Notre avenir est notre passé (à ma Muse GD)
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Cette pièce est protégée.
Nous sommes dans un futur proche. Laplanète connaît des changements climatiques, qui, pour certaines régions du monde sont catastrophiques, l’air trop pollué n’est plus respirable à plein poumons, ceux qui vont dehors ont un étrange accoutrement, une sorte de casque qui ne laisse apparaître que les yeux. L’eau est radioactive. La plupart des hommes ont été sélectionnés génétiquement afin que la race humaine ne s’éteigne
pas. Ceux qui sont EGM (enfants génétiquement modifiés) sont plus résistants et moins humains. Les enfants sont, le plus souvent, des bébés-éprouvettes pour éviter les mortalités infantiles du nouveau né, trop nombreuses et inexpliquées sans possibilité de réanimation. Aucun contact physique avec un inconnu de l’autre sexe n’est plus autorisé sous peine d’emprisonnement et ce pour qu’il y ait moins d’agression, excepté parents-enfants, amitié de plus de 3 ans et dérogation auprès de la grande cité. Darko est avocat à la cité et marié à Padma une institutrice midinette. Ils n’ont pas d’enfant. Palpakiné est masseur kinésithérapeute
ostéopathe et il est marié à Léïa une femme d’affaire multitâche très stricte et débordée. Ils n’ont pas d’enfant, non plus. Deux couples qui se complaisent dans le quotidien avec ses lourdeurs et son train-train.
Darko et Palpakiné sont des amis d’enfance et voilà plus de 15 ans qu’ils ne se sont croisés. Léïa et Padma sont des amies d’enfance et voilà plus de 15 ans qu’elles ne se sont croisées. Et voici qu’un jour, le destin va les
réunir de nouveau. La tête embrumée et le journal à la main Darko va rencontrer son ami Palpakiné. Une rencontre aussi inattendue que brutale. Padma et Léïa vont également se retrouver de la même manière que les deux hommes. Padma travaille dans le quartier d’habitation de Léïa mais elle n’en sait rien.
ACTE
I
Scène
I
Deux spots, d’un côté de la scène assise sur une chaise Palpakiné. De l’autre assise par terre Padma. Scène de mimes. (Libre création des acteurs). Chacun va faire sortir une boite à rêve rectangulaire ou carrée, de sa tête. Les acteurs ne sont pas obligés de faire la même chose au même moment. Par exemple, l’un peut sortir sa boite avec de la délicatesse par le haut de son crâne, l’autre comme par magie. Ils vont l’ouvrir avec une petite clé imaginaire. Ils peuvent la faire sortir de leur bouche ou des bulles comme si c’était une BD. Ils vont faire sortir leurs souhaits les plus secrets (ex : caresser un chat, être le perchoir d’un merveilleux oiseau, ouvrir un livre… manger une glace à l’italienne, monter un cheval magique…) tous ces objets qui ne sont plus censé
exister à cette époque. Durée prévue environ 4 à 5 minutes. Puis remettre tous les animaux ou objet rapidement dans la boite. Remettre la boite dans la tête ou faire disparaître la boite à rêve, comme si quelqu’un venait. Padma ou Palpakiné sont très inquiets. Ils redeviennent tout à faire normaux, affairé l’un à faire du Yoga, l’autre à remettre comme il faut la ceinture de son pantalon ou boutonner comme il faut sa chemise…
Scène
II
Sur le pas de leur porte les couples s’embrassent du bout des lèvres pour se souhaiter une bonne journée. Deux spots pour l’éclairage sur les deux couples. Chacun part à son travail. Les lumières s’éteignent.
Scène
III
Darko a un dossier à la main, en costume,il est aussi droit d’esprit que sa posture. Palpakiné a une revue et il est souriant, habillé cool.
Darko très absorbé percute Palpakiné. Palpakiné est déséquilibré.
Palpakiné : Désolé, je ne vous ai pas fait mal ?
Darko : Ce n’est pas possible ! C’est tout de même effroyable, cette façon d’importuner les honnêtes gens dès potron minet !
Regardez-moi ce travail, tout mon dossier de première importance va être froissé et déclassé, vous auriez pu faire attention, non !
Palpakiné: Non, non, je suis solide comme un roque (déplacement du roi aux échecs), ne vous faites pas… pas de souci, tout va bien. (En se frottant vigoureusement l’épaule et en faisant une mimique exagérée) Oh… Je suis désolé, un dossier si bien rangé, (d’un ton rieur) quel gâchis ! Bon, vu que je ne suis pas un mauvais bougre, je vais quand même vous aider à reclasser un si beau dossier de … cinq pages, ah tout de même !
Darko très énervé : Ne vous donnez pas cette peine, vous avez assez
perturbé ma matinée ! Avec vos mains…
Palpakiné (lui coupant la parole) : Oui, des mains pleines de doigts ! Je m’en sers tous les jours lorsque mes mains ont la parole elles s’évertuent à travailler avec délicatesse mais aussi avec justesse, quelque fois de façon grotesque, quelques fois de façon burlesque…
Darko lui coupe la parole.
Darko : (en aparté) Il a des échappées de génie (puis face à
son interlocuteur)…Quelle jactance ! Je vous saurais gré de bien vouloir cesser vos élucubrations verbales inutiles concernant vos doigts !
Réservez vos palabres à quelqu’un d’autre et veuillez axer votre énergie
matinale à remettre les choses en ordre !
Pendant qu’ils ramassent le dossier leurs yeux se croisent.
Palpakiné : On se connaît non ?
Darko d’un ton énervé : Non, vraiment non, je ne crois pas …, Monsieur, (sorte de danse tribale mains sur les cuisses et font un tour en position presque assise. Ils se regardent à nouveau et Darko a l’air un peu plus convaincu). Ecoutez, très cher, vous ressemblez vaguement à quelqu’un que j’ai connu, mais il y a bien longtemps. Je suis confus, mais je vais être en retard. Maintenant, il faut faire vite, c’est un dossier très important ! Je dois le remettre au grand conseil de la cité.
Palpakiné : Oui, à la Mairie comme on disait avant. On se connaît, c’est sûr ! Il claque des doigts plusieurs fois, en cherchant le front plissé et avec une mine réjouie il déclare : Darko, c’est toi ?
Darko : Oui, quelle familiarité ! Désolé mon brave, mais vraiment, je ne vous remets pas du tout ! »
Darko le dévisage. Aparté « Ce n’est tout de même pas Palpakiné, il a vieilli…Oh, là, là…Cet espèce de vieux barbon s’est franchement arrangé avec le temps. Je baie d’admiration, quel camouflet ! Mais peu me chaut. La vie est pleine d’écueils.
