New-York : 11 septembre 2001-9hoo - 6/8
Laurène J.Carol
Ma très chère fille ,
Je suis désormais aux cotés de ton père . Il va bien . Nous te voyons angoissée , fatiguée , peinée . Quelques jours encore pour communiquer ; après nous partirons plus loin en compagnie d'autres personnes . Des élus de la communauté ; ils travaillent au bien-etre de tous .
Ton père est chagriné . Il pleure ; il refuse de partir loin de toi . Il a tant fait pour nous durant des années . Son service pour l'église : ses preches , ses dons , ses miracles pour nous .
La fraternité des frères , des soeurs ; des familles que nous soutenions . Les pauvres , les malheureux , les infidèles qui se présentaient chez nous . Dieu les avait rejeté , puni pour des fautes semblables aux notres .
Les sermons de ton beau-père si soignés , si bien écrits pour notre rédemption . Celle qui ne brule pas les ailes de celui qui croit .
Vois clair en toi , accepte la Vérité .Ce que notre Seigneur nous a promis . Souviens toi : " en vérité je vous le dis ; celui qui croit reste sage . Celui qui pleure se noye ."
Je tiens ton fils Philip - 6 ans - par la main ; Ann - 10 ans - est en train de nous rejoindre . Ton mari , Mark , et toi , Rebecca , ma chérie , vous survivrez à ce massacre .
Des innocents , impuissants , face à la folie du monde : meurtrière , saccageant tout sur son passage .
John nous rejoindra dans quelques jours .
L'ouragan est passé sur New-York sans doute , dévastant villes , champs et villages .
Nous devons partir à présent ; l'ange , notre guide , nous attend pour nous rendre dans les vallées lointaines : les verts paturages de mon enfance , de mes collines bien-aimées .
Te souviens-tu du Maine où je t'emmenais petite fille ?
Les villages y sont parait-il plus beaux ; ici l'air se respire comme à la campagne .
Nous ne voyageons pas dans les airs , mais dans des calèches attelées . Un singulier voyage pour nous en compagnie de nombreuses personnes . Il n'y a pas tant de monde habituellement . C'est exceptionnel !
Le Père qui nous guide est un croyant , agé ; il n'a pas le regard lumineux des anges qui le suivent . Juste un sourire bon , généreux . Ce qui fait de lui le plus agé d'entre nous !
Sans doute des siècles d'existences dans ces contrées . .
Nous t'embrassons ma chérie . Ton bébé va naitre dans quelques minutes .
Quel bonheur pour toi de tenir une petite Rose et un adorable petit Mickael , dans tes bras ! Ton mari sera fier de toi , de nous .
Notre communauté t'embrasse ma chérie . Que la paix soit avec toi !
Ta maman , Beth , et ton père bien aimé , Jack .
... à suivre ...
Laurène Carol