bref ; elle lui regarde avec une certaine surprise et assez de jugement. Mais le visage du vieux contraint par un mélange de méfiance et un mépris, refuse les surprises de la fille.

- Vous savez qu’est-ce que l'éphémère?

La voix grave énonce cette phrase insolite. Impossible cette phrase dans un moment comme cela, assez drôle, pense la jeune fille.

Le vieil homme grogne de nouveau:

- Tu sais ce que le mot éphémère veut dire?

- Oui, éphémère ... Oui (elle tremblait), c'est le contraire d'éternité.

Après avoir répondue elle s’est aperçue de l'énonciation qui avait le statut d'une enquête, quelque chose d’un examen, d’une convocation.

La situation s’était complètement inversée.

Le vieil homme avait une physionomie blasé qui semblait critiquer la réponse de la jeune fille.

Elle s’était tu. Elle avait tombé ridicule, rien moins que ridicule et blasé.

Elle voulait se débarrasser de l'incompréhension, et pour cela, a décidé de justifier l'idée de l'éternité au-delà de tout caractère divin ; alors elle a commencé à faire valoir en présentant l'idée de l'éternité, par opposition à la notion de l'infini.

Le vieil homme a gardé le silence.

Elle vite change d’idée ; elle imagine avoir été offensive à la foi de l’homme et, ne sachant plus que faire pour éliminer le malentendu, elle lui demande bien attentive s'il croit en Dieu. L’homme répond encore plus rigoureux :

- Dieu n'est pas sujet de croyance ; Dieu est une présence dans le cœur de l’homme.

Elle sourit déjà enthousiasmé jusqu’à la fleur de l'âme:

- Je n’ai jamais connue personne comme vous. Vous dites des choses inimaginables. Que c'est beau!

- C'est Pascal. C’est la réponse du vieux.

Louange de la jeune fille tombe dans une fosse de silence ; entre le vieil homme et elle est de plus en plus «non-sens » et le silence critique et difficile du vieux qui, peut après, se tourne vers elle en montrant l'intention de se lever pour sortir.

Le vieil homme alors lui lança un regard farouche, un coup d'œil victorieux et son œil perçant accusait la traduction hâtive que la fille avait faite de son geste initial : Les mouvements de ses doigts étaient juste une tentative pour libérer les poches de son manteau qui s'était coincée sur le bord du banc de la jeune fille qui, sensible jusqu’à la fleur de la peau, a supposé en tant qu'un harcèlement sexuel.

Éphémère c'était la supposition de virilité que le désir de la fille lui a prêté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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