Mon père

Mon père 

Mon père sur ton autel je vocifère

Mon voile viole ton monastère

Tes rogations tes cantiques tes envies aptères

Tes ciboires tes hosties tes rituels éphémères

Et j’erre….

 Clandestine sans passeport sans raison

Juste l’espérance d’une vie que je t’offrirai en confession

Une fenêtre sur l’étendu d’une turquoise en adoration

 De  tes yeux vers le ciel levés des tes armes en disparition

Et je me leurre… 

Mes rêves transpirent en balbutiements

Entre les clapotis de ma sensualité

Le péché devant ta communauté

Mon charme d’amazone qui  scelle ta provocation

Et j’enterre…

Mes envie sous un amas de glaçons

Mes racines, ma différence, mes obsession

Perdue je transgresse mon aliénation

Mes faux pas mes convictions

Et je subtilise 

Ce mal de toi… mon péché ma bêtise

En pas de pygmée je rebrousse chemin… je me volatilise

De ton ciel marin ton regard opalin

Et je m’éternise…

 Sans afféterie sur le souvenir de ta soutane, ton chapelet

je tintinnabule dans ton cœur comme un djembé

comme un je t’aime impossible sur les rivages abandonnés

Monia Bousselmi