Oeillères

Violhaine Larsen

Je n’ai pas beaucoup apprécié.
10h, 2 punks à bières me croisent, me fixent.
Moi, regarde ailleurs, collants-rayés-jupe-à-pois-et-queue-de-cheval.
Les 2 punks à bières me croisent, me fixent, se moquent.

Pourquoi ?

Collants rayés, jupe à pois, queue de cheval.
Et un T-shirt Sick of it all. ET un gobelet Colombus Café.

Les 2 punks à bières se moquent : “Sick of it all? Toi ? Wouhou, Rock’n’roll!”, me font les cornes du Diable d’un air dédaigneux.

Se croient malins mais ne me connaissent pas.

Moi, continue mon chemin, c’est qu’il ne faudrait pas rater un deuxième train.
Cependant, dans mon wagon, j’y pense : mais putain, ILS NE ME CONNAISSENT PAS, ces alcoolos !

Alors voilà, on n’a pas le droit d’aimer, de respecter SOIA et d’avoir en même temps besoin de sa dose de caféine.
Je leur ai demandé, où ils achetaient leur bière dégueulasse, moi ? Monoprix vaut-il mieux qu’une chaîne de cafés ?

Pas dans mon idée.

L’extrémisme culturel me gonfle, au plus haut point. Quelles que soient les circonstances, je sais très bien que jamais je ne m’intègrerai dans un groupe artistique.

Les goths me méprisent parce que je n’écoute pas QUE du black metal, les hardcoreux straight-edge ne me feront jamais la part belle car je bois, fume parfois et MANGE de la viande. J’aurai du mal à cosplayer ou steampunker vu le peu que je sais bricoler avec mes p’tits doigts.
Les fans inconditionnels des artistes que j’admire me reprocheront mes infidélités, ceux qui n’aiment que l’été ne comprendront jamais que je puisse aimer l’hiver.

MAIS MERDE.
Laissez-moi passez de la poule à l’ânesse si je veux.
Laissez-moi tout tenter, laissez-moi mes contradictions.


PUTAIN. Et pourtant je vous aime, couillons de keupons.

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