Nuit noire

marivaudelle

Hier soir, je me sentais féline, vorace, avide de caresses et de plaisir.
Assise sur mon lit, en petite robe courte, mes mains s'aventuraient un peu partout sur mon corps, folâtrant, aiguillonnant mon désir par leurs frôlements.
Peu à peu, je me détendais, mon corps glissait le long de mes draps,
mes jambes s'ouvraient et mes doigts répondaient à leur appel.
Doucement, timides, ils exploraient cette chair boursouflée, humide d'attente et d'anticipation.
Ma respiration s'accélère=ait, mon index se faisait audacieux, aventurier, pionnier.
Mon bassin remuait lentement au rythme de ma main habile.
L'odeur de mon plaisir se mêlait à celle de ma chair.
Mon dos s'arquait, mes seins étaient tendus, mes yeux mi-clos,
pour mieux savourer ce moment de volupté.
Des vagues de plaisir déferlaient dans mes reins et me faisaient accélérer la cadence; je soupirais, je gémissais, esclave de mes mains qui torturaient mon ouverture sans relâche.
Ma main libre se dirigeait vers ma bouche et j'y glissais mon index doucement, le regard fixé sur mon amant invisible et tellement attendu.
Je l'imaginais avancer lentement vers moi, sa main glissait entre mes cuisses, ma tête se tendait vers l'arrière…
Je suis sous influence, influence de mes désirs, influence de son pouvoir maléfique qui me fait tant de bien. 
Et ce matin, après une nuit presque blanche, je broie du noir,
j'espère que la douche froide va me remettre en marche, effaçant les traces de mon plaisir solitaire.
Signaler ce texte