Noyade
Giorgio Buitoni
Voyager au Mexique, louer cette villa aux portes du désert de Sonora, près de Bahia Kino, apporter les papiers du divorce, se frôler avec embarras et cohabiter dans le même lit pour voir si ça revenait, si on pouvait retrouver ce que le temps avait grignoté avec ses petites dents de rats, c'était l'idée de Christophe.
Six ans de vie commune pour en arriver là. Se saouler au mojito nuit et jour et esquiver toute discussion fâcheuse autour d'une piscine mexicaine en compagnie de cet homme que ma mère qualifiait de bon parti au début de notre mariage.
Ton mari s'est noyé en plein après-midi pendant que tu dormais, ivre morte, ma pauvre Sophie.
Le cœur continue à battre entre trois et quatre minutes après l'entrée de l'eau dans les poumons, me dit l'homme en tenue d'ambulancier, agenouillé au bord de la piscine près du corps de Christophe. Si j'en crois cette information, mon mari est mort depuis cinq minutes. Esta muerto, confirme l'homme en posant une main brune et velue sur mon épaule nue.
Après l'enlèvement du corps et les deux jours de formalités policières, je roule au nord de Bahia Kino vers le désert de Somora, à bord du 4x4 loué par Christophe. Un de ces monstres de métal américain qui vous autorise à toiser les mâles au feu rouge derrière une paire de Rayban en pensant : « Ouais, mon gars, ce gros truc est à moi. »
Le voile de chaleur tremble au-dessus de l'asphalte. Je ne branche pas la climatisation. Je veux qu'elle dégouline hors de mon corps, l'eau. Elle qui a tué mon mari. Partout au Mexique, elle est là, en filigrane. Derrière la chaleur qui rend ivre et hagard. Les bouches entrouvertes qui happent l'air poussiéreux. Les vêtements qui collent à la peau et la poisse des visages. Et la seule chose à laquelle je veux éviter de penser, c'est à elle.
L'eau.
Mes doigts collent au volant et un ruisseau tiède coule entre mes omoplates. L'enseigne d'un bar au bord de la route dit : « La lucha libre ». Je freine dans la poussière, comme dans ces films de gangsters, et me gare devant l'établissement. Boire de l'alcool est la pire chose à faire lorsque la température dépasse les quarante-cinq degrés. À l'intérieur, je commande deux whiskies. Un pour moi ; l'autre pour ma culpabilité. Je refuse le verre d'eau proposé par le barman.
Du petit box vitré où je suis assise, j'observe la route et le désert. À l'extérieur, un jeune couple à la peau mate et aux cheveux noirs s'embrasse sur le parking. Je vois leur langue se mêler, et j'ai envie de… Je ne sais pas. D'oublier les messages clandestins découverts sur le téléphone de Christophe ? Les photos d'elle, nue devant le miroir de la salle de bain, envoyées à trois heures du matin ? Ses lèvres qui embrassent l'objectif ?
L'écran de mon téléphone s'allume sur la table : la famille de Christophe a été prévenue par la police de Bahia Kino. Cinquante-sept appels de sa mère en quarante-huit heures. En mode vibreur et en me le fourrant dans le con, j'aurais pu jouir deux jours durant.
Je refuse l'appel encore une fois.
Pourquoi, Sophie ?
C'était juste une crampe due à la chaleur et à l'alcool. Une crampe et une histoire de cocufiage comme il s'en déroule un milliard à l'instant même. Tu faisais la sieste dans la chambre, ivre de mojito, quand Christophe s'est noyé, c'est écrit dans ta déposition.
Quand on y réfléchit, ça semble impossible : un cœur qui continue de battre trois ou quatre minutes à l'intérieur d'un corps aux poumons remplis d'eau…
Trente ans, et tu n'as rien appris sur l'existence, ma pauvre Sophie.
Rien.
Si : le visage d'un homme noyé n'est pas bleu comme au cinéma, il est d'un blanc de marbre. De statue grecque.
J'ai toujours été une bonne nageuse.