Palpakiné et Darko : Oui !
Oh, incroyable ! Une grosse embrassade s’en suit et le dossier retombe.
Darko fait faire demi-tour à Palpakiné. Palpakiné se retrouve dos au public. En articulant avec beaucoup d’exagération et à mi-voix.
Darko en aparté au public : Misère qu’il est séduisant ce pourri !
Palpakiné : Pardon ?
Darko : Je disais, que je n’aurais jamais dû sortir de mon lit !
Palpakiné : Oui, il y a des jours comme ça.
Palpakiné fait faire demi-tour à Darko.
Darko se retrouve dos au public. En articulant avec beaucoup d’exagération et à mi-voix.
Palpakiné : Toujours aussi coincé de la fesse.
Darko : Pardon ?
Palpakiné : Je disais, il faudrait que tu te presses !
Darko : Tu as raison.
Tous les deux en même temps, tout en ramassant le dossier, tous les deux : T’as pas changé !
Darko : Que deviens-tu, mon ami ? Quel plaisir de te revoir !
Palpakiné : Dans cette tenue, rassure-moi, tu vas au boulot et je n’espère pas faire ton footing matinal !
Darko : Non, je vais au labeur. Tu te souviens que je faisais du footing ! Ah, il y a beau temps…, Je n’en fais plus, et d’ailleurs, mon tour de taille est un peu plus opulent. Comment se fait-il que nous ne nous soyons pas revus depuis le temps ? Nous avons fait connaissance en petite section maternelle. Un suivi ininterrompu jusqu’à la fac et puis pschitt, plus rien. Je pensais que tu étais parti ou… mort… Oh ! Mon dieu, je serai en retard dans 3 minutes ! Heureusement je ne suis qu’à 2 minutes
de mon travail ! Vite donne-moi tes coordonnées téléphoniques mobile et
fixe.
Palpakiné : Ok, échange de bons procédés. Simultanément Palpakiné sort un morceau de papier alors que Darko commande à sa puce d’enregistrer.
Palpakiné : Alors, je t’écoute, ton fixe …
Darko : 00 01 50 71 12 14 56. Et toi ?
Darko : demande enregistrement nouveau contact.
Voixoff féminine très sensuelle : « nouveau contact dans répertoire téléphonique accès 1, nouveau contact dans répertoire d’adresse professionnel accès 2, nouveau contact dans répertoire d’adresse
personnel accès 3, nouveau…
Darko énervé : accès 1 !
Voix off : Accès autorisé. En attente d’instructions.
Palpakiné : Oh, non, tu ne t’es pas fait pucer tout de même ?
Eh, bien, le progrès va tous nous tuer ! Vive la liberté individuelle, vive la liberté de penser…Bref, nous en discuterons plus tard, vu comme tu es
pressé, et déclare rapidement 00 01 50 76 56 89 54, mobile 10 78 65 43 22 13 64
Darko : Attends, attends ! Prénom : Palpakiné, n° domicile …
Palpakiné répète doucement : 00 01 50 76 56 89
54 mobile : … Pendant ce temps, Palpakiné range avec une extrême lenteur son crayon et son papier.
Darko répète quatre nombres par quatre nombres: 00 01 50 76 56 89 54 Enregistrer !
Voix off : Enregistrement effectué. Avez-vous un autre numéro à ajouter ?
Darko : Oui, …
Voix off : Nouveau contact accès 1, contact dernièrement enregistré accès 2, contact …
Darko lui coupe la parole : accès 2 !
Voix off : Nouveau numéro du contact dernièrement enregistré, accès autorisé. Contact dans répertoire téléphonique accès 1, contact dans répertoire d’adresse personnel accès 2, contact dans répertoire d’adresse professionnel accès 3, contact…
Darko : Accès 1 ! Nom : « Palpakiné », Prénom : « Palpakiné »,
Voix off : Résultat incompatible votre contact ne peut avoir le même nom et le même prénom. Veuillez vérifier auprès de votre contact ou me donner un justificatif verbal approprié.
Darko à bout de nerfs : Ses parents n’avaient pas d’imagination…
Voix off : Justificatif verbal accepté
Darko : N° de mobile : Vas-y je t’écoute…
Palpakiné :10 78 65 43 22 13 64
Darko : 10 78 65 43 22 13 64
Voix off : Avez-vous…
Darko : Non
Voix off : Enregistrement, effectué, nouveau contact ajouté. Fais gaffe de me parler meilleur la prochaine fois, tu devras me réinitialiser et prendre un morceau de papier.
Darko : Et en plus elle est susceptible !
Ils commencent à s’éloigner l’un de l’autre.
Darko de loin : Au fait, pourrais-je venir frapper à ton huis ? Où se trouve ton gîte ?
…
Palpakiné : « Si tu veux… pas très loin ! »
Ils partent chacun de leur côté, l’un stressé qui regarde sa montre sans cesse, l’autre chantonnant « Les Grands Boulevards ».
Darko : Toujours aussi décalé, ce Palpakiné…
Palpakiné : Toujours plein de suffisance et toujours aussi stressé, ce Darko
ACTE
II
Scène
I
Padma a la tête dans un magasine féminin, Léïa la tête dans un dossier avec un café à la main. La première est habillée cool et l’autre en tailleur. Elles se bousculent.
Léïa : Vous ne pourriez pas faire attention ! Regardez-moi, ce travail !
Padma : Oh, je suis désolée, j’ai un peu la tête en vrac ce matin. Houps ! Votre joli tailleur… ressemble beaucoup à un…à un …à un… à un Dalmatien, c’est joli… très…très avant-gardiste. D’un air désolé et d’un ton rieur : Ok, Ok, pitié, ne me regardez pas avec vos yeux revolvers, je vais vous payer les frais de teinturier… Padma sort un mouchoir de sa poche pour éponger la tenue de Léïa.
Léïa : Ah, mais ne me touchez plus, voyons, vous faites plus de dégâts qu’autre chose, vous êtes une vraie calamité de la nature.
Padma : Et en plus vous êtes désagréable, en aparté, vieille pie ! Vous êtes la pire des pestes que j’ai eu l’occasion de rencontrer, ou presque. D’ailleurs, vous me rappelez quelqu’un… On se connaît, non ?
Léïa : Permettez-moi d’en douter. Je ne fréquente pas les petites gens de votre rang !
Padma : Ces yeux violets, cette voix robotisée… Mais bien sûr, c’est Léïa ! c’est toi, hein ?
