Ne me dis pas...

Intrigante

Ne me le dis pas, ne me dis pas au revoir, j'ai à chaque fois l'impression que c'est un adieu. C'est à chaque fois une séparation qui me déstabilise, me brise. J'ai encore le goût de tes lèvres, une empreinte invisible, mais dont le poids me rappelle qu'un instant ne se prolonge jamais, qu'il s'échappe dans les fibres de ma peau et s'apparente avec cette détresse qui ne me quitte plus. J'ai perdu quelque chose, quelque chose qui m'aimait déjà, avant même de me connaitre, que j'ai trahi parce que je ne savais pas, je ne savais pas à l'instant même ou j'aurais du comprendre. J'ai dit adieu, comme cet au revoir qui ne me quitte plus, ces mots que j'ai l'impression de prononcer sans arrêt. 

Alors toi, ne me dis pas au revoir, parce que j'embraserai les ténèbres, je fraterniserai avec l'enfer, qui deviendra mon Éden... mes mains qui tremblent encore au contact de ta peau brûlante et quand je ferme les yeux, je redessine les contours qui m'étaient chers, je revois l'image qui me plaisait, ce sourire difficile à apercevoir, mais que j'arrivais à comprendre, aussi furtif qu'un mirage, mais plus vrai qu'une étoile filante. Je pourrais perdre la vue, je sentirais ton odeur, je toucherais ton corps, sans jamais me lasser.

Ne me dis pas au revoir, ne m'adore plus, mais aime-moi sans te poser de question, même lorsque tu me racontes un à plus tard, c'est toujours trop tard pour mon cœur, qui se déchire derrière toi, quand je ressens cette blessure qui abîme mon âme déjà fissurée, j'entrevois les flammes qui me consument, comme si elles n'attendaient que ça, que je brûle autrement que de passion,  cette passion dévorante qui elle, n'est que délivrance. Entre chaque sourire en coin, que tu m'offres imperceptiblement, j'en redemande, comme une prière dans mon regard.

Ne me dis pas au revoir, surtout ne prononce pas ces mots inconvenants, touche-moi plutôt là où tu sais que ça me fera du bien, entre mes lèvres humides, entre mes seins palpitants, il y a le parcours de nos désirs, l'absolution autour d'une passion presque impossible à contenir, il y a mes cris que je ne peux retenir, ton souffle révélateur, comme des mots que tu ne pourrais prononcer et chaque balancement de mes hanches sur ton sexe agité, chaque pénétration que je ressens à l'intérieur de mon corps m'attache à toi, comme les anneaux d'une chaîne indestructible

Ne me dis pas au revoir, car je ne l'accepterai pas, n'ayant que les contours de ton corps qui s'éloigne, je murmure les mots que tu n'entendras plus. Un soupir qui ne te touchera plus, une larme que tu n'essuieras pas, qui glissera sur ma joue pour mourir sur les dalles d'un sol que je quitterai sans un regard en arrière. Dans ma mémoire s'inscrit d'autres moments qui m'attachent à toi, et dans ces sourires qui se dessinent sur mon visage, j'emmêle la réalité autour de fantasmes qui passent à l'infini, comme ces frisons qui parcourent mon corps, de l'échine de mon dos jusque sur ma nuque, ces frissons qui cambrent mes reins et me font presque mal

Ne me dis pas au revoir, ne me dis pas adieu, et si un plus tard et plus acceptable, tous ces mots me parlent de séparation, d'un manque de toi que je ne saurais combler autrement qu'en t'accompagnant aussi loin que tu souhaiterais aller. Tout autour de moi, il y a l'ombre de ta présence, la douceur de tes caresses, les senteurs de nos ébats, et la plénitude d'un abandon... alors ne me dis pas au revoir, parce que je suis là, parce que je suis là et que moi je ne sais pas partir, je ne sais pas m'éloigner plus loin que la distance de tes bras

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