Nos héros ne reviendront pas

murdoc

"Mes amis, j'aurais aimé ne jamais avoir à annoncer pareil nouvelle.
Nos héros partis en guerre ne reviendront pas.

Je suis désolé d'être le porteur de ce drame,
mais sur les champs de batailles le sang a beaucoup coulé.

Les têtes de nos ennemis une à une se détachaient de leurs corps
mais alors que la victoire semblée assurée,
les Dieux firent tomber la foudre sur nos troupes.

Je suis désolé mais nos héros ne rentrerons pas demain..."


Tel était le message enregistré sur mon répondeur ce matin là.
Je venais de me réveiller quand je l'ai écouté.
D'abord perplexe, je finis par l'oublier pendant la journée,
mais alors que j'étais dans le métro pour rentrer chez moi,
je l'entendais à nouveau. Surpris, je regardai autours de moi
afin de savoir d'où il provenait.
Il s'agissait d'une petite grand-mère qui tricotait,
elle étais petite et toute ridée mais avec une grande classe,
habiller de rouge, elle répétait fébrilement le message
les yeux plongés dans le vide.
Mon sang se glaçât et je pris la résolution de rentré à pieds.

Le temps d'arriver chez moi, la vision
de c'te fichu grand-mère sifflotant ce maudit texte
comme si sa vie en dépendait, rongeait mon esprit
et ne voulait plus le quitter comme agrippée à mon cerveau.
Je m’asseyais alors devant mon ordinateur
et soufflait un grand coup; je commençais à me détendre
quand en ouvrant ma boîte mail je vis dans centaines
de messages de destinataires inconnus
contenant tous ce même foutu texte.
Paniqué, je me ruai sur internet à la recherche d'informations,
oubliant littéralement le monde extérieur;
les jours s'écoulèrent et quand enfin je sortais le nez de chez moi,
un couteau de cuisine caché dans la botte et un casque de chantier sur la tête,
 je ne vis personnes.

Les rues étaient désertes, les magasins vides,
les voitures abandonnées au milieu de la route.
Les murs affichaient tous le message de mon répondeur en lettres rouges immenses.

Il n'y avait plus âmes-qui-vivent; après avoir parcourus la ville en long et en large je ne trouvai personnes. J'étais seul avec mon couteau, des cernes sous les yeux et parcouru de spasmes incontrôlables.

Il n'y avait plus rien à faire;
Plus personne à sauver...

[Mudz]

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