45 ans de noces amoureuses et à moi-même
On ne fait qu'un paraît il, sans écho à son cri
Assombris, les regards peu à peu s'éclaircissent
Premier râle, mère hagard, la matière se précise
Première noce à soi même, j'ai un an je souris
Du coton je commence à me tanner le cuir
3 ans déjà le froment, déjà des envies de fuir
Que de jolis moments qu'il faut marquer à la cire
Jeux de bois, Gascougnolles, c'était alors mon empire
6 ans l'école aux parfums puissants de Chypre
En hiver des pulls en laine habillent tous ces petits types
Jeux de billes, au printemps poussent les coquelicots
Sur la faïence on pisse comme des bourricots
1O ans l'enfance s'éteint un peu plus en moi
Sur l'amour corail, je m'érafle déjà les doigts
La soie semble douce elle peut être tragique
Le muguet des 13 ans semble bon mais il est toxique
Nostalgique tant de matières qui s'emparent de ma vie
Noces magiques 45 ans sur cette terre si jolie
Nostalgique des remparts de la mémoire de mon enfance
Noces tragiques car on s'oublie et on finit dans le silence
14 ans dans la tête besoin de me mettre du plomb
Dans ma boule de cristal, je vois le temps bien trop long
16 ans ses seins sont aussi précieux que le saphir
Sensuel parfum de rose, j'ai tout fait pour la faire fuir
18 ans ses yeux verts aux reflets de turquoise
Ni Cretonne ni bretonne, une longiligne melloise
20 ans et plus fragile qu'une délicate porcelaine
La peau pâle au final ce qu'elle m'a fait de la peine
La beauté des fleurs peut vous statufier dans le bronze
Entre Béryls et périls on s'accroche souvent aux ronces
D'autres draps, 24 ans, cela sont de satin
Peu importe le manque d'argent quand je la vois chaque matin
Visage de jade, peau mate aux reflets d'acajou
28 ans trop nickel quand elle me caresse la joue
On a beau croire au gisement de la mine de velours
C'est mine grise et gueule noire quand se termine l'amour
Nostalgique tant de matières qui s'emparent de ma vie
Noces magiques 45ans sur cette terre si jolie
Nostalgique des amours adolescent à contre sens
Noces tragiques on s'oublie et finit dans le silence
30 ans je me piège sur une magnifique perle
Magicienne de basane à la coquille bien trop frêle
Cette sorcière tout en fêlures aux longs cheveux de cuivre
A fait naître un enfer de porphyre que je n'ai fait que suivre
34 ans sur ma peau ça gèle comme en décembre
Aucun rubis sur mon cœur il ne pleut que des cendres
C'est là que la foudre à l'âme de mousseline
Me frappe en douceur son nom c'est Clémentine
38 ans déjà pacsé on a signé le papier
Depuis le Mercure grimpe et ne fait que s'enflammer
Retourné comme une crêpe devant tant de pureté
Elle est l'émeraude teintant l'espoir de toute sa clarté
A la paternité, elle/ m'y fait croire dur comme fer
Baba devant des yeux nacrés ça y est je suis père
Vie de flanelle, de topaze naît un nouveau soleil
A 45 ans j'ai/ 3 femmes qui m'évermeille
Nostalgique tant de matières qui s'emparent de ma vie
Noces magiques 45ans sur cette terre si jolie
Noces magiques quand je me nourris de leur enfance
Nostalgique je m'oublie et les observe dans le silence
Sublime poème, un parcours de vie amoureux et joyeux.
· Il y a plus d'un an ·Ne voir de la vie que ce qui est précieux grâce au plus beau des trésors: la femme.
Christophe Hulé