Mine de sel et mots de mer

mapie-pai

Ecrire sur un lieu, comme un lieu... L'imaginaire par vagues tient son crayon.

Ecrire dans un lieu… écrire comme un lieu… comment ?


Assis sur le sable, entendre les yeux levés au ciel où l'imaginaire se forme dans ces nuages, certains en enfilade, et d'autres s'en détachent. La vague des pensées les attirent au crayon dans de jolis tourbillons. Une main se lève au vent marin, suspendue au grain du temps pour retomber aussi lourdement dans son agitation. Sa quête sans direction s'envole aux sons sourds… le bruit de la mer, une feuille caressée. Elle se remplie à mesure, par des mots versés en goutte, des phrases jetées dans des soutes.


L'imaginaire dans ses limites, à son bord, l'écume. De son retour aux côtes sur les traces de soi qui s'imprègnent au sable mouillé jusqu'aux gouttes encrées.


Le calme après la tempête, une pause dans sa tête et au dessus, toujours le ciel. Les nuages sont passés, blancs et foncés, esprit clair et embrouillé.


Peut-être au vent d'été, des mots colorés, une journée ensoleillée. A en reconnaître l'espoir dans cette écriture libérée, à en sentir son corps d'eau salée. Des mouettes qui murmurent aux petits creux là-haut jusqu'aux pointes des lèvres.


Peut-être au vent du nord, des tâches crachées, délaissées, aux coquilles vidées, abandonnées aux pieds négligés. Une graphie trouble, aux yeux piquant, au sel suintant.


Ecrire comme un lieu… Ecrire comme le sable, des miettes jetées, envolées les unes aux autres, formées au gré des humeurs, puis transformées au grain de mine.


Ecrire à la mer, sa sombre profondeur, ou survoler ses airs… gagner en légèreté ou bien couler.

Ecrire aux lieux et voyager avec son enfant dans ses poumons et sa mère à l'horizon.


Les mystères de la langue surprennent, moite et contagieuse. A coups de vagues elle propage ses ondes dans les flots, de la mer à l'océan. Son étendu surprend et se perd, passagers à bord. Au petit jour, les reflets dans ce miroir remué, laisse apparaître des éclats de poésie.

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