Mon monde
deep_immaturity
J'ai essayé de réussir, les professionnels m'ont poussé et mâché le travail jusqu'à que j'ai toutes les cartes en mains, comme à chaque fois. Mes papiers, de l'argent, un travail, une organisation. Petit à petit, j'avais tout recommencé. Mes parents étaient fières. J'étais rayonnante, j'avais réussi à prouver à tout le monde que j'étais capable de travailler alors qu'on me pensait être une bonne a rien qui ratait tout depuis toujours. J'encaissais la pression du travail, la fatigue et le fait d'être constamment entourée de gens alors que c'était difficile. Entre mes doigts, tout ce que j'avais construit s'est écroulé aussi rapidement que c'est arrivé, parce que j'ai subitement jeté les cartes et qu'elles se sont envolées. Du jour au lendemain je me retrouve seule, comme si tout avait disparu y comprit la fierté de mes parents. Une nouvelle fois la situation est invivable et épuisante. Je suis dans cette maison insalubre, sans électricité et l'hiver approche à grand pas. On me regarde de travers en ayant oublié tout ce que j'ai fait il y a quelques semaines, en se concentrant uniquement sur le fait que j'ai abandonné. Je mange mal parce qu'il n'y a rien de sain, j'ai des cernes, je dors sur ce vieux matelas. Ce que je ressens quand je m'allonge à quelques centimètres du sol, du vide et du dégoût pour moi-même et pour le monde. Les gens intéressants sur internet m'ignorent tandis que les personnes enfoncées profondément dans leurs soucis et qui s'y plaisent, s'intéressent à moi. Pourtant je les traite mal, et ils le savent, mais ils reviennent et me répugnent. Avec leurs états d'âme, leurs pensées et leur vie. Ils n'ont aucun valeur à mes yeux si ce n'est de me tenir compagnie quand j'en ai besoin. C'est un peu comme des poupées, ça me fait sentir moins seule de jouer avec elles.
Le mal-être absolu, je le connais, je l'ai connu, tu as su trouver les mots.
· Il y a environ 2 ans ·Christophe Hulé