Je siffle la fin du premier whisky d'une traite, en grimaçant à suivre. Un type louche vers moi depuis le comptoir. C'est le cliché du latino friqué qui veut se taper une jeune touriste à la peau blanche. Je lui rends son sourire ; l'homme s'approche de ma table :
— Francesés ?
Je hoche la tête en souriant. Je serre la main brune et poisseuse de l'homme dans ma main blanche et moite de jeune folle amputée de sa raison au bord d'une piscine mexicaine. Il s'assied face à moi et croise ses doigts à chevalières sur la table. Il louche sur les deux verres de whisky. Son regard glisse sur mon alliance à 24 carats. Il s'appelle Juan, dit-il. Comme si c'était important. Comme si mon mari infidèle n'était pas mort noyé, il y a quarante-huit heures.
— Sophie. Enchantée.
Le français de l'homme est impeccable et mélodique. Il coule comme l'eau.
— Vous vous sentez bien, mademoiselle ?
L'homme dit « mademoiselle » malgré l'alliance à mon doigt. Malgré la membrane aqueuse qui me sépare de toute chose depuis deux jours et floute son visage buriné. Ses mains, lourdes comme des marteaux, sont celles qu'il me faut. Lui, il pourra le faire.
Il le fera, Sophie.
— Je veux voir le désert, Juan. Ensuite nous irons nager. Comprende ?
— Je peux vous y conduire, mademoiselle.
Il sourit. Ses dents semblent si blanches au contraste de sa peau.
— Vamos, señorita ?
Je fais un sort au deuxième whisky et réponds :
— Vamos, amigo.
Sur le parking, le soleil me tacle ; Juan agrippe mon bras et m'empêche de chuter. Foutu whisky. Foutue chaleur qui ensable la cervelle. Je souris de mon ivresse. Je ne perçois rien d'autre que les rayons blancs du soleil qui ricochent sur les carrosseries et le verre des pickups. Partout autour, le désert s'annonce, jaune et ocre. Avec ses cactus et ses serpents à sonnettes. Il m'appelle. Tout ce qui m'éloigne de l'eau est désirable en cet instant. Je pointe la télécommande vers le 4x4 ; il couine brièvement.
— C'est moi qui conduis, Juan, je dis – comme si j'étais sûre de moi. Tu me guideras dans le désert.
Il rit, sa mâchoire pointe vers le ciel.
— Je tiens à la vie, señorita. Vous avez bu. Je vais vous conduire où vous voudrez, c'est un compromis acceptable ?
— Seulement si tu me laisses prendre une Corona chaude dans le coffre.
Ma pauvre Sophie.
Il fut un temps où tu n'aurais même pas répondu à cet homme s'il t'avait demandé l'heure.
Pauvre petite bourgeoise aveugle.
Le moteur rugit, la poussière nous enveloppe ; j'abaisse la vitre pour la laisser se coller à mon visage. Sécher l'eau de ma peau. Juan sourit dans le rétroviseur intérieur. Il accélère. Ses gestes sont souples, assurés. Il est gentil, puisqu'il ne parle pas. Les hommes gentils se taisent et vous sourient quand tout ce que vous souhaitez c'est pleurer sans y parvenir. Je caresse sa joue collante et couverte d'un chaume de barbe noire. J'avale une gorgée de bière tiède. Les cactus Saguaro défilent derrière le pare-brise. À l'horizon, les cimes jaunes et arides découpent le ciel, comme les molaires brisées d'une bouche asséchée.
— Sonora ?
— Le désert, amigo. Emmène-moi voir le désert, c'est tout.
J'exhibe mon alliance et je dis :
— Au cas où, tu te poserais la question : je voulais de la gentillesse. Je voulais de la sincérité, de l'amour et du bonheur comme dans Out of Africa. Je n'en veux plus.
Il tourne la tête. Son regard sur moi est noir et rieur.
— Je sais ce que vous voulez, señorita. Nous le voulons tous dans certaines circonstances. Lo sabe.
