Campagne bourgeoise sur dictaphone

                                          10 novembre 2012

13h27 Commune de Ry sur Guimand, le médecin Charles Bauchain rentre chez lui pour déjeuner et découvre son épouse morte, allongée sur le canapé du salon. Sous le choc, il prévient son collègue, voisin et ami Pierre Delas pour procéder à l’autopsie.

15h00 Pierre Delas prévient la police.

16h02 La police arrive sur les lieux et interroge Charles Bauchain ainsi que sa mère.

17h27 Cause du décès : suicide par empoisonnement à l’arsenic.

18h00 La police classe l’affaire.

18h32 Charles Bauchain retrouve sa fille Manon alors âgée de 9 ans chez une amie de la famille et lui annonce la triste nouvelle. Entouré de ses amis, il appelle un collègue psychiatre qui viendra le lendemain pour aider et soutenir sa fille Manon.

                                     11 novembre 2012

8h30 Le psychiatre arrive et met en place un suivi psychologique pour Manon et les proches d’Emma Bauchain.

12h00 Rendez-vous avec la femme de ménage de la famille Bauchain au restaurant la censure. Voici les éléments que je pourrais retenir de cet entretien avec Rosa, la femme de ménage des Bauchain, pour écrire mon article :

Un ticket de métro où est noté un numéro de portable.

Un bout de papier où sont inscrits les évènements importants de la vie d’Emma Bauchain, de sa naissance à sa mort.

Ps : Deux dates différentes pour son décès.

Des questions se posent : Emma Bauchain est-elle morte avant le 10 novembre, comme cela est indiqué sur le morceau de papier ?(date du décès : le 12 septembre 2012), qui a écrit sur ce papier ? Est-ce Emma ? Est-ce un proche ? Emma Bauchain s’est-elle vraiment suicidée ? Son entourage aurait-il pu maquiller un assassinat en suicide ? Emma avait-elle des ennemis ?

14h00 Rendez-vous avec Pierre Delas, proche et voisin de  la famille et médecin légiste : Emma je ne comprends pas avait tout pour être heureuse : un mari aimant, une petite fille adorable, et une vie sans difficulté financière.

17h00 Rendez-vous avec Madame Bauchain, mère de Charles Bauchain.

_ Madame Bauchain : Cette fille a toujours été une trainée, je ne sais pas paix à son âme, mais je ne sais pas ce qui lui a pris à mon fils, lui si bien élevé, d’épouser cette garce. Paix à son âme. Elle laisse une orpheline et un mari dévoué, veuf et dans la peine. Je suis sûre qu’elle avait quelqu’un d’autre, la semaine dernière je la revois encore toute pimpante partir pour Paris. La foire du trône ? Non mais elle me prend pour qui ?

_ Moi : Elle vous prenait…

_ Madame Bauchain : Pardon.

Madame Bauchain est en larmes, elle en avait qu’à son argent.

18h30 Téléphone au numéro indiqué sur le ticket de métro. Je tombe sur le répondeur : Vous être bien au 06.78.87.12.09. Cabinet du docteur Patrick Cemes, vous pouvez prendre rendez-vous tous les jours de la semaine de 8h00 à 12h00, merci.

20h00 Revois Rosa pour parler d’Emma, et de mon dernier appel chez le docteur Patrick Cemes.

_ Rosa : Non je ne connais pas, ça ne me dit rien. (en voyant le nom du docteur). Vous savez Madame Emma était une sainte femme, son mari Charles en profitait

_ Moi : Comment ça ?

_ Rosa : Une bonne poire Madame Emma, ça reste entre nous mais Charles invitait des femmes dans leur maison, je ne vous raconte pas la suite (elle pleure, et ferme les yeux en hochant la tête). Vous comprenez. Triste, oui Madame Emma l’était mais elle ne le montrait jamais en société. Des dettes ? Non tout le monde ici vous racontera qu’elle avait de nombreux amants, c’est faux et qu’elle dilapidait l’argent des Bauchain, c’est faux. C’est Monsieur Charles qui dilapide son argent pour entretenir ses maîtresses.

_ Moi : Pourquoi vous ne racontez pas ça à la police ?

_ Rosa : Ils ne me croiront jamais, ils sont très biens avec la famille Bauchain, vous savez ici on ne touche pas à une famille de médecins.

22h00 Passe au quotidien le Dauphiné et vois le rédacteur en chef pour lui montrer mon article.

_ Le rédacteur : Je regarde ça ce soir.

                                         13 novembre 2012

10h00 Enterrement d’Emma Bauchain Un article du Dauphiné parait : Ies habitants de Ry sur Guimand sous le choc.

12h00 Rendez-vous avec le rédacteur en chef, il détruit mon article sous mes yeux.

13h05 Coup de fil du préfet qui tente de m’acheter pour que ces informations ne soient jamais divulguées.

Propos recueillis par Anne Cauchet, étudiante journaliste stagiaire au quotidien le Dauphiné, disparue depuis un an.

L’enregistrement sur dictaphone a été retrouvé par Manon Bauchain, et donné à la police. Une enquête est ouverte, le préfet étant sous les verrous pour organisation d’un réseau de prostitution, pour divulgation d’informations et entrave à la justice...