N'importe qui ?

Elisa Wersinger

Parce qu'on ne sait jamais vraiment pourquoi on les aime ...

Quoiqu'il possédât visage commun, il me paraissait beau comme le nuage lacté de framboise insouciante, beau comme les mille fourmis lumineuses du Printemps, beau comme son œil reflétant les vertes prairies boueuses du déjà vécu, où toute mélancolie se cachait des regards.

Tout son sourire, beau comme le pastis un apéro d'été recréait le Big Bang ; ses paroles, belles comme les hirondelles quittant la ville un matin d'automne, rendaient chaque jour plus brillant.

Le ton de sa voix, à l'inquiétude cachée, beau comme le Rhin dans sa rapide descente teintée d'ivresse, sentait le café roux et cotonneux.

Mais s'il fallait plus que tout,

Que je le décrive d'un coup,

Je vous dirais que dans mon conte de fée,

Il est :

Beau comme mon jardin secoué d'oxydoréduction,

Comme chaque vague, chaque pleur du soleil éclatant,

Comme chaque molécule récalcitrante d'hétérogénéité confuse faisant battre mon cœur,

Comme le plat à couscous de ma grand mère séchant sous le clair de Lune rose,

Comme la douceur faisant sombrer le lémurien dans l'inconscient freudien,

Comme chaque texte que pour lui, je me plais à écrire,

Et comme pour vous il ne représente rien

Ça pourrait être n'importe qui …. Mais c'est lui !

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