On m'ampute chaque année...

    Je pense que la chose la plus sensée à faire est de commencer par le début, alors je vais le faire.

     De retour en 2012 , je suis allé à Las Vegas pendant quelques semaines pour me défouler, accompagné de mon indemnité de départ après ma mise à pied. Ce n'était pas une somme d'argent aberrante mais c'était suffisant pour s'amuser pendant quelques jours, c'était tout ce que je voulais.
   J'étais resté dans un hôtel-casino et un matin, je me suis réveillé avec ce que je pensais au départ comme une simple gueule de bois. Je me sentais nauséeux et un peu étourdi, et il a fallu quelques minutes à mes jambes et à mes bras pour retrouver leurs niveaux normaux de sensation. C'est presque comme si mon corps dormait depuis très longtemps. Je n'ai pas mis longtemps à comprendre que je manquais un doigt. Mon index gauche, pour être plus précis.
    J'ai commencé à paniquer et à paniquer alors que ma vision devenait progressivement noire, menaçant de me faire défaut à tout moment. Je n'ai pas perdu conscience, mais je me débattais tout en regardant partout dans la pièce à la recherche de mon doigt manquant. Ce que j'ai rapidement remarqué, c'est qu'il n'y avait pas de sang du tout. Aucun que je pouvais voir, au moins. Bien sûr, c'était peut-être juste mon état d'ivrogne, de drogue et de panique qui ne voyait pas ou ne pensait pas bien, mais l'enquête l'a confirmée plus tard: aucune trace de sang n'a été trouvée, et l'arme/objet à l'origine de l'acte était aussi manquant.
    Cela semblait être une coupure nette et la blessure avait été cautérisée. Pour moi, il semblait que le doigt était tout simplement tombé. Je sais que cela n'a aucun sens, mais c'est ce que j'ai pensé. Je veux dire, si tu te réveillais un jour sans un doigt, tu regarderais certainement d'abord autour de toi, pas vrai?! Donc c'est ce que j'ai fait.Je veux dire que c'est une partie de vous, une partie de votre corps, quelque chose qui n'est pas supposé disparaître comme ça.
     J'ai finalement appelé à l'aide, et dire que c'était un spectacle de merde total ne s'approche même pas. Tant de flics, de responsables de la sécurité des casinos et de curieux clients tentaient de comprendre ce qui se passait. Je ne savais pas quoi dire, ni même quoi penser. Il me manquait un putain de doigt et je ne savais pas comment ni pourquoi c'était arrivé. Les flics ne semblaient pas trop s'en soucier. L'un d'eux impliquait quelque chose du genre empruntant de l'argent à un usurier, à la foule ou à quelque chose du genre. Un autre a dit "c'est juste un doigt, vous devriez être reconnaissant." J'étais dégoûté au-delà des mots, mais avant de pouvoir me défendre contre ces accusations, tout le monde semblait l'accepter comme la vérité."Quand à Vegas-", a dit quelqu'un.
    Je remplissais toujours une tonne de paperasse mais cela ne valait rien à la fin. Aucun indice n'est venu et je pourrais dire qu'il était inutile de les déranger à ce sujet. C'était putain Vegas après tout, non?! «Ce qui se passe à Vegas reste à Vegas», et mon doigt est resté là-bas pendant tout ce que je savais. J'ai menacé de poursuivre l'hôtel en justice et les responsables ont fini par me donner de l'argent. Je suppose qu'avoir des clients qui perdent des parties du corps sans raison suffisante serait mauvais pour les affaires.
  Bien sûr, avec le recul, les choses sont bien différentes maintenant, je ne savais pas à l'époque que cela deviendrait une chose normale, mais même alors, c'était suffisant pour presque ruiner ma vie. Je sais que ce n'était «qu'un» doigt, mais comment vous dire?! C'est une chose d'être impliqué dans un accident ou une bagarre mais, non seulement je ne savais pas comment je l'avais perdu, je ne savais pas non plus pourquoi , ni même qui voulait faire quelque chose comme ça pour moi. Comment expliquez-vous cela à vos amis et à votre famille?! Comment commencez -vous même à comprendre votre esprit?!      Imaginez-vous vous réveiller tous les matins et vous rappeler presque instantanément qu'une partie de votre corps a disparu. Si vous pensez que vous auriez pu facilement le dépasser, tant mieux pour vous. Vous êtes une personne meilleure et plus forte que ce que je pourrais espérer être, mais dans mon cas, ça m'a presque détruit. Je n'ai pas quitté mon appartement pendant des mois. Je ne pouvais pas penser ou fonctionner normalement parce que la pensée de mon doigt perdu était toujours dans mes pensées. Je veux dire, il est fait pour être attaché à moi, puis il a disparu du jour au lendemain, il était donc naturel de se souvenir de son absence en permanence. Chaque fois que j'arrivais pour attraper quelque chose, chaque fois que j'utilisais ou regardais mes mains… cela me gâcherait pour le reste de la journée. Je n'y étais pas encore complètement habitué, mais grâce à la thérapie, j'étais sur le point de faire la paix avec elle et de poursuivre ma vie.
    Et puis j'ai perdu quelque chose d'autre, exactement un an plus tard.