Je décapsule une autre bouteille de Corona ; Juan sourit de profil. La route monte et descend derrière le pare-brise, pareille à un serpent bleu ondulant au travers la fournaise de poussière. Sous l'effet de la vitesse, le vert des cactus se mêle à l'ocre des collines et au beige du sable. Un effet de camouflage sur un treillis. Une ancienne carte postale délavée par le soleil. Souvenirs de vacances. Nous allions si souvent à Séville, l'été, Christophe et moi.
Tu es saoule, Sophie.
— Roulons, Juan. Conduis-moi là où aucune onde wifi, ni aucune voiture ne pourra nous atteindre. Jusqu'à ce que la moindre particule d'eau ait été évacuée de mon corps. Jusqu'à ce que j'ai envie de me baigner à nouveau.
— Je connais un endroit, señorita.
Sa lourde main brune aux veines gonflées de sang bleu se pose sur ma cuisse nue.
Ce sont les mains qu'il te faut.
Mon téléphone vibre dans le vide-poche : un numéro inconnu. Un appel de Paris.
— Vous ne décrochez pas ?
— Nous ne sommes pas encore assez loin, Juan. Conduis-moi là où les téléphones ne sonnent plus.
Il tapote le cadran de la jauge de carburant.
— Cependant, nous devons faire attention à ceci, señorita, si vous voulez aller nager ensuite.
L'écran du téléphone indique un message sur mon répondeur. Je vide le reste de la Corona chaude sur mes cheveux et mon débardeur de coton rose. En transparence, mes mamelons se dévoilent.
Ils sont moins gros que les siens, Christophe, mon chéri.
Était-elle bonne au lit ?
Ma pauvre Sophie, si seulement tu ne t'étais pas endormie pendant qu'il se noyait. Tu aurais pu jouer ton rôle de femme divorcée à la perfection. Toi et ta stupide abnégation. Ton aveuglement. Ton petit sourire de conne cocue et soumise quand il rentrait tard.
C'est drôle, quand on y pense : se noyer à cause de quelques litres d'eau chlorée, après s'être noyé dans le mensonge et avoir survécu si longtemps.
Je ris.
Tu es folle, Sophie.
Le désert ondule derrière le pare-brise au rythme hypnotique et langoureux du dénivelé de la route. J'attrape une autre Corona sur la banquette arrière et la décapsule avec les dents ; Christophe m'a appris cela. Je bois une gorgée, chaude et amère. Au loin apparaît une bâtisse d'un blanc éclatant sous le soleil.
— Ceci est bien réel, Juan ?
— C'est une chapelle abandonnée, señorita. Regardez la croix.
— C'est exactement ce qu'il nous faut. Arrête-toi.
Juan accélère jusqu'au bâtiment. Il freine à proximité ; la poussière enveloppe à nouveau le 4x4. Le nuage jaune se dissipe, les murs de la chapelle réapparaissent derrière le voile de poudre brûlante. Leur blanc crayeux m'éblouit.
— Il n'y a rien à voir ici, vous savez, señorita ? Quelques bancs de prières abandonnés, des scorpions et des serpents.
— Justement.
Nous claquons les portières. Je titube jusqu'à la porte de bois entrouverte. Il me semble que je fonds sous le soleil. Que je me dissous entièrement.
Je suis presque prête.
Juan serre mon bras.
— Attendez. J'entre en premier, au cas où nous ne serions pas seuls.
Il pousse la lourde porte de bois fendue avec l'épaule. Son visage buriné ruisselle. Nous entrons. À l'intérieur, l'ombre apaise le feu du soleil sur ma peau. La lumière brûlante jaillit par les vitraux brisés comme d'un projecteur de cinéma et dessine des rectangles blancs sur le sol poussiéreux et jonché d'éclats de bouteille de bière. Une rangée de bancs de bois en enfilade mène à l'autel de pierre blanche. Derrière l'autel, un grand crucifix ne tient plus au mur que par un côté de la croix. Je foule l'allée centrale, entre les bancs. Lentement. Comme ce jour-là.
— Tu connais l'expression, Déjà vu, Juan ?
Mon mariage.
Christophe dans son costume noir Armani. Moi, fagotée comme une meringue dans ma robe blanche à voilette. Le plus beau jour de ma vie, il paraît.
