Morgelbel le Pieux

Fleuriste Manchot

Un génie mis à la porte.

Dans un pays très lointain.
Vraiment très très lointain.
Super lointain en fait.
Si lointain qu'on ne pouvait pas y aller en bus, ni en avion, ni en bateau.
En fait on n'y allait pas.

Les gens qui vivaient dans ce lointain pays étaient appelés les Moulkashiens.
Parce qu'ils vivaient en Moulkashie. Le pays tenant lui-même son nom du cri d'une vache malade qu'on égorge avec un radis par une nuit de pleine lune.
Cri qu'il serait imprudent de tenter de reproduire ici.

Les moulkashiens, donc, avait une pratique douteuse qui consistait à placer des portes un peu partout. Même pour séparer, disons, un coté d'une route de l'autre côté de cette même route.
Mais pour comprendre cette tradition ancestrale, il nous faut retracer l'histoire de Morgelbel le Pieux.

Morgelbel le Pieux était un grand chercheur Moulkashien. Mais il avait quelques problèmes auditifs. Il avait ainsi inventé un robinet à couteaux, l'idée venant initialement d'un villageois (si tant est qu'on puisse parler de village) qui souhaitait alimenter ses parapluies par gouttes d'eaux.
Mais personne ne sut jamais pour quelle raison il fabriqua des portes au milieux des autoroutes. C'est pourquoi on lui coupa les deux mains.

La tradition des portes resta pourtant, causant tout un tas d'accidents, de chutes (certaines portes donnaient en effet sur l'extérieur du 28e étage de gratte-ciels), de malentendus, de pipi-dans-la-culotte (vous rigolerez moins quand il vous faudra trouver laquelle des 371 portes donne effectivement sur les toilettes), etc.

C'est pourquoi aucun chercheur de chez nous n'eut la même idée.
A moins que ce ne soit que l'éclair de génie qui traversa l'esprit de Morgelbel le Pieux ne fut compris de personne, pas même de lui.

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