Léïa : Je me prénomme bien Léïa mais il y en a des milliers qui portent ce prénom, désuet et ridicule.
Padma : Oui, eh bien ne vous en faites pas, ça reviendra peut-être à la mode. Elle se tapote le visage avec un doigt en levant les yeux au ciel et se rappelle d’une comptine inventée avec sa meilleure amie et la teste : Je demande à la Lune de sceller notre amitié, sous ce chêne rouge et doré, elle restera à jamais.
Léïa a soudain le visage qui se radoucit : « Oh, incroyable !!! Incroyable !!! Extraordinaire et fabuleux, quel miracle de se rencontrer
dès l’aube ! Cela me met d’une humeur plutôt joyeuse. D’après mes souvenirs tu étais plutôt marmotte, lorsque nous étions en fac !
Padma en baillant : Oui, d’ailleurs, c’est bien pour cela que j’en suis à mon 2ème café …et demi, maintenant. Tu vois on change toutes par obligation, certaines fois ! »
Léïa se ravise en constatant l’état de son tailleur : « C’est un cauchemar, je dois rendre mon dossier ce matin au tribunal, et regarde mon état… »
Padma en rangeant le dossier : Alors, comme ça tu travailles pour les tribunaux ! Ca ne doit pas être facile tous les jours ! En ce qui concerne ton tailleur, il y a des choses plus graves dans la vie. Je connais un service express qui te nettoiera, sèchera, et repassera ton magnifique tailleur en 2 minutes. Fais-moi confiance, je l’ai testé, il est formidable et en plus c’est au coin de la rue.
Léïa en aparté au public : Elle est négligée mais elle n’est pas du tout ridée !
Padma : Pardon ?
Léïa : Je disais, que j’aurais du mettre mon ciré !
Padma : Oui c’est sûr, il y aurait eu moins d’éclaboussures ! En aparté au public Toujours aussi, chieuse et vieille pie !
Léïa : Pardon, tu disais ?
Padma : Je disais, que ce matin, t’aurais bien eu besoin d’un gri-gri !
Léïa : Oui, il y a des journées qui commencent du mauvais pied .
Léïa : Mariée, des enfants ??
Padma : Mariée oui, mais sans enfant.
Léïa regarde sa montre : Pareille, nous nous ressemblons en fait. Nous
avons plein de choses à nous raconter, mais de grâce, vite, vite, il faut que tu me montres ton service express, je vais être en retard, car dans 10 minutes, je ne serai en avance que de 5 minutes seulement !
Padma : Donne-moi tes coordonnées téléphoniques avant que l’on oublie.
Léïa : Tu es pucée j’espère ?
Padma : Pucée ? Non, mais ça (ne) va pas !!! Je ne suis pas in mais tant pis, car une puce dans le cerveau qui remplace le téléphone, c’est bien ! … qui fait GPS, c’est super et bientôt, le gouvernement contrôlera ton cerveau et tes pensées, même si elles disent que c’est actuellement seulement pour contrôler les prisonniers, limiter les délits et assurer la sécurité de chaque citoyen.
Léïa : Décidément, tu ne seras jamais à la mode, ma pauvre fille, tu t’accommoderais bien avec mon mari. Lui aussi refuse de se faire pucer. Je vais prendre tes coordonnées tout en marchant, mais, de grâce, emmène-moi chez ton teinturier miracle !
Padma : Viens, suis-moi, tu te souviens la fois… » Elles s’éloignent bras dessus bras dessous.
ACTE
III
Scène
I
Quelques semaines plus tard. Palpakiné rentre chez lui épuisé, il y a un mot collé sur la porte. Il entre et lit à voix haute :
Palpakiné : Mon chéri, je fais une soirée avec une vieille amie, je ne rentre pas. J’espère que ta journée s’est bien passée. Moi, ça va. Il y a du poulet et des haricots dans le frigo, je t’aime. Vas, …vas, …ma
chérie, éclate-toi !
Il jette le mot sur la table. Palpakiné s’avance en traînant des pieds
vers la cuisine pour aller réchauffer son repas, en faisant des bruits de
bouche pâteuse montrant qu’il a faim. Il va à la cuisine (coulisses). Soudain le téléphone sonne. Il fait un mouvement de dégoût (dans les coulisses), on aperçoit le bras, laisse 5 sonneries avant de se décider à répondre toujours en trainant des pieds et revient avec un plat en pyrex qu’il jette sur le sofa avant de s’affaler et de décrocher le téléphone.
Palpakiné décroche épuisé et en bâillant :
Aaa…lloooo…
La scène s’allume un peu plus loin Darko un verre à la main assis sur une chaise.
Darko : Bonsoir mon cher ! Darko à la puce! Et bien tu en as mis du
temps ! Comment te sens-tu ?
Palpakiné toujours baillant : Bon…soir Dar…ko, je me sens merveilleusement bien, ma femme n’est pas là. Je suis seul et content de l’être. Mais dis-moi, que puis-je faire pour toi ?
Darko : Oh, je m’excuse platement de te déranger… La journée a été rude n’est ce pas ? Tu m’a l’air éreinté ! Je souhaitais juste… prendre de tes nouvelles mon cher ami. Par ailleurs, je souhaitais t’informer que j’ai terminé ton traitement avec le BO-…DY…-UP !!! Ton appareil d’un autre temps est in-cro-yable ! Il a fait des merveilles ! Au tout début, il vibrait tout le temps. Autant te dire que je mettais mon dos en danger, des dizaines et des dizaines de fois par jour. Fort heureusement,
j’ai, grâce à mes incroyables qualités intellectuelles, rapidement rétabli la situation. J’ai corrigé mes positions corporelles ! Tout va bien, j’ai
pris de bonnes habitudes et mon dos se porte à merveille, ENFIN ! Après tant d’années de traitements en tous genres, je ne me sens plus endolori ! Je te rends grâce à toi et à ta machine infernale. Enfin, je…je…Tant pis, je n’en puis plus, j’ai une grande nouvelle à t’annoncer … ah, il cherche ses mots un petit blanc puis il serait préférable que je te
parle pour cela, bon… je ne pourrais retenir le secret plus longtemps, puis-je me dévoilé un peu ?
Palpakiné : Oui, j’espère que c’est un scoop !
Darko : Et bien, …Une rose est venue embaumer ma matinée!
