nouvelle donne

fionavanessa

poème

Nouvelle donne

 

Je me suis assise à votre table

Après que vous m'ayez invitée à prendre part

Vous avez distribué les cartes

Et j'ai découvert mon jeu

 

J'ai eu besoin de tout mon air pour inspirer

De vous écrire maintes fois avant de vous tenir

Au creux de mes bras, au creux de moi

Pour être sûre que c'était bien moi, que j'étais là

Prima donna

Devant cette nouvelle donne.

 

Maintenant que nous jouons la partie,

Je me demande, vais-je y laisser ma chemise ?

L'enjeu vaut-il la mise ?

Va-t-il jouer mon cœur ? le rose de mes joues ?

Il n'y a que vous, votre regard

Qui m'assure de mon propre jeu.

Que votre souffle contre mon cou

Qui m'assure que l'heure n'est pas encore venue

Où j'aurai si froid, si vous gagnez la partie sans me laisser mon vêtement

Face au vent.

 

Mais que me vaudra d'être au chaud sans votre rire ?

Je ne veux pas  dans l'existence m'endormir ,

Aujourd'hui au calme de ma chambre arrive la vague qui m'enveloppe et me parle de vous

Etes-vous prêt à jouer encore, à faire le pari,

Que me vaudra de respirer l'air raisonnable sans vous,

Je me suis lancée, je vous joue mon champion, mon cheval, mon roi de cœur,

Et c'est alors, dans cet instant où j'expire, que de vous avoir joué,

Je vis,

Que de m'être mise en jeu, je deviens, j'arrive,

 portée par la marée sur cette terre de vous que je ne connais pas,

alors les flots vous apportent ce coquillage,

je m'ouvre si tu murmures mon nom,

je me découvre audacieuse et neuve,

et si je tends l'oreille, je l'entends me souffler que peut-être que pour vous aussi, je suis la nouvelle donne.

 

Fiona

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