Nos idylles

aile68

Je marchais dans la forêt, encore une fois, le son du haut-bois, m'a attirée, perdu dans la fougère, je n'ai pas su le retrouver, il s'est éteint comme le chant du cygne. Les lapins ont détalé dans la prairie, petites taches blanches sautillant au loin, j'aurais aimé me défaire de mes idées de baladin, trop longtemps refoulées dans un océan de pensées bleu Chagall. Je passais devant les capucines de la ferme, pétales frémissants, tiges courbées sous le petit vent frais, aussi frêles que les bêlements dans l'étable. J'ai oublié combien était beau le grain de blé dans la grange, il y a longtemps que je n'y ai pas dormi. Mettre un pied devant l'autre et détaler comme les lièvres dans la garrigue, m'expatrier ailleurs, au pays des licornes et des buses, messagères de tendres plaisirs. Marcher comme la première fois, titubant légèrement, à la recherche d'un équilibre nécessaire, sourire aux lèvres. Me désaltérer à la source onirique d'un vieux songe retrouvé parmi une foule de souvenirs mirifiques, ne garder que le meilleur de toi finalement et nous retrouver seuls sur la berge qui mène à nos idylles.

Signaler ce texte