Palpakiné : Oh, non !!! Tu me fais encore le coup,… du coup de foudre ! Ca fait 2 semaines que nous nous revoyons depuis 15 ans et tu en es à ton 5ème en 2 semaines, ça fait beaucoup… beaucoup…beaucoup ! Tu exagères, tout de même ! Il se gratte la tête et devient tout mou : « Bon, je t’invite chez moi, pour une fois, on sabrera une bière supplémentaire… pour fêter l’arrivée de cette merveilleuse créature dans ta vie de tombeur. Profites-en ! Ma femme s’est absentée !
Darko : Tu es vraiment un homme extraordinaire. Je m’en vais de ce pas sonner à ton huis. Je m’annoncerai dans 30 minutes.
Palpakiné ferme les yeux, jette le
téléphone à ses côtés et bâille, il s’endort et ronfle.
Soudain, on sonne à la porte plusieurs
fois.
Scène
II
Palpakiné sursaute et parle avec une voixd’outre tombe : Qui est-ce ?
Darko : Darko ! A ton huis.
Palpakiné en aparté : « Tire la chevillette, la bobinette cherra et patati et patata ! »
Palpakiné endormi : Je… t’ouvre Il prend son plat, et en allant lui
ouvrir la porte trainant des pieds, il se parle à lui-même : Ouh, là, là, je sens qu’il va encore me
fatiguer, quelle idée de l’avoir invité… il ouvre la porte. Darko entre.
Darko : Je n’ai malheureusement plus l’ouïe, de ma jeunesse, alors que disais-tu, derrière la porte ?
Palpakiné surpris et endormi : « euh, qu’est ce que je disais, déjà … ? Ah, oui ! que je suis ravi de ton arrivée En aparté et d’un air abattu car tu vas encore m’empêché d’aller me coucher ! Ca ne te dérange pas que je me fasse réchauffer le plat amoureusement préparé par ma femme ? Tu as mangé ?
Darko, regardant le plat avec une grimace de dégoût :
Je suis au régime, j’ai quelques protubérances mal placées, et le soir c’est pain sec et eau, si je peux m’exprimer ainsi. Désolé de ne pas pouvoir t’accompagner ». Darko rentre avec
un sac contenant une bouteille de champagne et s’installe avec beaucoup de manières. Il pose avec délicatesse son masque respiratoire, sur la chaise qui se trouve à l’entrée, se défait de son pardessus qu’il entrepose sur un cintre puis sur une patère de l’entrée en prenant garde à ce qu’il soit parfaitement ajusté. Il s’installe sur le sofa, en se
tenant les jambes cintrées et droit comme un i sur le sofa.
J’ai rencontré la perle rare, elle sort tout droit d’un conte pour enfant…(penseur). Elle a tout de la princesse que je recherche depuis SI (insister) longtemps.
Palpakiné : Tu permets, deux petites secondes, que veux-tu boire ?
Darko : Que penses-tu d’une nouvelle de la sorte ? Que diable ! Le comte Villeret de la Motte ne pouvait décemment venir les mains vides !
Champagne ?
Palpakiné : Je vais aller faire réchauffer ce délicieux repas au micro-onde, vas-y je t’écoute !
Darko d’une voix puissante mais lente : Parmi les sombres barres d’immeubles, il y avait là, une magnifique fleur, qui illuminait de sa grâce, les pavés de la rue. Elle était habillée de blanc. Pourtant, je n’ai vu que ses yeux, ses magnifiques yeux plein de…
Palpakiné en train de manger : De tendresse…
Darko cherchant ses mots : Non, je dirai plutôt de …
Palpakiné toujours en train de manger : D’allégresse…
Darko : Non, je dirais inquisiteur, oui, vraiment inquisiteur. Oh, si tu savais.
Palpakiné stupéfait : On dirait ma femme. Ca te fait kiffer une femme
avec dans les yeux inquisiteurs…toi ! Hou, là, là, …
Darko : Oui, des yeux comme cela, on ne les remarque qu’une fois dans sa vie, c’est la femme de ma vie, c’est certain. Elle est pucée et nous avons échangé par la puce en bluetooth nos coordonnées, sans avoir dit un mot. C’était magique.
ACTE
IV
Scène
I
Scène sobre : 1 canapé, 1 table basse, 1 tapis, 1 guéridon avec un bouquet de fleurs, sur le mur près de la porte 1 psyché, un porte-manteau.
Padma comtesse VILLERET DE LA MOTTE est en chemise longue un peu transparente.
Padma : Je vais passer une merveilleuse soirée, seule avec mes boites à rêves mais seulement après avoir ingurgité, grimace de dégoût, les carottes à calories négatives, le verre d’eau basse calorie, le yaourt elle lit 0 % de matière grasse, 0% de calorie, 0% de sucre bref elle lève le yaourt mais ne lit plus 100% chimique. Elle lit à nouveau Il ne reste plus que du plaisir. Ah, oui, heureusement que c’est écrit dessus. Eh bien, je vais me régaler ! Voilà ma punition, la flemme d’aller faire les courses et voilà, je me retrouve à manger les horreurs que mange mon mari. Ah,
misère !!
Elle allume la radio pour prendre les informations nationales.
Aujourd’hui, 1er Floréal de l’an de grâce 156, le ciel est dégagé et il le sera tout le mois avec cependant quelques pluies prévues les deux derniers jours du mois c'est-à-dire les 28 et 29, indice de confiance 4/5, 5 étant le meilleur indice.
Mais l’émission est soudainement parasitée comme d’habitude par un message venant de révolutionnaires.
Soudain le signal se brouille : « Une fois de plus le clan des Chipies vient de remporter les élections européennes devant les Darks angels, après il est vrai, un joli crêpage de chignons. Je vous rappelle chers auditeurs, que les statistiques sont formelles malgré ce que la presse FEMININE souhaiterait vous laisser croire. Il reste 1 homme pour 20 femmes et économiquement ce n’est guère mieux : 90 % des postes à responsabilité sont détenus par ces pouffiasses, qui, exploitées pendant des milliers d’années ont repris le pouvoir après le printemps des pays arabes ! Alors reprenons notre rôle de maître des lieux. Le peu d’hommes qui travaille est exploité et la peur au ventre, ils rasent les murs pour éviter le kidnapping ou d’être éventrer par ces furies. Messieurs, réagissons ! Formons, nous aussi une bande organisée de forts, courageux, poilus… à la guerre comme à la guerre… Laissons nos bazookas dans nos slips et nos caleçons, elles ne le méritent pas…
Elle éteint avec son orteil la radio s’allonge de tout son long sur le canapé.
