Mon dealer Morphée
stockholmsyndrom
Je marche dans les allées de mon enfance, ou j'ai semé quelques peaux, quelques peurs, quelques joies, quelques pleurs, et dix mille autres choses plus ou moins perdues dans les intercalaires de la bibliothèque du passé. Une ruelle vide, blocs massifs, maisons : anciennes. C'est la nuit, les arbres, les branches sans feuilles en mouvement, arcs de cercle irréguliers, aspirés par le noyau du monde, Geppettos du purgatoire, glauques et orphelins, morts. Comme eux, le ciel, mort, les astres, morts, les lampadaires, morts. Autour du village fantôme, les montagnes s'illuminent comme des soucoupes volantes lointaines en rotation, a se croire dans un manège inversé, Carrousel macabre et taiseux, le temps figé par le silence. J'avance tout droit sans répit. Derrière moi, une forme noire se fond dans le trou qui l'est tout autant, mouvante, comme une coulée de mazout en ébullition dévalant le tunnel qu'a décris l'ami d'un ami d'un ami d'un ami du meilleur ami du défunt qui le lui avait décris un soir d'Automne, réincarné en Absinthe, paraît il. Elle suis lentement mon dos. Je me retourne, deux fois. Des ultras sons a chaque tentative, acouphènes d'un danger menaçant et préventif, domptables par le mépris. Elle est sensée me faire peur, je présume, que tout ça est insensé. Comme une image qu'on aurait superposé dans je ne sais quelle conscience inconsciente m'appartenant, le silence blanc, les idées noires, je vois les moutons purs dégueulasser le Yang de cette nuit sans lune, l'allure livide, le regard tout aussi égal, a la différence d'un « li », infime écart, ils me fixent, tous, et bêlent, je suppose, puisque quelqu'un a appuyer sur la touche « mute ». Accroché aux barbelets de la clôture, un ruban flottant semble se prendre pour un serpent épileptique, sa langue défouraillée semble m'indiquer la direction de cette maison aux deux faisceaux lumineux effervescents. Je suis la direction, je suis curieux. Je continue donc ma route mais installe toi, j't'en prie, c'est a partir de ce moment la que ça pars en couille (ah ouais ??). Je m'approche, je distingue maintenant des cataractes de notes catapultées avec violence s'envoler vers les cieux comme les volutes épaisses d'un cigare Cubain, de part les deux trous, en forme d'étoile - de la taille d'une main standard- sculptés dans la géante façade de cette maison sans portes ni fenêtres, ni bouche, ni oreilles, ni queue, ni tête. Au fur et a mesure que je m'approche des deux ouvertures, je peux distinguer clairement les sons et même les paroles, le rythme endiablé, riffs électriques, frénésie tentaculaire pour pluie de cordes, grêle, orAgE, EclAir, TonNERRE, FOOOOOUDRE, TANLALAAAAIIIN NINAN TADANTACALAN PO ! PO ! PO ! PO ! BIG BLACKS BOOTS !... LONG BROWN HAIR !... SHE'S SO SWEET !... WITH HER GET BACK STARE !!!! WELL I COULD SEE !! YOU HOME WITH ME !! THAT YOU WERE WITH ANOTHER MAAAAAAAAAN, YEAAAH !! I KNOW WE !! AIN'T GOT MUTCH TO SAY !! BEFORE I LET YOU GET AWAAAAAAY, YEAAAAH !!!! POM-POM-POM-POM-POOOOOOOOOOOM.....… .....… .…
I SAID, ARE YOU GONNA BE MY GIRL..…
La partition sévit de plus en plus fort, infiltrations visqueuses entre les fêlures d'un cerveau zébré, je m'approche des deux stars pour voir le spectacle que voix, cris, rires, applaudissements et coups de feu recouvrent. L'espace d'une brève seconde, brave frayeur, j'ai aperçu des petites taches noires dans le petit coin supérieur des mes visions vicieuses, Tyler a changé la bobine, la photographie de Regina Kay Walters est venue furtivement prendre toute la toile et la noircir, avant de se faire brûler par l'incandescence des étoiles rugissant le rock and roll roulant a deux pas. En orbite, j'ai mis mes yeux en face des trous galactiques et…
Vous voulez savoir ce que j'ai vu ?????