Mon labyrinthe
lazyjack
L'entrée est surprenante. Une petite porte basse avec un judas et une main de fer pour appeler, heurtoir finement ouvragé. Il faut se baisser pour y entrer. Un escalier descendant suinte au-delà de ses mousses vieillies. Il vaut mieux se laisser glisser sur les fesses au risque de tomber. On ne peut que grelotter dans cette ambiance caverneuse. Tout en bas une porte lourde comme un coffre-fort et derrière, au bout d'innombrables efforts, la lumière et la chaleur dans un dédale de verre où l'on ne rit pas vraiment de se cogner. Ni temps, ni faim, ni besoins essentiels. Rien que des reflets de soi, et l'on bute sur son visage, têtes percutées, nez à nez.
Il y a un temps où le sang coule indéfiniment du nez aux lèvres, avec un goût âcre et chaud. Il y a un temps où l'on trouve l'ouverture bien au centre, au pied de la Tour aux créneaux ennuagés. Il n'y a pas de porte. Que le noir et il faut descendre, descendre et descendre toujours, et comme par un miracle soufflé par Escher, déboucher au sommet pour en rire de peur en voyant surgir, gigantesque, le cavalier de la Dame Noire sur la case blanche, menaçant. Le Fou qui nous couvrait avait du parti pris. Il nous faudra biaiser au risque de sortir du cadre, refusant le combat. Mauvais joueur…