Mon refuge, tes bras

Viviane Chester

Mélancolie, tristesse, maladie…

Arrivée furtive, d’une détresse oubliée, le temps perdu où tout allé bien

Douleur présente, fatigue intense, le bout du rouleau n’est plus très loin

Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ?

Des questions restant toujours sans réponses…

Une mélodie, dans le lointain, se fait entendre, douce à l’oreille et brûlant mon cœur : la fontaine est ouverte, les larmes ruissèlent, des torrents de chagrin, la lumière s’éteint…encore…

Seule, oubliée de tous, effondrée sur son lit, elle pleure, serrant contre elle un oreiller qui sert de réceptacle pour ces larmes, lourdes, qui tombent comme de petites morts…Soudain, un bruit, grincement d’une porte qui s’ouvre, il est arrivé…enfin…

Honte, maladresse, simple peur…me montrer ainsi, face à lui - jamais - et pourtant il est là, trop tard…Où me cacher, je ne peux plus reculer ? Prise au piège !

Silence, juste la musique de mes pleures – impossible de m’arrêter – pas de bouton Stop ! Il avance, le pas léger…s’approche, dois-je fuir ?

Près de moi, il s’installe…Je crie, je hurle, ma douleur, j’ai mal, physique, morale, mes sentiments se mélangent, le voile tombe…Il tente un rapprochement ! L’épreuve du toucher !! Il ose un regard, je me perds dans ses yeux, l’œil vif, un point romantique, remplie de compassion et de sollicitude « je suis là » me dit- il…« calme-toi, chut, je suis là, tout va bien »

…Mais nul besoin de parler, on se regarde, il lit ma détresse et soutient ma peur, drapeau blanc, il a gagné, je laisse tomber les armes, plus la force de ma battre… à quoi bon…

Enfin, il me prend dans ses bras…A mon grand étonnement je me jette dedans, et laisse derrière moi, ce fardeau, trop lourd à porter, seule…je me noie presque dans son t-shirt, je m’agrippe à lui, il me sert,  « ne me lâche pas » lui murmure-je à l’oreille…Il sourit, me remercie, une main dans mes cheveux, l’autre me caressant le dos, et moi, telle une folle enragée, les bras autour de son cou, je vais l’étouffer si je continue !

Il est là, bien là, présent, vivant, en pleine possession de ses moyens…Il est là pour moi, juste pour moi, le temps qu’il faudra, j’ai bien compris, il ne partira pas…

Tellement proche de lui, que je sens battre son cœur, je peux presque le toucher, le rythme est lent, une force tranquille, qui sommeil en lui, rassurant, l’épaule sur laquelle je peux me reposer, sans crainte, ni jugement…se laisser aller à être soit, moi…mon cœur s’ouvre, enfin, depuis si longtemps fermé, bloqué, lâcher-prise de mes émotions…

Pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ?

Les mêmes questions qui reviennent, me tourmentent, mais aujourd’hui elles partent, elles ont trouvé le chemin de la foi, celle de la vérité, leur propre vérité, devenue ma vérité, réalité que j’attendais…enfin se sentir aimer pour ce que l’on est, ne plus se cacher, être moi, juste pour lui, rien qu’à lui…

Il est temps de le laisser respirer, le tourment laisse place à la sincérité…une main autour de mon visage, j’inspire, je reprends place…on se regarde, je ne sais plus quoi dire, je baisse les yeux, il relève ma tête, tout est si calme, les gestes sont si long, presque une éternité, un moment unique à deux, un trésor à partager, on se comprend…À son tour, quelques gouttes de pluie surviennent, c’est beau un homme qui pleure, juste une larme qui laisse échapper, je m’approche, je veux y goûter, elle se mêle aux miennes, on est si proche, qu'est-ce qui m’arrive je ne dois pas…un baiser voler au coin de ses lèvres, ma bouche trempée, c’est ça faute, pourquoi cette larme finie sa chute ici…belle excuse, je ne me reconnais pas, je suis redevenu moi, son regard me transperce de bonheur, les deux mains sur mon visage, il dépose un baiser sur mon front, c’est doux, magique…un autre sur l’œil droit, le second est jaloux, puis le bout de mon nez, plus bas à présent, je sais qu’elle sera la prochaine étape…je ne peux m’y résigner, je baisse la tête et trouve refuge contre son cœur, une auréole sur son t-shirt, reste seule témoin de la bataille qui eu lieu à cet endroit précis, où j’ai perdu…non…gagner un amour sincère, à ce jeu il n’y a pas de perdant, juste deux âmes qui se sont trouvées, le loto de toute une vie…

La fatigue me gagne, sa main toujours dans mes cheveux, les positions changent, allongée près de lui, ma tête sur son torse, j’écoute, j’épie le moindre bruit, je m’endors contre lui, je n’ai plus mal, juste besoin de lui, on s’endort, sagement, j’ai trouvé…

… mon refuge, tes bras

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