J'avance vers l'autel, les jambes engourdies d'alcool. Juan me suit quelques pas en arrière. C'est si calme. Silencieux. J'entends mon cœur battre. Je grimpe les marches de bois au pied de l'autel et de la grande croix descellée sur le mur.
— Je suis là, Père de toutes choses. C'est le moment d'accomplir un putain de miracle.
Ma culotte glisse le long de mes cuisses jusqu'à mes mollets. Je me penche en avant et appuie une main sur l'autel, l'autre soulève le volant de ma jupe blanche sur mes fesses nues. Les pas de Juan résonnent dans la chapelle. Les marches de bois grincent dans mon dos. Je sens son souffle sur ma nuque. Sa main écarte mes fesses puis fouille à l'intérieur. Mon sexe asséché. J'y suis presque. Il relève ma tête en tirant sur mes cheveux et entre en moi, lentement. Ses mains agrippent mes seins pour m'attirer plus fort contre sa queue. Les yeux rivés sur la grande croix brisée, je gémis.
Regarde-moi pécher fils du Christ.
Vois cet inconnu me culbuter dans ta maison.
Écoute-moi jouir malgré mon mari mort.
— Je vais jouir, amigo. Lâche tout !
Il m'empale profondément d'un dernier coup de reins violent et gémit tout bas : je pousse un cri d'extase.
Regarde-toi vomir, ma pauvre Sophie.
— Ça ne va pas, señorita ?
— C'est l'alcool, Juan… L'alcool et l'orgasme que tu m'as donné.
Il remonte son short sur son sexe dressé et me tend un mouchoir. Je dis :
— Allons visiter le jardin.
— Quel jardin, señorita ?
— Viens.
— Vous ne prenez pas votre culotte ?
— Viens.
Nous sortons de la chapelle, la chaleur écrasante nous cueille à nouveau. Le soleil projette mon ombre chancelante sur la poussière jaune. Un lézard détale à notre approche entre les cactus en forme de fourche. Nous contournons la chapelle, à l'ombre des murs. Derrière le bâtiment, elle est encore là.
L'eau.
Sous la forme d'une fragile enceinte circulaire de pierres empilées et surplombée d'une potence de bois à manivelle.
— Ce puits est asséché depuis longtemps. C'est pour ça que la chapelle a été abandonnée.
Asséché.
Je souris et titube jusqu'à la petite construction de pierre. Je m'appuie au rebord du puits et plonge la tête à l'intérieur. Le décor penche. Je bascule en arrière. Je sens la poussière coller à la sueur de mon dos, mes fesses et mes jambes. Linceul poudreux et brûlant. Mes yeux se ferment...
— Ça va, Señorita ? Vous pouvez vous relever ?
Je m'éveille dans l'habitacle du 4x4.
— Il faut boire, maintenant, mademoiselle.
L'eau coule dans ma gorge, puis sur mon menton. L'eau qui donne la vie et la retire. Elle réintègre mon corps. Mes cellules.
— Buvez doucement, vous êtes déshydratée.
— Je ne dormais pas, Juan, tu sais ? Allons nager, maintenant, amigo. Ramène-moi vers elle. L'eau. Je suis prête.
Le visage penché sur moi, il opine et sourit.
Il le fera, Sophie.
Le 4x4 vrombit dans la poussière et reprend la route. Dans le rétroviseur intérieur, la chapelle blanche rapetisse, puis disparaît totalement à l'horizon. Sur le tableau de bord, mon téléphone affiche un appel en absence et signale un nouveau message. Un numéro inconnu. Je presse la touche du répondeur et j'écoute ma boite vocale. Ce n'est d'abord qu'un souffle, un soupir, des sanglots étouffés. Puis une voix de femme dit :
« Tu ne t'en sortiras pas comme ça, sale garce. Tu vas payer… payer, tu m'entends ? »
Je raccroche et je ris sans pouvoir m'arrêter.
— Une bonne nouvelle, señorita ?
