Nina III

Emmanuel Rastouil

Nina, la nuit nous prend pour ses enfants cachés

Et nous rejette au fond d’un long tunnel, un songe

Qui nous lie au passé. Mais ce puissant mensonge

Alourdi chaque instant le poids de nos pêchés.

Oui, nous nous ressemblons ! Nous sommes écorchés,

Livrés à la folie, à l’injure qui ronge

Le creux de nos douleurs. Sans cesse elle prolonge

Et garde nos poignets et nos cœurs attachés.

J’errais aveugle et sourd dans ma désespérance

Jusqu’à ce que ta main dé serre le bandeau

Et libère mes nuits de l’asservissement.

Allongé près de toi, j’écoute le silence

Installer entre nous de l’amour en cadeau

(Cesse de respirer ! Savoure ce moment !).

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