ODE À THOMAS

je-est-un-autre

Monologue intérieur dénué d'intérêt.


Tes yeux comme des taches d'ombre et ta lumière que tu laisses coincée dans tes os et ta bouche fine et ton rire qui grince et ton souffle de kérosène et tes rêves immenses et infinis et tes envies et tes besoins d'amour et ton sexe qui te complexe et ta vie que tu trouves si mal foutue et tes idées naïves trop idéalistes et tes nuits apocalyptiques à fumer tes cigarettes à la fenêtre et ta manie d'aimer les gens et ta beauté triste que tu affiches sur les balcons les toits les cimetières et ton sourire emplit de maladresse et tes mots qui tremblent avec ta voix tes membres ton corps et tes fleurs toujours fanées et ta peur de la solitude et tes voyages bien là dans ta tête et ton ailleurs si beau et si fade à la fois et ta volonté d'exister de vivre de mourir pas tout seul dans ta nécropole et les taxis et les vivants que tu saisis du regard à qui tu fais l'amour sans qu'ils le sachent et t'aimes aller loin des armes du feu du bruit de la fureur du sang et ton sang d'encre et tes fringues qui t'assortissent mal au décor et moi moi qui te regarde courir moi qui te dis que j'aimerais bien t'emmener loin au delà du ciel si loin si loin et tes yeux comme des taches d'ombre qui s'enfoncent au coeur des songes empoisonnés et magnifiques et ta liberté qui t'empêche de penser à la mort et ton visage fauve et tes cheveux qui sentent le tabac froid et la menthe et le bordel de ta chambre et tes visions et tes névroses et ton angoisse le matin quand tu sais qu'il faut recommencer puis ton espoir quand tu marches dans la rue et moi qui t'aime et les gens et la pluie qui te fait danser et les parapluies que tu jettes en l'air et les étoiles qu'on voit plus et la pollution qui t'inspire et le rien et le tout et moi toujours moi et le métro et ta claustrophobie et ta laideur et ta pourriture et tes larmes lames en plastique et ton torse qui tombe en poussière et ton espoir de tomber amoureux ton innocence violente et moi qui t'écris ça juste ça ode à toi ode à ton prénom même si ça disparait même si ça s'éteint même si tu me quittes même si tu meurs ode à ce que tu inspires à ma tête.

  • Branchée sur ce qu'il y a de plus fort on accouche de merveilles dans la douleur. C'est une très très touchante déclaration. Merci.

    · Il y a plus de 9 ans ·
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    ellis

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