    2013, Je me suis réveillé avec une sensation très familière, une sensation qui avait tourmenté mes cauchemars et mes incidents de paralysie du sommeil au cours de la dernière année. Je me sentais malade et engourdi, tout mon corps luttant pour bouger et se réveiller. La sensation me revint lentement, suivie de douleur.
    J'ai crié, comme je l'avais fait des centaines de fois juste avant de me réveiller dans une flaque de sueur, mais ce n'était pas un cauchemar. Mon oreille droite avait disparu, exactement dans les mêmes circonstances que mon doigt. Pas de sang, pas d'outils. Les deux incidents s'étaient déroulés le même jour du même mois. Il y avait un motif. Selon toute vraisemblance, il y avait une raison à cette folie et quelqu'un devait être derrière. Et pourtant, absolument rien n'en sortit encore une fois. "Absolument rien" c'est ce que les flics ont conclu, et il me restait exactement la même chose que l'année précédente, sauf que maintenant, il me manquait une oreille.
   Ils ont soupçonné ma copine d'alors à l'époque. Elle était infirmière - je pense que vous pouvez deviner dans quelles circonstances nous nous sommes rencontrés - mais tout a été vérifié; elle avait travaillé toute la nuit et des dizaines d'employés de l'hôpital le confirmaient, de même que la surveillance vidéo. Au début, elle a apporté un soutien émotionnel, mais elle a été libérée sous caution quelques jours plus tard. Je ne pouvais pas lui en vouloir.
    Non seulement il n'y avait toujours pas d'explication logique à qui, comment ou pourquoi, mais quelqu'un avait réussi à pénétrer dans notre maison, à me pirater un morceau de moi et à partir sans apparemment faire irruption ni laisser aucune preuve.
   Cela ferait presque peur à quiconque de s'installer dans un autre pays mais, ce n'était pas la première fois que c'était arrivé, et maintenant tous les signes laissent présager que cela devient un événement annuel. Et c'est certain.

