Nuit
majorelle
Entre le crépuscule et l'aube,
La nuit.
Douce insoumise.
Je me glisse sous ses draps.
Ma belle promise.
Elle me garde dans ses bras,
Des heures où le temps n'est pas.
N'est plus,
Qu'un lointain souvenir.
Ses chuchotements me déchirent.
Son silence s'éternise.
La folie me guette,
Je crois.
Ou est-ce un rêve ?
Un cauchemar ?
Une vision ?
Dans ses murmures je me noie.
Et plus rien je n'espère.
Un pacte entre elle et moi,
Liée par l'effroi,
J'ai si peur de me perdre.
Et de ne plus jamais revoir,
La lumière.
Mes sanglots n'ont plus de sens.
Et mes larmes grises,
Miroitent dans la torpeur du ciel.
Je tourne en rond,
Dans la tiède pénombre.
Et me complait dans son antre.
L'errance s'embrume.
L'espoir s'enfume.
Les sens exacerbés,
En alerte.
Proie et prédateur.
Effroi et froideur.
Je tisse mon propre fil,
Secret sarcophage.
Je suis mon propre adversaire.
Et dans le sombre je ne sais plus.
Si je suis Homme ou Bête.
Si j'ai mal ou froid.
Les cicatrices séchées,
Semblent saigner à nouveau.
Dans mes plaies à vif,
Je plonge tous mes doigts.
Je regarde le sang couler.
Noir.
Teinté de regrets.
La nuit déroule,
Son déversoir cacophonique.
C'est terriblement beau.
Je bois la tasse,
Un vin d'un rouge épais.
Qui me laisse la bouche collée.
Et les yeux vidés.
J'arriverai bientôt,
A les fermer.
Encore une bouteille.
La vider avec lenteur,
Puis la remplir de maux.
Et de mots enfouis.
Demain n'existe plus.
Ni aujourd'hui.
Il n'y a que la nuit.
Et mes pupilles dilatées.
Il n'y a que l'infini.
Et mes songes éveillés.
Il n'y a que le bruit,
De mes insomnies.
Il n'y a que l'oubli,
De ces heures en apnée.
Et quand le jour viendra,
Il n'y aura que le teint blafard,
Le visage hagard,
Les lèvres bouffies.
« J'ai juste mal dormi ».
Jusqu'au crépuscule.
Jusqu'à la prochaine nuit.
Cela n'en finit pas et à la fois, on n'a pas envie que cela finisse, j'ai beaucoup aimé le rythme et le choix des mots, bravo
· Il y a presque 8 ans ·ynnej