Padma : Ineptie, Ineptie, et puis même, ça fait 150 ans que nous détenons le pouvoir, laissez-nous un peu de temps, vous l’avez eu pendant
des milliers d’années ! Au moins sous notre régime il n’y a plus de guerre, car les hommes sont tellement peu nombreux qu’ils ne peuvent plus
s’éliminer ! Il y a 150 ans une femme a eu le génie de raréfier leur
nombre. Oui, c’était une idée louable. Maintenant la formation des couples est imposée, comme au temps des rois de France. Ils sont moins nombreux, j’ai le privilège d’avoir été choisie pour être mariée et pourtant je suis malheureuse, car on ne peut pas forcer la nature, je ne l’aime pas et lui ne m’aime pas non plus. Oublions, oublions… et chantonne
un jour mon prince charmant viendra, un jour, il me délivrera…
Rapidement sur ses jambes, elle va chercher un coffre à bijoux. Elle enlève le fond et scrute les horizons pour voir si personne ne l’épie.
Padma sort un vieux texte, de la lavande, une rose, un petit carré de soie, un petit carnet, des lunettes de soleil, une pierre de volcan. Elle prend chaque objet avec une extrême délicatesse et les poses sur la table basse. Elle danse avec chaque objet. Chaque objet cache une
mélodie différente qu’elle ressent. Puis elle replace avec beaucoup de
précaution les objets exceptés le texte.
Padma s’essaye au texte : « la maison près de la fontaine…couverte de vignes vierges et de toiles d’araignées, sentait la confiture et le désordre, l’obscurité…». Soudain, on tambourine à la porte. Elle replace rapidement le texte dans la boite à bijoux et le cache sous le canapé.
ACTE IV
Scène
II
Palpakiné: Au secours, laissez-moi entrer, je vous en conjure, laissez-moi entrer, il y a quelqu’un, ouvrez-moi !
Padma souriante et soudain pleine d’énergie : Un homme, je crois que c’est la voix d’un homme !
Padma toute excitée, avec une gestuelle exagérée : J’arrive, J’arrive !
Elle passe devant le psyché se recoiffe vite fait, se met du gloss et inspire expire profondément.
Padma : Qui est-ce ?
Palpakiné : C’est moi votre voisin d’immeuble, je vous en prie madame, laissez-moi entrer ! Elle ouvre et stupéfaite, voit un homme sans pantalon en tire chaussettes et blouse blanche.
Padma : « Bonjour et bienvenue ! Eh, là là, … mon prince charmant ! »
Lui, les yeux exorbités, la respiration rapide, la pousse contre le mur, ferme brutalement la porte. Avec des yeux inquisiteurs, il scrute la pièce, le dos collé à la porte les bras écartés. Elle, le bras tendu tapote avec ses ongles sur le mur.( A l’aide de la clé), il ferme la porte à doubles tours. Il se retourne et ferme les trois verrous et essaie d’en trouver d’autres. Elle se penche et ose un :
Padma : Désolée, il n’y en a pas d’autres. Il n’entend pas. Il contrôle la porte et le tour de la porte.
Padma : « Non, pas de danger, là c’est bien hermétique. Porte en chêne massif, 20 points d’ancrage, il n’y a pas mieux sur le marché ! »
Il la ceinture, la bâillonne avec sa main et la force à aller sur le canapé.
Palpakiné : « Chut !!!..., elles sont à ma recherche ! » Il la bâillonne toujours. On entend des bruits sourds.
Palpakiné : « Chut, vous dis-je ! Elles sont folles. Si elles frappent à votre porte, help (comme dans le 5ème élément avec des pleurs, une voix
érayée) pitié, dites que vous n’avez rien vu. Padma lève doucement le doigt comme pour demander la parole.
Padma en étant bâillonnée: « Vous allez me violer et me tuez, vous faites parti des bazookas ?
Palpakiné : « Pardon, non, non, désolé pour cette brutalité, mais il est préférable de parler à voix basse ! » Padma toujours bâillonnée.
Padma : « Je peux parler doucement, ok ? C’est encore dans mes possibilités » Il répond oui de la tête. Mais il continue à la bâillonner.
Padma pose ses mains sur ses hanches, et commence à taper du pied pour signifier son mécontentement : Ca va être simple, je suis franchement désolée mais je ne connais pas le langage des signes et vous ?
Palpakiné : Non, moi non plus, je ne connais pas le langage des signes.
Padma dégage doucement les mains de Palpakiné. Elle fait quelques grimaces avec sa bouche comme pour retrouver l’usage de sa bouche.
Padma enfin libérée de son bâillon.
Padma : Je m’attendais à ce qu’un jour un prince charmant vienne frapper à ma porte et m’enlève sur son destrier blanc…. Par
contre…, j’étais loin… et très loin de m’imaginer que d’abord, je serais
séquestrée chez moi !
Elle se tourne à l’opposée et se parle à elle-même : Ma fille ne faisons
pas la difficile, un homme est une CHOSE rare de nos jours. Elle se retourne vers lui.
Padma : Bien, darling si on passait aux choses sérieuses !
Palpakiné : Attendez au moins que je me remette un peu de mes émotions. Il s’affale sur le canapé.
Padma : D’accord, je ne vais pas vous brusquer, on a toute la soirée… Un petit café, un thé, un jus d’orange ? Euh…, non finalement… vu votre état, ce sera un petit TEMESTA, un petit VALIUM…, un petit PETARD ?
Il la regarde les yeux ailleurs et ne répond pas.
Padma : D’accord…, vu que vous êtes très causant et que mes questions ont l’air de vous interpeller, on va commencer par quelque chose de soft, un petit verre d’eau, n’est-ce pas mon petit cœur ? et reprend un jour mon prince charmant viendra … Elle part vers la cuisine.
Puis revient avec le verre d’eau.
Palpakiné après avoir repris ses esprits et bu son verre d’eau : Je suis désolé, pour le dérangement, madame… ?
Padma : Padma, moi Padma.
Padma : Alors…hum ? Racontez-moi, ce qui vous arrive. Elle lui tire ses
tire-chaussettes.
Palpakiné : C’est vrai, je peux me confier ? Vous êtes psychologue ?
Padma : Non, instit, comme on disait avant… il y a longtemps, maintenant c’est trop pompeux, PDS3EP, professeur doctorisé à l’étude des sciences de l’éducation et de l’évolution des enfants primates, heu, pardon en primaire. Mais par contre, je règle des conflits tous les jours dans la cour de récré. Je peux, peut-être, vous aider dit elle d’on ton presque niais.
Palpakiné : Je vais tenter de faire bref. Il prend une grande inspiration. En fait, j’ai commencé par soigner une jeune femme qui avait des problèmes de dos. Jusque là, rien de grave, vous en conviendrez.
