Ode aux têtes fracassées
elixir
Tumulte agité,
Dans une tête fracassée,
Envie de ta peau,
Je veux que tu me sers contre toi sans étau.
Les étoiles ont dit,
Libère-toi de tous ces soucis,
La lune sans hésitation,
M'a assurée d'oublier la passion.
Change, c'est là ton devoir,
Est-ce donc un au revoir ?
Le souffle de l'agitation,
La proximité de la dépression.
« Je te veux »,
Quel triste aveu,
Et le sang qui déborde
De tes lèvres sensuelles m'absorbe.
Les chiffres eux aussi,
Ont des couteaux qui assassinent sans merci,
Pourquoi ma tête sombre,
Sous ces chiffres en trombe ?
Je sais qu'ils sont importants,
Mais je m'y détache sans sentiment.
Idées supprimées,
Rigueur appliquée.
J'ai du mal à bien les comprendre,
Et sous leur masse mes cris se font entendre,
Tortionnaires bienveillants,
Ils en deviennent divinement sanglants.
Amitié perdue,
Sociabilité qui reflue,
Égarée à tout jamais,
Des suppliques mal ordonnées.
Idées qui se bousculent.
Jusqu'au crépuscule,
J'accumule les questions
Sur notre éducation.
« Apprendre seul serait bien plus efficace »,
Et les contraintes ne seraient pas aussi tenaces,
A quoi bon entendre un professeur parler,
Tel quel d'un cours que l'on doit bêtement recopier ?
Où est la vie derrière les théories ?
Le dialogue à sens unique n'est pas un souci,
Quand l'interaction s'est depuis si longtemps volatilisée,
De nos classes surchargées.
A quel moment peut-on comprendre ?
Et surtout, aimer ce que l'on est en train d'apprendre ?
Où sont les considérations pour nos questions ?
Où est la pertinence de tout ça ? Dites-en moi la raison.
Aller au rythme de 30, 50, 100, 200, 300, 600 élèves qui s'amoncellent,
Semble bien cruel, où sont passées les différences individuelles ?
On endoctrine, on crée des copies conformes,
Et à mes yeux des répliques insipide d'hommes.
Et ces chiffres que vous nous montrez, poussiéreux,
Ils pourraient être glorieux,
Car les personnes qui m'en parlaient passionnément,
Arrivaient à me transmettre ces valeurs avec le temps.
J'aimerais lire ces ouvrages théoriques,
Ces livres qui m'ont l'air presque magiques,
Tant ils exercent de l'attraction,
Mais où trouver le temps de lire leurs longues énumérations ?
J'avoue avoir envie de me prostrer en boule,
Dès que je rentre chez moi, comme soûle,
Abrutie par les journées compliquées,
Surtout à cause de l'impression d'échouer.
Non, ne vous me méprenez pas,
Je n'ai pas l'impression que couler m'arrivera,
Mais celle que tout ce qu'on me dit n'est pas pour moi,
J'ai l'impression que tout ce que j'ai est enfouis et que je déçois.
Une partie de mon cerveau refuse tout simplement de s'activer,
Et le temps passé semble m'être d'aucune utilité,
Je suis triste à en crever,
Et je veux vraiment comprendre et tout surmonter.
Je vous le jure que pour moi, ces maudits chiffres sont important,
Et je ne les hais que plus d'autant,
« Tu dois changer », dit la voix d'au-dessus,
« Tu finiras par rentrer dans le cadre le moment venu ».
Mais non. Je ne peux.
Mais non. Je ne veux.
Amitié oubliée, désarroi exacerbé,
Je suis comme égarée, peut-être devrais-je me retirer ?
Et puis quoi encore !
Maintenant est venu le moment d'assurer mes torts.
Réveille donc toi pauvre cervelle,
Et fais-moi donc avaler ces hideux vermicelles.
Il y a des choses qu'il faut supporter,
Pour un avenir tracer,
Et il faudra s'en inspirer,
Pour le futur améliorer.
Il s'agit seulement d'endiguer le tout,
D'apprendre comme un fou,
En se disant : « Je ne laisserai pas mes enfants être élevés comme ça »,
J'espère que pour ceux que j'aime, que ça ne se reproduira pas.
Je souffrirai pour cesser de détester ce que j'avais initialement aimé,
Mais je trouve que quelque chose est gâché,
Et que dans notre société il est facile de se sentir incompris,
De sombrer dans l'ennui et la mélancolie.
Il faudrait que l'on se soutienne plus,
Que l'on tolère plus,
Et que les individualités soient respectées,
Afin de créer un monde moins égoïste, plus intéressant et aimé.
"Qu'on se soutienne plus, que l'on tolère plus" : chaque jour qui passe on s'éloigne de ces idéaux.
· Il y a presque 8 ans ·Marcus Volk
Malheureusement... Mais il reste heureusement quelques rares personnes à l'esprit ouvert et pensant sincèrement aux autres
· Il y a plus de 7 ans ·elixir