— C'est une drôle de chose, la vengeance, Juan. Tu fermes les yeux, et un jour, elle est là. Quelqu'un ou quelque chose la place sur ta route.
— Je ne crois pas au destin, mademoiselle. Les événements n'ont jamais que le sens que nous leur donnons. Et pour être parfaitement honnête, je sais qui vous êtes.
De la poche à pression de son short, il sort et pose sur le tableau de bord un insigne argenté où figure l'inscription : « Seguridad publica, policia mexicana. »
Policia.
Je ris de plus belle.
— On se croirait dans un vieil épisode de Columbo, tu ne trouves pas, Juan ?
Il sourit en silence dans le rétroviseur intérieur.
— Je ne suis pas en service, señorita. Et à vrai dire, je me fiche de ce que vous avez fait ou non à votre mari.
Le désert est là, autour, sa poussière brûlante et ses épines bordent la route bleue, unique persistance de la civilisation. La chaleur ramène toutes mes perceptions à l'état de rêve éveillé. Mirage suffocant dans film de Sergio Leone.
El agua.
J'entends son appel.
Elle crie mon nom.
Je veux nager. Nager en elle, claire et bouillante. Regarder ma peau fondre à la surface, voir la viande de mes os se détacher comme d'un pot-au-feu et se dissoudre. Tout oublier.
Je dis :
— C'est étrange qu'un fœtus puisse respirer dans l'eau neuf mois durant, pour finalement mourir noyé en trois minutes à l'âge adulte, non ?
— Nous sommes presque arrivés, señorita.
Je bois une gorgée d'eau. Dans le désert, tout se résume à elle. L'eau. Survivre ou la laisser s'écouler de sa peau. Nager ou se noyer.
Le choix que tu n'as pas eu, mon époux.
À Paris, il faudra vendre la maison. Affronter ta famille. Ma famille. La police, encore. Tricher, rebondir, chuter, tricher.
Je ris.
Ma pauvre Sophie, rien n'a jamais été aussi limpide qu'aujourd'hui.
— Voilà l'oasis, mademoiselle. N'est-ce pas fantastique ?
Le pick-up quitte la route et dérape dans la poussière jaune. Mirage vert et bleu derrière le pare-brise. Elle est là. Elle m'attend. Elle me désire autant que je la désire. Je quitte l'habitacle et marche lentement vers elle. Mes pieds s'ensablent. La terre des serpents et des coyotes. Autant d'eau au milieu du désert, ce n'est pas quelque chose que l'on peut imaginer. Elle est d'un bleu de piscine. Tumeur liquide. Translucide et hérissées d'herbes vertes par endroit. Je m'accroupis près d'elle, tandis qu'elle coule de mes yeux. Mes vêtements tombent sur le sable. Le soleil mord la blancheur de mon intimité. Les lourdes mains brunes de Juan se posent sur mes épaules. Son sexe nu frôle mes fesses.
Je suis prête.
Avale-moi.
J'entre en elle. Jusqu'au genou. La taille, puis les épaules. Juan me suit. Nous plongeons, nageons, narguant le soleil en surplomb. Je lui fais face et enserre ses poignets ; il sourit.
— Je ne faisais pas la sieste pas dans la chambre, Juan, tu le sais ?
— Je vous l'ai dit, je ne suis pas en service, mademoiselle… Vous êtes sûre de vouloir faire ça ?
Je hoche la tête et place ses mains brunes sur mes cheveux mouillés. Elles appuient. Enfouissent mon visage sous la surface bleue. Nouveau baptême.
J'ai toujours été une bonne nageuse.
Un être humain normal peut retenir sa respiration sous l'eau une minute en moyenne.
Pourquoi attendre, ma pauvre Sophie ?
Inspire.
quelle écriture ! décidément toujours aussi prenant
· Il y a presque 5 ans ·campaspe
Merci, chère Campaspe !
· Il y a presque 5 ans ·Giorgio Buitoni
Toujours aussi bien inspiré, brav'eau !
· Il y a presque 5 ans ·yl5
Ahaha, merci de vous être attardé yl5 ! :)
· Il y a presque 5 ans ·Giorgio Buitoni