Offense faite aux femmes

Jean Claude Blanc

texte plus que jamais d'actualité...mais les porcs se cachent plus sévissent à visage découvert, malgré le virus...

                          Offense faite aux Femmes

Précaire secrétaire en entreprise

Aux ordres d'un rustre dictateur

La courtoisie n'est pas de mise

Dans l'équipée des camionneurs

Pour les blaireaux, suis bonne prise

On pourrait me virer sur l'heure

 

Je bosse au premier étage

Dans mon bureau, suis bien au chaud

Propos machos, subis, brimades

En fait je compte pour zéro

 

Dans mon sillage, y'a que des mâles

La plupart rasés du bocal

Hordes d'obsédés, bitte en bannière

Placardent photos de femmes à poil

Dans leur bahut, sur plage arrière

 

Dans ce métier, y'a peu de nanas

Quelques fausses femelles, braillardes, poissardes

Qui pour faire bien, pompent leur clope

Au rouge qui tache, elles se dopent

 

Moi, à côté, moins épargnée

Je passe pour une mijaurée

Toujours bien mise, polie, zélée

C'est pas mon style, les sots lourdauds

Tatoués, gros bras, qui se la jouent

Dragueurs minables, bisous dans le cou

 

Divorcée avec deux enfants

J'ai dégoté ce job chiant

Les hommes, les crains, par expérience

Géniaux amants, mais sans conscience

 

Toute la journée, suis reluquée

Et du regard, déshabillée

Ces malotrus, manquent pas de toupet

En plus leur faire le café

Me tâtent les fesses, pour rigoler

Ça va sans dire, vulgarité

« De me casser les pattes arrières »

« Sieste crapuleuse », bien imagée,

Même qu'au patron, ça doit lui plaire…

 

Chaque matin, même rituel

Parait que je suis susceptible

« Trop mal baisée, fais ma pucelle »

Sont inspirés, les imbéciles

Des fois m'appellent « miss poubelle »

Suis dégoûtée, de leur bagou

Préfèrerais moche comme un pou

Pour échapper aux hommes de proie

Question futés, pas premier choix

 

Gauloiseries, grivoiseries

Eux, ne font pas la différence

« Je prends tout mal, fais des chichis

D'être la vedette, j'ai de la chance »

Paroles d'adeptes, de baise gratis…

 

Tellement j'ai marre de leurs atours

Je fais ma gueule des mauvais jours

Mais çà les vexe, ces messieurs

D'être refoulés, ils sont furieux

 

Même mon patron, ce faux jeton

Gracieux comme une porte de prison

Exige de moi explications

Pourtant le sait, cerné de cons…

 

Suis repérée, mère au foyer

Encore le sexe, en remet une couche

Sûrement coincée, sainte nitouche

Veulent faire ma fête, les gros musclés

 

8 heures par jour sur mon ordi

Ça suffit pas, dois me méfier

Mains baladeuses, à l'improviste

Des amateurs de balconnets…

 

« Vous voulez pas vous intégrer »

Me dis mon boss, pas trop gêné

Tous ses sermons, me prennent la tête

C'est pour le cloitre, que je suis faite

 

La quarantaine, plus fraiche minette

Pourtant me sifflent l'air de rien

Jeunes et vieux, me font du gringue

Vais faire mes courses, à la sauvette

 

Je mets un terme, à ses galères

A cette dame, bonne à tout faire

Mais solidaire, de son destin

Que lui confère, genre féminin

 

Pour vous mes sœurs, cette poésie

Le harcèlement, c'est un délit

Sage philosophe, je vous confie

Entre mâle, femelle, pas de complexe

Finalement suis unisexe   JC Blanc septembre  2020   (merci Ferrat, honneur aux femmes) 

 

 

 

 

 

  • Le problème n'est il pas le niveau intellectuel et le niveau de culture des "camionneurs" ? Ne faudrait il pas plutôt se soucier d'un monde d’humains qui retourne à l'état sauvage à vitesse grand V avant qu'il ne soit trop tard. A qui ou à quoi la faute ?

    · Il y a plus de 3 ans ·
    Gaston

    daniel-m

  • Bravo bien troussé si je puis dire!

    · Il y a plus de 3 ans ·
    Default user

    Gladys Crepin

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