Mon combat.

Christophe Hulé

C'est mon combat, je dois le mener tout seul.

Quelques brindilles filiales essaient de m'encourager maladroitement.

Morale et culpabilisation d'usage « pense aux parents, tu creuses leurs tombes ».

Voilà bien l'argument, j'attendrai qu'ils ne soient plus.

« Pense à tous ceux qui sont dans la misère ».

« Tous ces malheureux qui ont su tenir ».

Oui mon frère, oui ma sœur …

Une vie de paria, sous le signe de l'échec permanent.

« Mais tu vois tout en noir ! ».

Aujourd'hui je n'ai plus envie de rien, le rien résume tout ce que j'ai vécu.

Quelques pépites ici ou là comme des grains de sable.

Des petits points sur un océan de misère.

Naître pour un naufrage annoncé.

« Allez, on se reprend, la vie est belle Non de Dieu ! ».

Quand je faisais des parcours de billes sur la plage, ou des châteaux, quand j‘affrontais les vagues comme des monstres à vaincre, quand je foulais, pieds nus, les rochers …

Quand, plus tard, je découvrais des territoires inconnus, des déesses aussi novices que moi.

Que de maladresses avec le recul.

Et que de Déesses perdues pour n'avoir pas osé, ou n'y avoir pensé.

Que de temps perdu en somme !

Du temps perdu, voilà bien le problème !

J'aurais pu être celui-ci ou celui-là, qui, si ça se trouve, n'a pas connu mieux.

Ceux qui disent que la vie est belle ne sont que des charlatans ou des menteurs.

Mais se mentir à soi-même peut permettre de vivre.

Grand bien leur fasse.

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