    2014, l'année probablement la plus difficile que j'ai eu à vivre, sachant que quelqu'un essayait activement de ruiner ma vie en amputant lentement mon corps, pièce par pièce. J'ai beaucoup investi dans la sécurité et je changeais les serrures toutes les deux semaines, mais je n'étais jamais satisfait. Ce n'était pas suffisant.
  J'ai à peine dormi, sachant que chaque jour qui passe me rapprochait de cette date terrible. Mais si ce n'était pas le cas?! Et s'ils décidaient de ne pas venir le soir même mais le lendemain. Peut-être la semaine prochaine ou deux mois plus tard. Ils avaient joué avec moi à leur guise deux fois le même jour et le message était clair: ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient quand ils le voulaient et s'en tirer à bon compte.
   Il aurait probablement été judicieux de déménager dans un endroit différent, mais mon anxiété a dicté la plupart de mes décisions. J'ai failli ne parler à personne cette année entière. Mon isolement ne m'a fait aucun bien, même si cela m'a procuré une source de réconfort. J'ai vécu dans une peur constante pour les deux premiers tiers de 2014. Je pensais que cela empirerait à mesure que la date inévitable se rapprocherait, mais l'inverse s'est produit. Je suis devenu plus en colère, avec une nouvelle soif de sang qui se formait en moi. Quelqu'un a fait cela pour moi, et si elles voulaient continuer à le faire, ils n'ont à venir pour moi. Seulement cette fois je serais prêt. Je les attendrais.
   Ils ne pourraient probablement pas s'échapper une troisième fois et, plus important encore, je ne pouvais tout simplement pas me permettre de perdre autre chose. Je ne pouvais pas le permettre, car je craignais que mon esprit ne se sépare tout simplement. Je me suis fait passer une arme à feu et je me suis assuré de savoir comment l'utiliser quand le moment serait venu. J'étais prêt à prendre une vie et, compte tenu de tout ce qui m'était arrivé, je savais que je pourrais probablement m'en tirer. En fait, si quelqu'un avait frappé à ma porte ce jour-là, j'aurais probablement fait passer un clip complet à travers la porte sans y penser à deux fois. J'avais juste besoin d'une excuse, du moindre soupçon de menace,de n'importe quoi.
    J'ai pris des pilules pour m'assurer de rester éveillé et conscient pendant toute la nuit, mais le souvenir de cette soirée passe à côté d'un certain point. Je pensais avoir pris suffisamment de mesures pour m'assurer que le lendemain, je le ferais en un seul morceau (ou plutôt sans rien perdre de plus), mais je me suis trompé.
    Cette année-là, ils m'ont pris trois doigt à la main droite, mais ce n'est pas tout. L'arme que j'avais achetée pour ma protection avait était laissé sur mon bureau complètement démonté, avec chaque pièce et composant parfaitement arrangé comme si c'était une image tout droit sorti d'un putain de manuel. C'était un message, peut-être même un avertissement sur les choses à venir, dont je ne suis pas sûr de devoir vous expliquer le sens à ce stade. Tout ce que je savais alors, c'est que tout était loin d'être terminé.
   Vivre enfermée ne m'avait fait aucun bien. J'ai donc dû changer radicalement mon approche si j'espérais changer quoi que ce soit.

    J'ai passé la majeure partie de 2015 à parcourir le pays, à rester dans des campings et toutes sortes d'endroits fragmentaires. Je n'ai jamais su où je me dirigeais à chaque fois que je prenais un taxi ou que je conduisais en voiture. J'ai laissé tomber mon téléphone et fait en sorte de ne jamais faire de réservation. Vous savez, "ne pas laisser de piste derrière" et juste sortir de la grille, ou du moins essayer de le faire. Je pensais que cela pourrait être suffisant pour perdre qui que ce soit qui était après moi, même si je n'avais aucune idée du type de ressources dont ils disposaient.
   Pendant un moment, je pense que je me suis vraiment senti confiant à ce sujet. Je croyais que je pourrais survivre à l'année sans perdre plus de morceaux. Mais alors que la date redoutée se rapprochait, les doutes et l'anxiété trouvèrent le moyen de me paralyser de nouveau. Ce faisant, il a laissé place à toute cette fatigue mentale et physique, accumulée après presque une année de voyages. Et si tout ce que j'avais fait n'était pas suffisant ou si ça avait été inutile depuis le début?!
    Il restait moins d'une semaine à ce moment-là et c'est alors que j'ai décidé de faire quelque chose de très stupide qui aurait probablement annulé tout le «travail» que j'avais effectué jusqu'à présent: J'ai acheté un ordinateur portable et j'ai utilisé le Darkweb pour embaucher quelqu'un pour me protéger. Ils ont pris mon argent, mais ils ne se sont jamais présentés.
    J'ai perdu ma langue cette année-là.

