Moi et Arthur Schopenhauer

"La connaissance de soi est le premier pas sur la voie de la sagesse.Connais-toi même!

Connais-toi même est en même temps la pierre angulaire de la philosophie,comprise comme l'amour de la vérité.

C'est la première règle de vie que la philosophie se propose de transmettre depuis toujours.Il a été accordé à tous les hommes de se pouvoir connaitre soi-même.

Connais-toi!Qu'est-ce à dire?

Ceci:allez,sois!Et ne sois pas ,en même temps!

C'est juste un adage de nos chéris sages.

Qui se contredit en un rien de temps

Connais-toi!Et pour quelle récompense?

Me connaissant ,comment ne pas aussitôt fuir?

C'est comme si arrivant au bal masque

Je baissais aussitôt le masque!

Ma vie est celle d'un héros.

Dès ma première jeunesse,je me suis dit en m'observant que tandis que je voyais tous les autres aspirer à des biens extérieures,je n'avais pour ma part nul besoin de tourner mes pensées vers ce genre de choses parce que je portais en moi un trésor à la valeur infiniment plus grande que tous les biens extérieurs.Tout ce qui importe,me disais-je est de le mettre au jour.

A l'époque ou ma jeune imagination peuplait encore le monde d'êtres de ma sorte,j'ai eu quelques dispositions à la sociabilité,et quand,après plusieurs années d'absence,je suis entré dans mon pays,tout le monde m'a trouvé étonnamment changé,tant auparavant ma mélancolie avait été grande.C'était  l'époque ou la tendance naturelle à la sociabilité,l'envie de se livrer et l'impression d'avoir besoin d'une expérience à vivre contrebalançaient encore le dégoût de l'humanité.Avec le passage à l'age adulte,l'expérience accumulée a accentué cette force de répulsion tout en affaiblissant l'autre.

A partir de ce moment ,mon regard s'est peu à peu ouvert à la solitude,je suis devenu radicalement hostile,je suis devenu radicalement  à toute sociabilité et me suis juré de consacrer exclusivement à ma propre personne le reste de cette fugace existence et d'en perdre aussi peu que possible avec ces créatures auxquelles le fait de marcher sur deux jambes confère le droit de nous prendre pour leur semblable.

Le monde est une bande de filous qui s'en prennent aux honnêtes gens,et d'être mesquins qui s'en prennent généreux sont les guides de ma pensée et de mon action.

is's safer trusting fear than faith.Il est plus sur de miser sur la crainte que sur la confiance.

Toujours garder en mémoire que je ne me trouve pas dans ma patrie,pas au milieu d'êtres de ma sorte,mais qu'un âpre destin,un destin étrange et que seule la véritable compréhension du monde peut adoucir,me contrait à vivre parmi ceux qui me sont plus étrangers que les chinois ne le sont à l'Européen:parmi les oiseux,les bipèdes,les hommes qui n'en sont pas.

On craint les bêtes dangereuses sans pour autant les haïr: j'ai la même attirance vis-a-vis des hommes.

Celui qui cherche et atteint la vérité qu'il cesse d'être un homme vulgaire,commun,civil et populaire pour devenir un sauvage,semblable à un cerf ou à l'habitant d'un désert,et que tous ceux qui ont voulu jouir ici-bas d'une existence plus élevée déclarent d'une seule voix:"Vois, j'ai fui au loin et suis resté dans la solitude"

Règle : "Refuser les relations sur un pied d'intimité"

"Les vertus,comme les essences,perdent leur parfum une fois exposées à l'air.Ce sont des plantes sensitives qui ne tolèrent pas un contact trop rapproché."

Dès que j'ai commence penser,je me suis trouvé en rupture avec le monde.

Puis ,après chaque nouveau conflit,le monde n'a cessé de perdre et moi de gagner.Mais le monde est devenu à mes yeux vide et insipide.Tout au long de ma vie,je me suis senti dans une solitude effroyable et j'ai constamment dit,en soupirant du font du cœur: Maintenant ,donne-moi un homme!

En vain.Je suis resté dans ma solitude,mais je peux dire que en toute sincérité que cela n'a pas tenu à moi.je n'ai rencontré personne,qui me corresponds,je n'ai fui personne qui ,d'esprit et de cœur,ait été un être humain.Rien que de misérables bonhommes,à l'intelligence limitée,au cœur mauvais,aux basses pensées.J'ai pris tôt conscience de la différence entre moi et les hommes. Mais je me suis dit:commence par faire la connaissance d'une centaine d'entre eux,et tu trouveras celui qui tu cherches,et prends-en un millier,et tu y arriveras.Et encore :il va bien finir par venir,même s'il en faut pour cela plusieurs milliers.

Plus je vois ce que sont les hommes,moins je peux les souffrir.

Plus on est raisonnable et sage,plus on s'en sort mal dans sa relation avec la moitié déraisonnable de l'humanité,et ce à juste titre,car on se sera montré le plus insensé des deux en souscrivant une telle relation.

Pour un bon nombre,ils présent un tel amalgame de vilenie et d'imbécillité qu'on a du mal à distinguer l'une de l'autre en eux.

Tous les exemples vraiment frappants et éclatant de vilenie,de méchanceté,de trahison,de bassesse,d'envie,de betisse et de perversité qu'il nous a été infligé de vivre et d'endurer,il ne faut

surtout pas qu'on fasse confiance.Au contraire,il faut s'en servir pour alimenter sa misanthropie,se les remettre constamment en mémoire,se les rendre présents à l'esprit,pour à leur suite garder constamment en tete quelle est la nature réelle des hommes et ne pas se compromettre avec eux de quelque façon que ce soit.

Quand on commence à se familiariser avec quelqu'un,il faut toujours garder à l'esprit que si l'on faisait plus ample connaissance avec lui,on serait vraisemblablement contraint de le mépriser ou de le haïr.

"Qu'il me soit permis que le soleil matinal de ma gloire baignera le soir de ma vie de l'or de ses premiers rayons pour lui enlever sa noirceur."