On t'appellera Aude

nambul

Les soleils se lèvent sur les corps amoindris

Dans les relents d'absinthe qui se passent de poésie

La naïf est adulte et personne ne voit rien

Au tumulte des foules lui pourtant comprend bien

Que la fin de son père ne justifie pas ses moyens

Que les autres, ceux du haut, ne sont pas les plus sages

Et qu'au fond, sans un mot, demeurent les visages

Il y a les bienheureux et puis ceux qui ont fui

Quand le petit s'épanouit dans des nuances de gris

A ces murs qu'il longe en terrain découvert

A ces montagnes de songes qui croulent sous la poussière

L'idée s'est installée : il sera fils de personne

Hermétique, insensible, aux caprices qui résonnent.

Alors l'enfant refuse de marcher au pas

Dans l'espoir de trouver chaussure à son pied

A chercher l'immuable car le reste est à renier

Il lui reste l'amoureuse mais elle ne le regarde pas.

La belle est ailleurs, comment garder le sourire

Aux souvenirs des jours meilleurs on ne perd pas les soupirs

Pendant longtemps pourtant la chance lui a souri

Les yeux dans l'instant on ne voit pas périr les appuis

Et le petit se sent seul tout au fond de leurs nuits

La belle est derrière mais ne court plus après lui

Lassé, cassé par déjà tant d'erreurs

A comprendre que les dessins se passent bien de couleurs

Immobile, prêt à se battre dans les vapeurs d'alcool

Face à des tas de chair, faut-il frapper plus fort?

Immersion dans une guerre qui ne compte plus ses corps

Plus jamais de fuite, renoncer à l'envol

La colère qui monte trouvera-t-elle sa cible?

La pureté est-elle aveugle, ou bien suis-je l'invisible?

Alors l'enfant prendra les armes 

Reniera les noms, reniera les larmes

Pas de drapeau, pas de chants pour bercer la nuit

Que des couteaux, que des cris versés sous la pluie.

  • ...alors on prend son encre, comme d'autres les armes.
    "La pluie n'a pas de larme. Elle garde son sel pour les joues des soleils".
    J'ai aimé vous lire. J'y reviendrai.

    · Il y a plus de 11 ans ·
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    sally-helliot

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