Bobo... au coeur!
nanou--2
J’ai passé l’âge de me comporter comme une gamine trop gâtée. Rassurez-vous, je ne suce plus mon pouce ! Mais, c’est décidé. Aujourd’hui, je laisse éclater ma cocotte minute intérieure. Je pique mon quart d’heure de crise, à défaut d’avoir mon quart d’heure de célébrité. Sûre et certaine qu’après, tout ira mieux… Enfin, j’espère!
Mais, revenons à nos moutons urticants. Ce qui m’horripile le plus, c’est le sourire mielleux des cruches aux visages de déesse qui travaillent avec moi. Parce que je suis différente, petite et boulotte, mais plutôt intelligente, j’ai le droit - drôle de droit, néanmoins – de subir les piques venimeuses des serpents à sonnettes qui m’entourent.
Telles des pouliches de concours, ces miss arborent des cerveaux de moineaux bourrés aux amphétamines d’une jouvence passagère. Elles affichent avec morgue leurs corps modelés selon les canons de la dictature de la minceur sculpturale. Mais, derrière leurs apparences conquérantes, ce ne sont que des oies blanches, toutes prêtes à se pâmer devant le premier nabab qui traînent à leur portée.
Victime non consentante de mes kilos en trop, j’enrage de voir mon cœur généreux et mon brillant savoir écrasés par la légèreté sans trace de ces beautés de surface.
Mais qu’importe, messieurs, cette hypocrite façade, pourvu qu’on ait l’ivresse enivrante d’un cœur qui vibre aux sentiments des autres. Ouvrez donc les yeux sur celle que je suis. Je suis un être au bord des larmes. Mais vous ne le voyez pas, aveuglés que vous êtes par le rimmel débordant des yeux de ces vamps. Vous ne retenez de moi que mon apparence disgracieuse. Mais creusez un peu : au bout de mon tunnel intérieur, il y a une âme brillante, capable d’être le soleil de vos nuits. Alors, ne passez mon chemin. J’en plus qu’assez de piquer ma crise en solitaire et de voir, sur ma peau, les traces laissées par les piqûres d’un destin gris foncé.
Une révolte bienvenue qui démontre une combativité fragile mais présente...
· Il y a plus de 12 ans ·Vivre comme une ombre, être transparente ou trop présente...
Tout est factice ...mais douloureux.
lyselotte