Padma : Je suis désolée de vous interrompre mais je reviens
tout de suite… Elle se lève et se dirige vers la cuisine et on entend une sonnerie de micro-onde, elle revient avec un grand bol de pop corn.
Padma : Je m’excuse de vous avoir interrompu, je vous en prie,
je suis maintenant à votre écoute. Puis elle se met à manger frénétiquement des pop corn, avec des grands yeux ouverts comme si elle regardait un film au suspense insoutenable.
Palpakiné : Puis, elle a ramené deux de ses amies et aubout de 5 séances, toutes les 3 se jettent sur moi, en me demandant de leur faire un enfant « comme à l’ancienne », je ne sais pas où elles ont déniché ça, mais je leur ai dit que ma semence était en vente à l’institut, et que vu les caractères génétiques, elle n’était pas bon marché. Qu’ai-je fait au
monde pour me retrouver dans cette sale situation ?
Padma : pouffe de rire ou ébahie : Petit vantard va ! Pouh, oui, vraiment, votre problème est sérieux, effectivement. Mais vous n’avez pas pu appeler les gens d’armes.
Palpakiné : Non, elles m’ont pris mon portable, et je vous passe les détails de la suite… (il gesticule et finalement avoue, il lui prend fortement les 2 mains et la regarde droit dans les yeux) : les 2ères me tenaient et l’autre tentait de me déshabiller. Un viol quoi …
Padma est comme une enfant à qui ont raconte une histoire : Et alors ?
Palpakiné : J’ai sauté
Padma : Laquelle ?
Palpakiné raconte avec précipitation : La plus proche… (et voyant la tête stupéfaite de Padma), enfin, …sur les pieds… sur les pieds de la plus proche ! Et enfin une opportunité m’a souri, j’ai eu de la chance dans mon malheur, une panne de courant salutaire est venu contrecarrer les intentions de ces vilaines filles. La 1ère hurlait de douleur, en me traitant de sale type et… La 2ème réconfortait la 1ère. La 1ère ordonna à la 3ème de me courir après. Je suis sorti en courant, laissant la porte à demi ouverte, ce qui permit à la 3ème de se fendre le crâne. J’ai changé d’étage et je suis tombé sur vous, chère voisine, merci, merci (dit-il en lui baisant les mains et en lui donnant une grande accolade). Vous venez de me sauver la vie ! Vous venez de me sauvez la
vie !
Il la sert dans ses bras et l’on entend son dos craquer.
Padma : Heu, blouse blanche, vous êtes peut-être médecin, gynéco, dentiste ?
Palpakiné : Non, kiné ostéopathe.
Padma lui montre son dos : Oh, miracle, je sens que vous allez pouvoir me rendre un petit service… dit-elle avec une grimace prononcée, vous venez tendrement vous montrez reconnaissant, et vous m’avez, je dois le
dire faite craquer ! Résultat, je suis, comment dirais-je, coincée et
pourtant, croyez bien que ce n’est pas dans mes habitudes, je ne suis pas une fille coincée, bref, vous pourriez faire quelque chose, sans trop vous faire faire des heures sup, naturellement !
Palpakiné : Oh, je suis vraiment confus, je vais vous arranger cela tout de suite.
Il lui fait prendre des poses invraisemblables, se pencher en avant jambes tendues et lui derrière, puis lui fait la prise des amoureux.
Palpakiné parle tendrement : Alors, on y va à trois.
Padma : Je veux bien mais on n’est que deux… c’était de l’humour dit-elle d’un ton niais.
Palpakiné : A trois. Un deux trois, laissez-vous aller. Non sérieusement, inspirez, laissez vous aller expirer et on entend craquer. Voilà… dit il tout doucement, maintenant je vais équilibrer, mettez vos mains comme ceci, inspirez, laissez vous aller, expirez. Et on entend de nouveau craquer.
Padma : Merci, cher voisin, je me sens beaucoup mieux.
Palpakiné : C’est moi qui vous remercie, sans vous et votre hospitalité, qui sait ce que je serai devenu à l’heure actuelle.
Padma : Je vous en prie. J’ai été ravie de vous rendre service. Allons, il se fait tard, il serait plus raisonnable que vous rentriez avant que mon mari ne rentre.
Palpakiné fait non de la tête comme un enfant : Vous avez raison. Mais, je ne peux pas rentrer comme cela.
Padma : Ne vous inquiétez pas, je vais vous prêter un pantalon qui appartient à mon mari. Vous me le rendez un de ces jours, à l’occasion.
Palpakiné : Heum, heum, puis-je vous demander encore un service ?
Padma : Oui, bien sûr… avec un sourire niait
Palpakiné d’un air gêné mais en s’approchant avec regard de braise : En êtes-vous sûr ?
Padma en se reprenant : Oui, oui, naturellement.
Palpakiné lui glisse un mot à l’oreille. Padma se met à rire, d’un ton gêné.
Padma : Oh, c’est trop mignon, elle lui prend la main entre les deux siennes pour le rassurer …oui, je me change et j’arrive.
Padma renvient avec le pantalon et changée. Palpakiné enfile le pantalon. Elle prend ses clés. Elle ouvre la porte et scrute les horizons qui sont visiblement sûr, maintenant.
Elle lui prend la main et l’entraîne. La porte se referme et les lumières
s’éteignent.
ACTE V
Scène
I
Les couples se rejoignent chacun à leur domicile après une journée de travail. Léïa est déjà présente dans l’appartement lorsque Palpakiné fait son entrée. Elle est en train de préparer un repas hypo-calorique qu’elle affectionne tellement.
Palpakiné : Bonsoir ma chérie !
Léïa : Bonsoir mon amour, comment s’est déroulée ta journée ?
Ils ne se regardent pas et s’affairent à
des choses futiles.
Palpakiné : Une journée tout à fait normale, avec des genoux en
souffrance, des vertèbres déplacées, bref la routine. Et toi ? Ta réunionnite aigüe ? Avec un sourire narquois.
Léïa : Je m’attendais au pire, vu que je n’avais étudié que 125 heures ce dossier, finalement le perfectionnisme a raison de moi… pourtant…
je trouve que ma prestation est plutôt lamentable, mais visiblement la
médiocrité semble convenir à ces incapables et dire qu’ils sont membres du grand conseil de la cité. Bref, que souhaites-tu ingérer ce soir ?
Moi, je me sustenterais d’un filet de saumon en papillotes avec 10 calories négatives puis elle part dans la cuisine et fait tinter quelques casseroles.
