Ô temps cruel
karen-k
Longtemps, j'ai erré dans les rues de villes inconnues avec mes compagnons de fortune rencontrés autour d'un en compagnie de femmes légères.
J'ai aimé cette vie d'ivresse et de plaisir, ces nuits blanches devant ma toile, ces discussions sans fin avec tous les vagabonds que je rencontrais et qui s'improvisaient philosophes du néant.
Nous refaisions le monde, décousions le sens des étoiles, dormions parfois sur le trottoir, usant notre jeunesse et notre santé comme si nous étions immortels.
Les passants, les vieux bourgeois nous jaugeaient d'un regard méprisant et suffisant. Nous les plaignions, les méprisions, ils n'avaient rien compris coincés dans leurs petites vies engoncées, ils passaient à côté de l'essentiel.
Oui, l'essentiel, chercher le vrai, l'absolu, dans le sexe et l'absinthe, oublier le cœur des femmes en plongeant dans leurs cuisses, nous étions les rois du monde.
Ô seigneur, que ces compagnons me manquent aujourd'hui, j'erre encore dans les rues à leur recherche mais ils ne sont plus là…Beaucoup sont morts, on ne résiste pas longtemps à cette vie là…
Et moi, j'ai appris à admirer mon reflet dans les flaques d'eau, les réverbères sont mes amis maintenant, ils s'allument et s'éteignent à heures fixes… comme moi…
Vous dépeignez à merveille cette étrange désillusion qui nous habite tous lorsque dans l'impasse nous tombons.
· Il y a environ 7 ans ·enzogrimaldi7
Merci beaucoup Enzo, oui nommer les impasses c'est les combatte un peu...
· Il y a environ 7 ans ·karen-k