Mettre son coeur sur son 31

Mettre son coeur sur son 31 pour la fin de l'année, il fait froid, tout brille dehors et dans les maisons, sourire avec la bonté d'un père de famille. Revêtir ses habits de fête et d'enfants sages, se tenir bien droit pour la photo comme dans les clichés d'antan. Y a de la beauté dans les coeurs, celle qu'on lit dans les regards, les gestes attentionnés, lents, précautionneux comme lorsque on tient un enfant dans ses bras. Veiller, réveillonner, carillonner, papillonner, sautiller, babiller, s'écrier: "Bonne Année!". Le tout avec légèreté, la gaieté d'un clown qui fait son numéro avec son sceau d'eau, attention ceux du premier rang! Etre un compagnon du coeur, comme on est un compagnon du devoir, au lieu du tour de France, faire son tour du monde, sillonner les villes et les villages, poser une pierre à chaque église de campagne, à chaque temple bouddhiste, grec ou romain. Sentir en soi un dieu, une divinité proche ou lointaine, se découvrir une intériorité telle une révélation éblouissante comme le soleil en pleine canicule.

Mettre son coeur sur son 31 pour la fin de l'année, ou pourquoi pas tous les jours. Découvrir à tout âge, sa propre clef, celle qui nous fait vivre, qui donne le la et entonne un chant, celui de sa propre vie et existence.