Mon village

Gladys Crepin

Chronique paysanne



Mon village



Mon papa était maire du village, ce qui provoquait des sourires narquois dans mon entourage à l'école.

Quand on me demanda ainsi qu'à tous les élèves de la classe ce que je désirais, souhaitais faire après ma scolarité et que je déclarai «fille au pair» cela eut pour effet de provoquer l'hilarité. Je ne connaissais pas la signification de ce métier mais j'adorais la consonance.

Je suis demeurée naïve et quand un petit copain que j'aimais bien me proposa la botte, je crus qu'il s'agissait de glaner après les moissons, il était bien plus âgé, il devait avoir au moins 1 an de plus que moi et je cédais à tout ce qu'il voulait. Il eut donc ma virginité avec facilité mais seule avec lui.

Sous son parapluie un jour de pluie, abritée en partie sous les bottes de paille, il me conta des fables fabuleuses et c'est ainsi que je devins femme sans même m'en apercevoir. Ce ne fut pas douloureux, pas chaleureux non plus. Ma maman ne me mettait jamais de culotte sous prétexte de préserver ma santé. Elle prétendait que c'était malsain et qu'une petite fille propre devait le rester. J'ai conservé cette habitude et la moindre ficelle me cisaille, je ne peux supporter.


Donc, père-maire oui mais fille au pair non!

Je fis quelques études disparates au gré des orientations scolaires. J'étais toujours d'accord comme le jour du parapluie et c'est ainsi que je devins difficilement institutrice, un métier que j'adorais et que je pratique toujours avec assiduité.

Seuls quelques petits chenapans lorgnaient sous mon bureau et venaient s'y réfugier quelquefois. Ils m'appelaient «sans culotte» faisant référence aux barricadistes de jadis. Ça m'amusait aussi et certains me caressaient le genou ou les cuisses, des chatouilles jusqu'au jour où l'un d'eux monta plus haut, je ressentis comme une gratouille et lui ôtais la main.

Il recommença le lendemain et je ressentis autre chose. Je l'aimais bien et il prit l'habitude de m'accompagner à travers bois au gré de nos promenades.

un jour, après un périple périlleux à travers les rochers de la colline, le besoin de prendre du repos avant le retour s'imposa et protégés par deux gros mamelons granitiques, nos corps se prélassèrent sur le duvet d'un doux gazon indiscipliné. Bibi me chatouilla le visage avec un brin d'herbe avant de faire comme en classe et de passer sous le bureau. Je la laissais faire, il est si gentil ce garçon et il sait bien ce qu'il faut faire, il est fils de fermier.

Il savait me faire plaisir en toutes circonstances et ce jour, il me fit connaître un plaisir inconnu. J'étais ravie. Je ne voulus que lui jusqu'au moment où il me quitta pour une jeune fille de ma classe. Bon, j'avais 28 ans.

Quand je contais cette petite aventure à ma seule amie, enseignante comme moi qui a 48 ans, elle parut effrayée. Elle me demanda si je prenais des précautions, je ne voyais pas de quoi il s'agissait. Elle m'expliqua que je risquais d'avoir un bébé. Je n'eus pas cette chance, un bébé eut représenté un cadeau béni surtout venant de Bibi.

Cette amie vivait avec sa maman de quatre vingt seize ans, une dame charmante que j'adorais et qui ne racontait que des histoires grivoises, elle était resté bloquée à un âge bien antérieur et seuls ces souvenirs lui revenaient. Sa fille en était gênée, moi pas du tout, c'était ce je pratiquais avec Bibi. Quoi de plus naturel en somme. Nos parents se sont cassé l'oignon et la botte pour nous permettre de profiter de tous les bienfaits terrestres, merci à eux de tous leurs efforts.

À Partir de cette période, les années passèrent sans événements importants sauf une guerre comme d'habitude, périodique. Un militaire beau comme un dieu romain habitait comme moi au dessus de l'école.

