Miroir d'eau.

eden-paragallo

A Lili.

Sur mon matelas froid je divague,

Attendant le retour de Morphée.

Ma tête est envahie par

Quelques douleurs que je ne peux chasser.


De l'eau émerge peu à peu

Entre les lames d'un parquet hideux.

Ce lac silencieux,

De ma détresse n'est que le portrait désastreux.


Tu es là- bas,

Étendue sur tes draps,

De l'autre côté du miroir.


Ton bras mince pend au dessus de l'onde,

Tes doigts fragiles y dessinent de petits ronds

Et ton âme tangue au bord de ce monde.


Ton cœur semble perdre sa flamme,

Tes yeux brillants s'en vont lentement vers le trépas,

Pleins de larmes au goût salé,

Que l'hiver, avec lui, a rapporté.


Où est donc passé ce sourire,

Qui, autre fois, illuminait ton visage frêle ?

Pourquoi les couleurs qui te rendaient si belle,

S'en sont allées sans rougir ?


La petite chose humaine et délicate

Qui faisait de toi ce trésor d'une telle rareté,

Est en train de se muer

En un spectre diaphane.

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