Palpakiné se parlant à lui-même, en aparté « Beurk…Et voici ma précieuse ridicule qui entre en action. Puis de vive voix crescendo :
Pour moi se sera : Un cassoulet !...avec de la vraie couenne, des vraies saucisses, des véritables flageolets… s’il te plait ma chérie ! En aparté toujours d’un air narquois Ne te donnes pas tant de mal… en boite ça ira bien !
Un spot éclaire Palpakiné.
Palpakiné : J’ai faim dévorante de toute la richesse de ce magnifique bleuet des champs. Et dire que je pourrais en ce moment même découvrir la chaleur d’un petit cœur qui respecte les valeurs simples, les belles et bonnes choses de la vie et ainsi l’amener dans un restaurant à l’ancienne déguster des mets les plus délicieux. Et je suis ici prisonnier du temps et de la routine alors que la délicatesse de cette petite fée pourrait m’entraîner sur des chemins encore inconnus et surtout (d’une
grosse voix) illégaux. Sa voix redevient plus douce Mais qu’importe… d’un
ton rêveur… pour son sourire sur ses lèvres, la douceur de sa peau, ses
yeux brillants, ses caresses si douces, son ventre si gracieux, sa chute de rein, et ses petites fesses rebondies, sa fontaine de jade… Je pourrais l’emmener regarder les étoiles, dans un endroit non pollué, où l’on pourrait marcher pieds nus dans l’herbe, main dans la main, cœur contre cœur, oui, seulement ça, se serait merveilleux… Des effluves émanent de sa personne, oh je me languis tellement de son absence, chaque instant passé loin d’elle est un véritable supplice. J’en appelle à la lune ronde, aux fées et aux lutins, au bonheur qu’il fasse en sorte qu’elle croise encore et pour toujours mon chemin… sa voix est plus basse,
elle aussi doit avoir deux boites à rêves. Peut-être que je serai banni et elle aussi. Ensemble nous construirons un petit nid. Il prend sa boite à rêve dans une doublure du sofa. Il la serre contre lui. Je ne te sauverais peut être pas et pourtant, j’aimerai tellement t’offrir ! Je vais devoir comme chaque jour te déplacer pour qu’on ne te trouve ! Demain, je t’emmène au cabinet.
…
Les lumières s’éteignent sur lui pour s’allumer sur Léïa.
Léïa : Oh, zut, je viens de me casser deux ongles, oh, disgrâce, et voilà comment des ongles qui font toutes ma valeur, en aparté et oui dorés à l’or fin, … ne sont plus. Oh, quelle infortune ! Tout cela pour un cassoulet de plus en plus fort, qu’un ca…ssoul
(voix monte et insiste sur le « ssoul » puis redescend)…et !
Lumière à nouveau sur Palpakiné : Ah, bon, pourquoi veut-elle que je me saoule ? T’as qu’à te saouler ? T’as qu’à te saouler ? Elle déraille ma
vieille bique !
Les lumières s’éteignent sur Palpakiné pour revenir sur Léïa.
Léïa : Si seulement, je pouvais accélérer le temps, pour retrouver demain, dans les bas-fonds des barreaux de la grande cité, celui dont
les paroles rigoureuses font toute sa volupté. Son charisme est si …
impressionnant, ses mots si… directifs, son porté de tête est si… droit, oh, sa façon de tenir son stylo… d’un air rêveur …Celui qui est bien caché, est très éloquent… on s’envoie des messages et des confidences toute la nuit, sans que personne ne sache rien, il me fait aller de l’avant, j’ai envie d’être encore meilleure, plus forte et plus distinguée ! Pour lui prouvée mon amour, que je suis supérieure et une femme terriblement efficace, je vais chercher et trouver la boite à rêve de mon époux et la confier à Darko. Les non EGM font très souvent cette erreur, ils sont trop romantiques ! Tous les jours, il y en a qui sont condamnés ! Il la présentera au conseil de la grande cité et celui avec qui je suis sur le papier sera bannit. Quelle idée extraordinaire !
Les talons de Léïa se font entendre. Palpakiné replace la boite à rêves.
Léïa : Dis, très cher époux as-tu eu la présence d’esprit de
passer chez Watto ? Notre droïde est-il réparé ? Il me manque
tellement, et lui seul à la mémoire de te confectionner des repas, comme tu dis, authentiques !
Palpakiné : Je suis désolé, je travaille moi aussi, ma puce…
Les lumières s’éteignent.
ACTE VI interactif (c’est au public de choisir)
Scène
I
Improvisation des acteurs sur le thème : bal au grand conseil de la cité. Avec invitation au sein même du public.
Ou
Les couples entre dans la salle de bal et sont surpris de voir qu’ils sont les conjoints respectifs de celui ou celle qui fait battre leur cœur. Mais rien ne doit transparaître c’est le maître mot. Et chacun entraîne l’autre dans la danse afin qu’ils se fassent des signes. Les amis d’enfance vont présenter à leur tour leurs époux respectifs.
Ou
Chacun est en train de danser avec l’élu de son cœur lorsque les couples se croisent sur la piste de danse.
Ou
Film en noir et blanc sur le bal (style : Charlie Chaplin, avec des mimes exagérés) puis les acteurs se livrent à des salutations en règles en couple. Mais les mines sont à la fois joyeuses et tendues.
Les deux hommes se réunissent et les deux femmes se réunissent pour présenter leurs amis respectifs.
Scène
II
Palpakiné : « Léïa, je te présente l’ami dont je t’ai souvent parlé ces temps-ci, mon ami d’enfance Darko ».
Darko se penche vers Léïa et lui fait un baise-main.
Darko : « Je suis enchanté, très chère Madame, de vous rencontrer. »
Léïa : « Tout le plaisir est pour moi, Monsieur. »
Padma : « Palpakiné, permets-moi de te présenter mon amie Léïa, ma camarade de lycée. »
Palpakiné lui serre la main : « Vous êtes ravissante, je suis ravi de vous rencontrer ».
Léïa un peu décontenancée : « Quel charmeur… merci, je vous retourne le compliment. Belle soirée n’est ce pas ?».
Palpakiné cherche un peu ses mots: « c’est dingue ! Quelle surprenante coïncidence ! Darko est mon ami, Padma est la femme de Darko, Léïa est l’amie de Padma et moi le mari de Léïa donc Padma est mon amie et Léïa est l’amie de Darko, nous sommes tous amis alors ! CQDF …»
Soudain, une musique salvatrice retentie comme une bossa nova.
