Monotonie du vice

Les courbes de notre amour se perdent dans l'absence de l'instant, ce soir,

Et diantre que j'ai froid, dans cet océan tapi dans le noir,

C'est la même rengaine anesthésiante qui m'envahit à chacun de tes pas,

Le goût de tes lèvres, je le connais par cœur, il semblerait que la lassitude nous ai déjà prise à son bras,

J'aurais voulu t'aimer toute mon existence, mais tu es le Roi et je suis le Fou,

Sur cet échiquier mal placé, toi tu avances et me guides dans ce flou,

Je ne sais pas ce que nous attends les jours à venir, même pas demain,

Je sais juste que nous voguons sur des marées d'avenir incertain,

Il est vrai que l'amour est stupide et aveugle, enfin, selon certains dires,

Mais dis moi, comment aurait-on pu voir advenir la fin de notre empire ?

Notre règne en ecchymose et voilà que le grandiose à goût de banalité,

Si s'aimer est meurtrier alors laissez moi vous dire que j'ai aimé aimer,

Choses bénines dans ses maudites paroles qui ne font qu'accentuer ma solitude,

Et je danse nue, comme pour narguer ma finitude,

C'est ainsi, le quotidien est aliénant et nous sommes ses premiers esclaves inconscients,

Je suis lassée de vos paroles si similaires, à vous, pauvres êtres humains aux vides subconscients,

On aurait pu s'aimer, c'est vrai, se désirer sans se déchirer,

Mais il praît que la Passion est mauvaise et qu'elle anéantit encore plus les âmes esseulées,

Alors je marche en titubant sur des sentiers déjà battus,

Tu soupires, tu souris, tu m'as eu, tu me tues.