J'appris par la suite qu'il était allemand, un ennemi parait-il qui prit la relève de Bibi mais ne resta que 3 mois.

Je voulais un bébé allemand ou français, peu importait la nationalité. Il venait presque chaque nuit dans mon lit et me réchauffait dans cette chambre glaciale.


Cet hiver là fut rigoureux. Son lit était plus confortable et j'eus vite fait de le rejoindre. C'est ainsi qu'il découvrit mon intimité et ma particularité.. Ce n'était point gênant. Il crut que toutes les françaises étaient comme moi. Quel charmant contraste. À nous deux, bien serrés, nous avions moins froid. Il était mon blé mûr comme je l'appelais. Aucune malice de notre part même s'il était étonné par mon mont de Vénus lui rappelant sa région d'origine, la forêt noire.

Lui était blond et ses poils pubiens soyeux contrastaient avec ma tunique de jais

Je suis brune presque noire et ma toison est importante, drue, étendue, une belle large plaque que Bibi aimait beaucoup ainsi que les enfants sous le bureau. Je fus surnommée la belle sans culotte par les gens du village. J'en étais fière et l'été, à la fontaine, je relevais haut les jambes pour le plus grand plaisir des anciens du village qui aimaient bien.

L'un deux que je connaissais bien me demanda de relever ma jupe alors qu'il venait m'apporter des œufs. Je n'y vis aucune malice et m'empressais de lui faire ce petit plaisir. Il était heureux de voir cela et me dit qu'il aurait bien aimé avoir 20 ans de moins, je ne sais pourquoi.

Je n'ai jamais quitté mon village, je m'y sentais bien et le seul voyage organisé avec l'école nous fit découvrir Paris. Beaux monuments, beaux moments mais je préfère habiter dans ce village niché dans la verdure avec sa rivière où s'ébattent les enfants l'été.

J'avais 43 ans quand arriva un beau journaliste de la ville pour un reportage. Le vieux maire me l'adressa

Je lui proposais une chambre libre au dessus de l'école qu'il accepta aussitôt. Il me plut de suite et ce fut réciproque selon ses dires.

La suite fut un ravissement pour moi. Je découvrais à plus de 40 ans les vrais délices de l'amour physique.

Il était aussi brun que moi comme les blés dégradés. Le blond m'avait attiré quelques ennuis mais mes cheveux avaient repoussés, ils étaient encore plus beaux et je les portais longs.

Ma forêt noire avait aussi repoussé, elle avait pris ses aises et me couvraient presque le ventre jusqu'au nombril.

Mon amant était insatiable et moi également, il m'avait véritablement éveillée aux diverses techniques jubilatoires des positions amoureuses. . Il aimait me relever la tignasse comme il disait et me prendre de façon différente , je ne connaissais pas, il me fit très mal au début. J'y ajoutais des nouveautés issues de mon cerveau fertile.

Malheureusement, la profession de mon amoureux mit fin à l'émerveillement des tourtereaux et le départ vers d'autres cieux de mon amant merveilleux fut un déchirement dont je ne me remis jamais totalement.

La première aventure suivant son départ se passa très mal.

Ce fut avec le fils du maire qui à la vue de ma toison intense tellement apprécié de mon bel ange m'en fit la remarque désobligeante et en riant. C'était la première fois que je recevais cette affront.

Je mis fin immédiatement à ce début d'aventure et commençais à me poser des questions sur cette particularité qui ne m'avait jamais posé de problèmes bien au contraire. Même les enfants appréciaient ce qu'ils découvraient.

Je restais 2 années dans cette disposition d'esprit quand un événement inattendu vint troubler ma quiétude. J'avais 45 ans.

Un ami de longue date, poète, artiste-peintre, mon voisin, grand échalas roux m'invita un soir chez lui. Il avait fait une choucroute, un vrai délice de sa région native. Je le connaissais depuis 20 années. Je l'avais eu comme élève mais il était timide et ne s'aventura jamais sous mon bureau.

