Mojito
deep_immaturity
J'entrais dans cette boîte de nuit, la luminosité avait une teinte bleu électrique, la musique était si forte qu'elle me donnait d'entrée envie de danser. Je m'avançais dans la foule qui gesticulait dans tous les sens, mon regard n'arrivait pas à se poser à cause de tous les éléments qui bougeaient autour de moi. Je me dirigeais vers le bar d'un pas presque automatique, m'efforçant sans succès de garder les épaules droites et la tête bien haute. Je ne voulais pas montrer que j'étais peu sûre de moi même si j'étais persuadée qu'au moment où j'avais franchi le seuil de la porte, tout le monde l'avait senti. Je me sentais oppressée à cause de la musique forte, les conversations différentes criées pour être entendues de chaque côté. Je demandais un mojito au barman tout en m'asseyant sur le haut tabouret en face du comptoir. J'arrangeais ma jupe qui remontait en me demandant pourquoi les tabourets étaient aussi grands. Puis je me rappelais à la seconde qu'ils devaient être à la taille de cet énorme comptoir. A ce moment précis, je me mis à être anxieuse, me demandant quoi regarder; de quelle façon me tenir en attendant ma boisson sans avoir l'air d'une célibataire mal dans sa peau et désespérée.
« Le Mojito. Vous pouvez régler maintenant ? »
Le barman me faisait sursauter en posant le verre devant moi, me sortant de mes pensées. J'avais presque oublié où j'étais et que j'avais commandé un mojito à l'instant. Je répondais oui de la tête en tendant un billet de dix euros d'une main tremblante. Il me rendait les pièces qu'il posait sur le comptoir juste à côté de mon mojito puis retournait à ses occupations. Je les ramenais vers moi pour les faire tomber dans ma main avant de les ranger dans ma poche. (...)
Je finissais mon Mojito, aspirant à la paille le fond en faisant attention à ne pas en laisser une goutte. Pendant que je finissais ma boisson, je me demandais ce que j'allais faire après, stressée de la transition entre deux activités. {Pourquoi ne pas en commander un autre ? Tu vas avoir l'air d'une alcoolique.} Je sautais de mon tabouret après ce dialogue avec moi-même, ajustant encore une fois ma jupe. Mon visage se posait timidement sur les gens qui dansaient, puis je me remettais sur mon tabouret. Faux départ. {J'espère que personne n'est entrain de me regarder, je me lève je m'assois, j'ai l'air bizarre.}
L'alcool commençait à avoir quelques effets sur moi : Une sensation de chaleur sur les joues, une envie de plus en plus grande de me joindre à la danse mais cette timidité toujours présente m'en empêchait.
Bravo, très bien décrit.
· Il y a plus de 2 ans ·C'est un fléau.
Christophe Hulé