ORADOUR POUR TOUJOURS

peter-oroy

Oradour bientôt 70 ans.

Le devoir de mémoire est toujours présent. A l'horreur que fait resurgir cette souvenance, au moment de ne pas pouvoir absoudre, me reviennent les larmes de l'impuissance et du souvenir. Il y a eu des hommes mais surtout des responsables, des exemples, des dirigeants, des décideurs, des meurtriers qui jamais ne doivent tomber dans l'oubli de l'histoire sous peine de nous faire revivre l'infamie.

A l'heure où les peuples bafoués s'indignent et se soulèvent aujourd'hui dans le monde entier, pour leur dignité et pour défendre un idéal de bon sens dans un désir de justice, gardons-nous de tomber dans l'excès et combattons avec élégance et dans un esprit de respect de la paix qui fait que les peuples peuvent encore exister.

Le cœur de malheur et de douleur éclaté,

Aux yeux des larmes de plomb refoulées,

Comme il y a dix ans en pèlerinage d'un jour,

Je chemine à nouveau au souvenir d'Oradour.

…Des rues nues aux fenêtres de néant,

Orbites vides sur une campagne hurlant.

Témoin de la douleur des enfants,

Des mères et des pères agonisants…

Au fond de la gorge un beuglement

Que je réprime devant cet anéantissement.

Tout mon être frémit d'horreur et d'emportement.

Comment après cela dire : « oui mon commandant ! »

Non, ce n'était pas il y a trois mille ans,

C'était hier, il y a à peine soixante ans !

J'entends un enfant effaré qui crie « Maman ».

J'ai peur, je tremble, j'ai froid, pourtant je suis vivant.

Hydres, foudres de guerre assoiffés de sang,

Etouffés d'orgueil et de l'arrogance du dément,

Imbus du pouvoir criminel des puissants,

Tremblez car le jugement vous attend.

Et pourtant…

Justice des hommes, improbable, veule, Ô infamie,

Latitudinaire morale infecte, abjecte et pourrie,

Qui laisse sur terre ce crime impuni.

Der Gruppenführer Heinz Lammerding, bourreau, vécut libre et nanti.