Quand, après le repas, devant la cheminée, il me caressa l'entrejambe, je le laissais faire et je ressentis un trouble dû en partie à la longue jachère que je venais de subir.

Lui fut enchanté de mon épaisse toison envahissant une grande partie de mon ventre en débordant sur mes cuisses. Il me dit ensuite que ça ajoutait du mystère féminin et troublait le mâle en lui.

Il est vrai qu'il fallait mériter de ma part pour accéder au fruit rosé nacré dans cette forêt dense, sorte de forêt primaire mais pas vierge. Le blondinet appelait cela sa forêt noire d'où il était natif

Dès le premier rapport, il me combla tellement que ses murs sont imprégnés de mes cris de plaisir. C'était le mâle parfait pour une amante réceptive comme je l'étais.

Dame nature avait été généreuse à son égard et si son allure générale était banale avec un accoutrement négligé, son sexe, son appareil masculin l'était beaucoup moins et même remarquable.

Sous son pieu énorme, long et surtout gros, épais trônais 2 merveilleux fruits que je ne me lassais jamais de tenir dans ma main. Ils étaient lourds et Gaston aimait cela. L'érection était alors instantanée avec une tenue digne d'un adolescent.

Il avait passé toute une nuit à me pénétrer et c'est moi qui m'était endormie, anéantie. Il me racontais le matin au réveil qu'il s'était épanché une dernière fois avant de plonger lui aussi dans un sommeil bienfaisant, réparateur. Nous étions alors assouvis dans une sorte d'état comateux.

La première nuit fut dévastatrice, je lui inculquais tout mon savoir dont il était avide. Il découvrait. Son expérience amoureuse était très limitée mais il était fougueux et avide de connaissance.

Moi-même, après ce jeune prolongé, j'avais une faim inextinguible et il put ainsi bénéficier de toute mon expérience acquise de ci de là au gré des enseignements passés. Comme pour mes études chaotiques, mon enseignement sexuel ne devait rien à l'académie, j'avais tout appris sur le tas à force de bon vouloir et de dons innés sans doute.


Depuis un mois, j'ai recueilli une femme de ma connaissance de mon village. Elle n'a jamais pu se remettre des outrages qu'elle a subis après les événements de la guerre. Elle avait eu des rapports avec un beau blondinet brun celui-ci mais je ne les connais que sous cet aspect. Il logeait chez ses parents alors la pauvre délaissée n'a pu résister et je la comprends.

Elle vit avec moi et elle a retrouvé le sourire. Nous avons déménagé et sommes installées dans un village où personne ne nous connaît. Je n'avais pas du tout l'expérience d'une femme dans ma couche mais j'y ai pris goût et elle plus encore. Nous coulons des jours paisibles entourées de notre basse-cour.

Cete douloureuse fait comme moi maintenant et s'en trouve ravie, ça lui fait de l'air sous sa jupe ample et malgré son âge, certains garnements adorent cette femme et se planquent pour apercevoir un bout de chair ou une ombre quand elle s'accroupit au jardin pour un besoin urgent. Elle est encore bien noire mais a un mont de vénus bien taillé pas comme le mien bien indiscipliné.

Nous prenons de temps à autre un jeune homme bien vigoureux pour les gros travaux du jardin en sachant que c'est aussi du genre compliqué privé d'amour et en recherche de ce bien tellement précieux. Il nous comble à tour de rôle et tout le monde profite de ces bienfaits en attendant le prochain cataclysme et le retour de bruns, de noirs ou de blonds guerriers.

Nous serons prêtes alors pour le repos des braves de tous camps, tous drapeaux au vent.

J'ai oublié de dire que depuis quelques mois, je suis devenue maire de ce petit bourg de 41 âmes, ce qui fait dire à certains que je suis «Maire -Aupers» le nom de la bourgade.

J'ai enfin atteint mon but ultime, rêve de mon enfance.


Trifouillis la brouette Mai 2020 année du confinement et déconfinement puis ...


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