   Je n'ai rien fait de plus en 2016 . J'ai emménagé dans un nouvel appartement tous les deux ou trois mois environ, mais plus par nécessité qu'autre chose. Je n'avais aucun intérêt à me déplacer comme je l'avais fait l'année précédente, compte tenu de ce qui a finalement été fait.
   Au lieu de cela, j'ai fait de mon mieux pour mener une vie normale autant que possible, malgré tout ce que j'avais perdu et mon élocution maintenant gravement altérée également. Je me suis surtout occupé de moi. À l'extérieur, j'avais l'air de faire face et de vivre avec mon handicap du mieux que je pouvais, mais je n'avais pas abandonné. Chaque jour, je pensais à un moyen d'arrêter quelque chose qui, à toutes fins utiles, semblait inévitable, quoi que je fasse. Je gardais tout ce qui était lié à cette question dans ma tête. C'est le seul endroit où je suis sûr qu'ils ne peuvent pas voir ce que je prévoyais.
    Même si j'ai passé la majeure partie de l'année à réfléchir à un moyen d'éviter que cela ne se reproduise, je tiens à préciser que je n'avais pas de projet de grande envergure. Tout cela pour vous dire que la meilleure chose à laquelle j'ai pensé est de prendre le vol le plus long disponible ce jour-là. La destination ne m'importait pas. Je pensais qu'il était impossible que quelqu'un puisse me voler un organe dans les airs et sans nulle part où fuir. C'était impossible, peu importe le nombre de scénarios que j'ai essayé de recréer dans mon esprit. Et si je pouvais passer assez d'heures dans les airs, peut-être que je pourrais le faire, peut-être que pour une fois, je pourrais passer une année sans perdre une partie de moi et que tout s'arrêterait finalement.
    Je n'ai même pas atteint l'avion. La sécurité de l'aéroport m'a trouvé évanouie dans une salle de bain, sans mon pied gauche. J'ai tout abandonné après ça. Comment faire autrement?! Quand j'ai demandé de l'aide, ils ont pris ma langue, quand j'ai essayé de m'envoler, ils m'ont pris le pied, comme pour dire que je n'allais nulle part. Je ne voyais pas l'intérêt d'essayer de le combattre davantage, et même si je voulais poursuivre une forme de résistance, que pourrais-je jamais essayer de réaliser moi-même?! Que pouvais-je jamais espérer accomplir dans la condition dans laquelle j'étais, qui ne faisait que s'aggraver d'année en année?! Rien. Il ne me restait plus qu'à l'accepter. Acceptez le fait que cela allait se reproduire et que je ne pouvais rien y faire.

    Donc, l'année dernière, je n'ai rien fait d'extraordinaire. Je suis allé au cinéma dans l'après-midi, j'ai dîné au restaurant le plus chic que j'ai pu trouver sans réservation, puis je suis allé directement à la maison. Je ne suis pas resté debout pointant une arme à feu sur la porte. Je ne me suis pas soucié de la dernière minute en pensant que je savais que cela ne me mènerait nulle part. Je me suis simplement couché et je me suis endormi, sachant que je me réveillerai le lendemain matin moins homme que je ne l'étais la veille. Je n'ai rien fait, sauf laisser une note manuscrite à mon chevet. “Pourquoi?” Était tout ce qu'il a dit. “Pourquoi?” Était tout ce que j'avais besoin de savoir.
    Depuis que j'ai accepté et arrêté d'essayer de le combattre, je me suis dit qu'ils seraient au moins en mesure d'assumer ma demande et de me dire pourquoi ils me faisaient cela. Pourquoi moi?! Une réponse était tout ce que je voulais, et ce n'était pas beaucoup demander si on considérait tout ce qui m'avait déjà était pris.
  Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, même s'ils me laissaient une réponse, car rien ne pouvait justifier ce que l'on m'avait fait. Je n'ai jamais rien fait à personne qui puisse justifier ce genre de vengeance. Pas de folies dans ma vie ou d'anciennes copines psychopathes, pas du tout. Et s'il s'agissait là d'une erreur d'identité ou d'une vengeance mal dirigée?! Je ne pourrais jamais rien récupérer.
    Ce qui est fait est fait, mais je devais encore savoir. J'avais besoin de quelque chose pour continuer, peu importe la putain de folie ou d'illusions. J'avais besoin de connaître le raisonnement derrière ce lent processus qui effaçait progressivement mon existence de ce monde.
    Je me suis réveillé sans un œil et je n'ai obtenu que la réponse suivante, laissée sur la même feuille de papier:
                             « Pourquoi pas? ”

