Nuit au goût violent

Dehors, c’est la nuit. Dedans c’est l’ennui. Les lumières me crient de sortir. Je ne sortirai pas. J’attraperai un verre. Puis deux. Puis trois.

Ailleurs. J’ai la tête ailleurs. Au-delà de tout.

Mirage, mon doux mirage, donne-moi la force d’y croire encore.

La nuit, morbide nuit, devient mon acolyte. L’alcool s’empare du corps absent et le rend plus vivant, la musique transporte au-delà du temps. Loin, loin de tout, loin des maux de la vie.

Ailleurs. J’aimerais être ailleurs. Mirage, mon doux mirage, à travers tes vapeurs je respire le calme, je devine la paix, je caresse la joie. J’aimerais m’envoler, envole moi.

Je me regarde. Assise ici, je deviens le pantin du mépris.

Viens le moment où je traine ma dépouille, sur un sol froid, un sol qui me renvoi aux maux qui ne me quittent pas. Je vomis ma peine, je crache ma haine. Tant de violence sur le blanc des draps.

Absence d’un temps infini, quelques heures de bonheur qu’on troque contre l’ennui, malheur qui revient dès l’ivresse finie.

Etat second, dérision, clé d’un bonheur à la con.