On est quel jour ?

Bip,bip !! D’abord, on est quel jour ? Flûte, c’est pas samedi. Bon, je compte vite fait... Encore un jour à tenir et je pourrai doorrmiir. Bip, bip !! Y’a pas faut que j’m lève sinon le réveil va se barrer. Allez ma grande, ouvre un œil, pose le pied et c’est parti mon kiki ! Je pourrai passer en revue le café, enfants, petit-déj, laverie perso de mon corps qui n’a pas besoin de rétrécir avant les vacances, le speed-car pour pas trop être en retard... Mais j’prèfère m’dire que j’ai pas mis mon slip à l’envers, piquer les chaussettes de mon fils (j’en avais plus), emprunté en douce les boucles d’oreilles que ma fille de dix ans a reçu à son anniv et me dire qu’avec un peu de chance, j’ai mis un pantalon que j’aurai pas oublié (mon œilJ) de coudre. Bon, pas de panique, il est 9H (...H30), me suis pas trompée de ville donc peux poser le pied en-dehors de ma voiture. Et là, paf ! Ma mère me disait toujours « En Avril, te découvres pas d’un fil ». Je viens de comprendre pourquoi. Le petit chemisier boutonné de travers qui laisse le soutif se deviner (comme si j’avais pas besoin d’un mec, haaa) c’était peut-être pas le moment. Bizarre, suis sûre d’avoir oublié un truc mais sais pas trop quoi... Ca va me revenir. Rah, ce portable qui n’arrête pas de vibrer. Y’en a marre de ce vibro masseur qui m’fait même pas d’effet. Pas de bol, j’ croise Marcel sur le chemin « Salut René (ça l’énerve que j’l’appelle comme ça) bientôt  les vacances ? » Et mince, il s’arrête et me raconte sa partie de pêche pourrie de samedi. Moi, je rêve du mec en Guadeloupe qui court au ralenti sur la plage en tirant à main nue l’espadon du siècle, hyper lourd bien sûr, pour qu’on voit bien ses muuscles se gonfler. Bon, là j’en peux plus, faut qu’je rentre sinon le patron va me payer des vacances à vie. Vrrr, le portable encore une fois. Je le saisi, prête à vider mon écume sur la personne qui n’arrête pas de m’appeler. J’écoute et là panique. J’ai oublié ma fille sur le trottoir devant la maison.