Palpakiné entraîne Padma sans aucune hésitation : « Tu permets Darko, que je t’empreinte ta femme… »
Darko : « Pas de problème ! En échange puis-je investir la tienne ? »
Palpakiné : « Investi, investi mon ami… »
Scène
III
Palpakiné : « Si tu savais, comme ça me fait plaisir de te voir, tes yeux sont si doux, tes lèvres sont un framboisier si parfumé…si tu savais comme j’aimerais le goûter.
Il sent que Padma a un dos nu très prononcé, il la fait tourner devant le public et en reste bouche bée. Il la prend de façon à ce qu’elle soit
dos contre sa poitrine. Une danse très sensuelle se met en place.
Palpakiné : «Tu ne m’avais pas dit que tu viendrais avec… avec… ton
mari, enfin qui… n’est autre que mon ami d’enfance. C’est vous êtes tellement différents… »
De leur côté Léïa et Darko sont beaucoup plus distants (robot) mais ont l’air de s’amuser. Ils s’envoient des messages et font des mimiques de connivence.
Léïa : « Regardes- les ils sont grotesques ! Dis, tu ne m’avais pas dit que tu viendrais avec ton épouse. Mais quel ébahissement ! Ma tendre camarade est aussi ton épouse, comme vous vous accordez très
médiocrement ! »
Darko : « Tu as entièrement raison, c’est comme toi et mon époux, c’est totalement impensable que l’on puisse accorder si mal les être humains ! Je suis EGM, et toi ? »
Léïa : « Moi aussi, je suis EGM, comment se fait-il que l’on nous ait pas marié ensemble ? Je ne pense pas me méprendre lorsque je dis que c’est encore une fourberie de notre gouvernement ! Les mariages pour accentuer la mixité sociale devraient être interdits ! C’est toi que j’aime, et il m’est difficile de penser de partager ma vie avec quelqu’un d’autre ! On pourrait avoir des enfants qui nous ressembleraient aussi parfait que nous : conçus en éprouvette car je m’imagine mal être totalement déformer par un alien dans mon ventre ! (Fait un signe de dégoût), et puis on pourrait les faire à 60 ans vu les techniques actuelles, aucun problème ! J’aimerais tellement travailler avec, je te suivrais dans tes déplacements et t’assisterais comme ton avocate, qu’en penses-tu ?… »
Darko : « Il ne faut jamais dire jamais ma magnifique organisatrice. Partageons-nous le travail occupes-toi des papiers du divorce et moi je m’occupe de le faire passer devant la commission du grand conseil, nous
avons beaucoup de travail en perspective et c’est la première fois que nous allons nous consacrer à une activité professionnelle commune, quelle
excitation ! »
Soudain la musique s’arrête et une voix robotisée annonce que les musiciens font une pause, qu’il est l’heure de se diriger vers le buffet.
Palpakiné : « Darko, j’aimerais te parler s’il te plaît »
Darko : « Moi aussi, j’ai besoin de m’entretenir avec toi. Allons, laissons ces dames en elles, elles ont certainement des arcanes à se communiquer. »
Ils s’écartent chacun de leur côté en faisant des signes de la main à l’être aimé. Un éclairage se pose sur les deux protagonistes.
Darko : « C’est une belle soirée n’est ce pas ! Alors mon ami qu’avais-tu à me dire ? »
Palpakiné : « Et toi, n’as-tu rien à me dire ? »
Darko d’un air gêné : « Non, si ce n’est que ta femme est délicieuse, vraiment, je ne pensais pas un jour rencontrer quelqu’un d’aussi exemplaire ! Je dirais, si je puis me permettre cette préciosité dans le verbe, même un exemplaire unique ! »
Palpakiné : « Je ne te le fais pas dire, elle n’a aucune fantaisie ».
Darko : « Si au contraire, elle est parfaite, elle est belle, elle est douce, elle est pucée, et prit dans son élan, c’est plus pratique pour s’envoyer des messages secrets! »
Palpakiné : « Ah, c’est donc ça, tu vois, je le savais ! !! D’un ton agressif,
et d’un doigt menaçant You are fucking my wife ! You are fucking my wife! Je savais que c’était ta pute ! D’un ton réjouit Mais tant mieux, c’est gentil de m’en débarrasser, je savais que je pouvais compter sur toi, finalement, t’es un vrai pote, oh, merci, merci ! Avec une grande accolade et ils trinquent Je me demande juste pourquoi on n’a rien en commun, pourquoi nous a-t-on mariés de force ? »
Darko : « Et toi, j’ai vu comme tu enlaçais ma femme, alors toi aussi You are fucking my wife, avec un verre à la main et d’un air très
distrait, il y a un vieil adage qui stipule « qui se ressemble
s’assemble »…
Palpakiné : « Alors, il est donc vrai ce vieil adage ! D’un air rêveur, j’ai
craqué et si tu savais la façon dont on s’est rencontré… Mais oui, mais c’est bien sûr, ma femme est EGM, une Enfant Génétiquement Modifié, c’est ça la réponse et toi aussi... »
Darko : « Que comptes-tu faire… alors ? »
Palpakiné : « A part mon poing sur la gueule, tu ne mérites pas
autre chose, hein…mais bon, d’un autre côté, ça s’équilibre, vu le
boulet… »
Darko : « Le boulet, ah, non ! Tu n’as pas le droit de parler de ma merveille comme ça, il retrousse ses manches, c’est moi qui vais t’arranger le portrait… »
Palpakiné : « Oui, mais c’est ma femme quand même… » Les hommes commencent à se pousser. Les femmes arrivent pour les séparer. La lumière s’éteint.
FIN
Merci Mathieu
· Il y a presque 13 ans ·la-fee-clochette--2
je ne trouve rien à redire, tout est bien en place, les personnages qui se retournent pour parler au public, me font penser aux vaudeville de Courteline ou Feydeau; c'est bien, mais c'est à toi de relire et de peaufiner s'il le faut!Bravo, surtout d'avoir su le faire.
· Il y a presque 13 ans ·Yvette Dujardin
Oui c'est long à lire... prends ton temps... et peut être bien la relire d'ailleurs... Les commentaires me seront utiles car ce texte est parti d'un pari... réfléchit pendant 3 ans et écrit en 15 jours. Donc, il y a certainement encore plein de choses à modifier... avant que je ne puisse le proposer pour le faire jouer sur scène. Alors merci à tous ;)))
· Il y a presque 13 ans ·la-fee-clochette--2
39 pages, Clochette, il nous faut le temps de te lire, et à bientot.
· Il y a presque 13 ans ·Yvette Dujardin
Merci de me laisser vos commentaires ;))
· Il y a presque 13 ans ·la-fee-clochette--2