    Cela nous amène à maintenant. Je sais que j'aurais pu faire d'autres choses, prendre d'autres mesures. Quand ils ont laissé mon arme complètement démontée, ou même quand ils ont répondu à ma note, j'aurais pu demander aux flics de rechercher des empreintes digitales ou une sorte de preuve, mais est-ce que je pensais que quelque chose en découlerait?
   Non. Ils ne seraient pas aussi méthodiques et implacables à moins de n'avoir aucune raison de croire qu'ils seraient pris. Je sais que c'est idiot de penser ainsi, mais je savais qu'il était inutile de m'étendre dessus.
    Je comprends que j'ai probablement commis des erreurs très stupides au début, mais essayez de voir les choses de mon point de vue: j'ai été presque seul au cours de ces 6 dernières années et chaque fois que cela se reproduisait, j'ai commencé à fonctionner de moins en moins. comme une personne normale. Je n'avais personne pour demander de l'aide, et même si je l'avais fait, ma paranoïa accrue m'aurait fait croire le contraire. Je vivais dans une peur et une appréhension constantes, craignant que quiconque en soit responsable ne soit littéralement une personne que je croiserais si je devais sortir.
    Comprenez s'il vous plaît que les choses se sont déroulées comme si de rien n'était à cause du mauvais endroit dans lequel j'étais placé, tant physiquement que mentalement, et comprenez bien que je ne suis pas ici pour demander votre aide. Comme je l'ai dit, j'ai déjà fait la paix avec cela et je ne veux en aucun cas déranger personne d'essayer de mettre au point un stratagème ou un plan pour y mettre fin une fois pour toutes.
    Si vous avez tout lu jusqu'à présent, c'est plus que suffisant et je ne souhaite plus prendre votre temps. Je vous remercie . Vraiment.

    Avec cela, je veux juste que quelqu'un sache que j'existais. Je veux juste que quelqu'un se souvienne que moi aussi, j'ai été quelqu'un à un moment donné. J'étais complet. J'étais une personne. Je pourrais partager mon nom, même mon visage mutilé, mais même ce qu'il en reste peut être enlevé s'ils le souhaitent. Mais pas ces mots.
   Vous ne pouvez pas m'enlever ça et vous ne pourrez pas m'effacer de la mémoire des gens. Je sais que ce n'est pas beaucoup, et je sais que je ne vivrai peut-être pas très longtemps, mais pour le moment, c'est plus que suffisant. Je sais que quiconque ramassera les parties de mon corps au fil des ans le verra. Je sais que vous allez lire ceci. Peut-être pourrez-vous même laisser un commentaire, me souhaiter bonne chance ou même offrir votre aide et votre perspicacité.

   Je sais que tu le feras. Il ne reste que deux jours avant notre prochaine date. Peut-être que tu te montreras enfin à moi... Peut-être me sortiras-tu de ma misère une fois pour toutes. J'ai envisagé de le faire moi-même de nombreuses fois, mais depuis que vous avez traversé tous ces problèmes déjà, j'ai pensé que je pourrais aussi bien attendre que tu termines ce que tu as commencé. Je ne voudrais pas gâcher ton plaisir , et moi aussi j'en tire une sorte de satisfaction tordue en sachant je t'obliges à toujours revenir plus tard. Ce ,'est pas encore fini, n'est-ce pas?!
   Pour dire la vérité, je suis vraiment excité pour une fois. C'est à peu près la seule chose qui me reste à espérer pour l'instant. Et qui sait, je pourrais aussi te réserver une surprise, ou peut-être que non.

          À bientôt.