Moi
liho
J'essaye d'aiguiser ma vivacité d'esprit sur des jeux abrutissants, au dépend de la santé de mes yeux, déjà fort éprouvés par des années devant les écrans.
J'aimerais passer mes journées à danser sur quelques morceaux qui tourneraient en boucle, au dépend de mes articulations faiblissantes après des années de mauvaises postures.
Il me faudrait dormir des heures et des heures au dépend de tout ce que je suis censé faire de ma journée, déjà fortement raccourcie par toutes ces futilités du 21ème siècle.
J'aurais tant de choses à faire chaque jour, toujours repoussées par cette fainéantise permanente et envahissante qui m'assujetti jusqu'à en délaisser mes enfants.
J'essaye d'effacer toutes ces pensées oppressantes qui me rappellent sans cesse tous mes échecs cuisants.
Je veux aider ceux qui en auraient besoin malgré tous mes travers à cause desquels je ne puis remplir toutes les attentes, simplement parce qu'il me faut cette sensation d'être utile à quelque chose.
Je reste toujours plus tard le soir, les yeux brûlants, les genoux pliés et douloureux, peu importe la fatigue qui m'empêchera de me lever le matin.
Tels sont mes sentiments sur ma vie si futile où l'espérance disparaît au profit du renoncement fataliste, où le verre de vin vient remplacer celui de soda qui a déjà évincé l'eau, où les rêves de faire quelque chose se muent en la réalité des tâches ménagères si fades et aussi vides de sens que chacun de mes combats contre moi-même.
Un texte fort où l'on peut se reconnaître.
· Il y a plus de 10 ans ·Alice Gauguin