Mon Roi.

Christophe Hulé

Aucune affaire douteuse en vue ?

- Si les affaires douteuses pouvaient se voir, nous n'aurions pas besoin de nos mouches Sire.

- Vous êtes bien impudent, enfin vous êtes jeune, j'en ai vu d'autres et vous restez utile et compétent.

- Pardonnez-moi Votre Majesté, je suis impétueux et mon âge ne saurait être une excuse, vous avez bien fait de me remettre à ma place.

- Suggérez-vous par là que je pourrais mal faire ?

- Je vous implore …

- Allez, je m'amuse un peu à vos dépens , ne soyez pas trop sensible aux remarques qui ne feront mouche que si vous en avez décidé ainsi. Vous me rappelez votre défunt père que j'admirais, même si je ne pouvais l'avouer, ma charge parfois me pèse, comme en ce cas précis.

- Mon Roi, c'est beaucoup d'honneur pour mon père et pour moi. Une seule pensée m'obsède, vous servir en donnant le meilleur.

- Et je vous crois volontiers, aucun membre de cette basse cour ne trouverait crédit d'un tel aveu, ce sont des automates qui n'excellent que dans les révérences compliquées et ce qu'ils nomment « les bons mots », quelques piques enrubannés pour dénigrer qui leur ressemble.

- Je suis honoré de ces confidences et me sens plus encore obligé.

- Ne le soyez pas, gardez votre grandeur d'âme, dont vous n'avez pas conscience, restez au-dessus et soyez fier de ce que vous êtes.

- Sire, je …

- Allez, allez, retirez-vous et venez me voir quand il vous plaira sans demander audience.

- Votre Majesté …

- Allez j'ai dit, vous êtes le fils qu'il m'aurait plu d'avoir, déployez sans entrave votre armée de mouches et débusquez l'ennemi.

- Mon Roi …


- Alors Sire, que pensez-vous du petit ?

- Il nous servira Cardinal, je l'ai phagocyté en douceur, il ne nous trahira point.

- Vous l'avez quoi ?

- Eh bien Cardinal, seriez-vous faillible ?

- Non point Majesté, disons que j'ai oublié le sens de ce terme.

- Je vous pardonne car vous êtes le père que j'aurais aimé avoir.

- Sire, je ...

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