On dessine toujours les éléphants plus petits que nature...

myrnadelougat

Le verdict est tombé telle une massue sur ma p'tite teuté abasourdie:"UNMETRESOIXANTEDEUX!"-"M'enfin, c'est pas possible!" m'écriai-je, l'âme en larmes...J'ai remarqué que le petit bout de chose que j'étais adorait se fourrer sous les aisselles de grands pantins désarticulés, se lover contre de longs bustes s'étirant à l'infini, au bout desquels trônaient des têtes perçant les nuages.J'ai toujours aimé m'enrouler dans des bras-spaghettis, petite fourchette affectueuse que je suis, et lever les yeux, éblouie, vers la lumière et ce sourire rassurant, et ce regard imposant, dominée par sa bienveillance.Les baisers, je les ai toujours échangés sur la pointe des pieds.J'ai toujours aimé grimper au sommet des corps, avoir une excuse pour jouer les acrobates, les explorer partie par partie, détail par détail, pendant que je montais, distribuant de l'affection à chaque recoin de ces grands corps malades, et regarder ces longs doigts corseter ma taille.Faire se plier les géants, à mes exigences, à mes envies, à mes désirs, et leur en apporter autant, toute petite maman, concentré de tendresse compressée.Oui, j'aime les grands. Et mon - décidément éternel! - mètre soixante-deux doit y être pour quelque chose. De toute évidence, les compteurs ont arrêté de tourner.Enfin, je suis une minorité, certes, mais une minorité visible!
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