Noir Gris Blanc

Anaël Petit

Noir Gris Blanc

 

Tout en gagnant mon pain j’ai perdu mon regard

Dans ma tête oublié le sens du mot espoir

Le  métro est bondé et je marche ce soir

Vers le but calculé de tous ces hommes en noir

Au milieu de ces noix pourries de l’intérieur

De tous ces fruits séchés évidés de leurs cœurs

Qu’on écrase et bouscule sans jamais leur parler

Trompant la solitude sous nos masques glacés

Poursuivant des désirs que l’on a jamais eus

Aspirant au bonheur que personne n’a vu

Profits et bénéfices dont on ne jouira pas

Dans ce monde en béton et en acier gris froid.

 

Mais l’accordéon joue aux dépens de la foule

Quelques ultimes notes sur un bateau qui coule

Il s’essaye à dépeindre un gout de liberté

Aux cerveaux déplumés qui ne pensent qu’à gagner

Il se dresse et brandit la couleur de l’été

La beauté d’une fleur, la saveur d’un baiser

Imposant ce sourire qu’avaient les hommes enfants

Avant de s’effacer pour entrer dans les rangs

Quand ils voguaient princesses et grands tapis volants

Sommet d’un ciel d’azur et de nuages, blancs.

 

Je me suis créé tant de ces buts à poursuivre

Que dans ma frénésie j’ai oublié de vivre

J’ai laissé la valise et j’ai pris la guitare

Pour rattraper ses rêves il n’est jamais trop tard.

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