Oneïros

damian

Sur les ailes du songe je laisse voguer ma plume
Pour éloigner mon être d'un monde de tourments.
L'encre du rêve s'écoule sur ce vélin si blanc
A mesure que mon âme s'égare dans les brumes.

Entre ses blanches volutes mes pas suivent un chemin
Conduisant au domaine d'antiques divinités.
Une sylve familière où j'aime m'aventurer,
Son épaisse frondaison cache merveilles en son sein.

Sur les rives d'un lac d'émeraude teinté
S'ébattent joyeusement quelques nymphes aux yeux clairs.
Elles dansent et virevoltent, projetant dans les airs
D'étincelantes gouttes en un voile de rosée.

La lumière complice nimbe leurs peaux nacrées
D'un reflet d'arc-en-ciel, gemmes évanescentes,
Poudre d'étoile ornant leurs tresses ruisselantes
Qu'une brise légère vient lentement disperser.

A quelques pas de là, dans un bosquet moussu,
Chantent les nobles fées de la cour d'Avalon.
Tisseuses de mélodies qu'égrainent les saisons
Au rythme de leurs voix le temps est suspendu.

Adossé à un charme plusieurs fois millénaire
Leur Prince posant sur elles son regard doré
Veille sur la quiétude du royaume enchanté
Rêvant probablement à de nouvelles chimères.

Derrière ses paupières s'ouvre l'empire de la Nuit
Où chaque créature voit son sombre reflet
Hanter l'obscurité quand le jour disparaît
Emportant les intrus dans les geôles de l'Oubli.

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